Européennes 2019 : LREM et le RN largement en tête des intentions de vote
La nouvelle vague de l’Enquête Électorale Française, réalisée du 15 au 21 mars par Ipsos pour le CEVIPOF, la Fondation Jean Jaurès et Le Monde, se penche sur les intentions de vote pour les élections européennes, l’opinion des Français vis-à-vis du Brexit, leurs préoccupations actuelles et le mouvement des « gilets jaunes ». Le dispositif mis en place (suivi depuis 2015 dans le temps d’un large échantillon de plus de 10 000 Français représentatifs de la population âgée de 18 ans et plus) permet une analyse précise des tendances à l’œuvre dans l’opinion.
La République en Marche et le Rassemblement National restent en tête des intentions de vote
Par rapport à la première vague de cette enquête, réalisée entre le 15 et le 21 février 2019, la participation reste stable, estimée entre 40% et 44% des personnes inscrites sur les listes électorales. Ce niveau de participation est comparable à ceux enregistrés lors des précédentes élections européennes, avec 42,4% en 2014 et 40,6% en 2009.
La République En Marche ! et le Rassemblement National sont largement en tête des intentions de vote, avec respectivement 23,5% (-0,5 pt par rapport à la première vague de notre enquête) et 22% (+1 pt). La liste des Républicains est créditée de 12% des intentions de vote (score stable) ; suivent celles d’Europe Ecologie Les Verts (8%, en baisse de 0,5 pt) et La France Insoumise (8%, -0,5 pt). La liste soutenue par le Parti Socialiste et Place publique totalise 6,5% des intentions de vote (+1 pt), et celle de Debout la France, 5% (-1,5 pt). Enfin vient Génération.s avec 4% (-1,5%).
Les bons scores de LREM et du RN sont notamment portés par la forte mobilisation de leurs bases électorales : 55% des électeurs qui se disent proches de LREM disent vouloir se rendre aux urnes, un chiffre qui est de 52% chez les électeurs proches du RN. A l’inverse, la mobilisation est un peu moins forte parmi l’électorat LR (50%), les proches des partis de gauche semblant à ce stade particulièrement peu mobilisés par le scrutin : 44% à la FI ou au PS, et 39% chez EELV.
La position des deux partis en tête des intentions de vote est d’autant plus solide que ce sont aussi ceux dont le choix des électeurs est le plus définitif : 77% des personnes comptant voter pour la liste RN sont sûres de leur choix, tout comme 72% des personnes comptant voter pour la liste de LREM. C’est en revanche seulement le cas de 37% des électeurs de la liste EELV ou 38% de ceux de la liste PS - Place publique.
Ces intentions de vote ne prennent pas en compte la participation au scrutin d’une liste soutenue par certains « gilets jaunes ». Si elle se constituait, une telle liste recueillerait 2,5% des suffrages, en baisse de 2 points par rapport à février.
La prégnance des enjeux sociaux n’empêche pas les Français de faire leur choix en partie en fonction des questions européennes
Les motivations du vote aux élections européennes se partagent toujours entre enjeux nationaux et européens : 52% des répondants disent qu’ils tiendront avant tout compte des questions nationales (-6 pts) et 48% des questions européennes (en progression de 6 pts). Cet équilibre varie beaucoup selon la sympathie partisane : 76% des sympathisants du Rassemblement National voteront avec à l’esprit des enjeux nationaux, comme 64% des sympathisants Debout La France ou 56% des sympathisants de La France Insoumise ; à l’inverse, 70% des sympathisants de la REM penseront plutôt à des questions européennes au moment de se prononcer, tout comme 65% des sympathisants EELV.
A noter que les Français se montrent avant tout préoccupés par les questions sociales : pouvoir d’achat, protection sociale, etc. Ainsi, le pouvoir d’achat arrive nettement en tête des sujets mentionnés (cité par 59% des répondants), devant le système de santé (36%) ou les retraites (31%). A noter les préoccupations croissantes envers la protection de l’environnement (34%, et jusqu’à 42 chez les 18-24 ans) qui arrive en 3ème position.
Enjeu majeur du débat public européen, le Brexit inquiète les Français qui redoutent des conséquences négatives pour l’avenir de l’Union Européenne autant que pour la France (53% et 51% respectivement, contre 17% et 21% prédisant des conséquences positives). Ils sont très partagés quant à la conduite à tenir face aux revendications britanniques, 52% estimant qu’il faut que l’UE se montre ferme quitte à ne pas trouver d’accord contre 48% estimant nécessaire d’en atteindre un.
Retrouvez cette enquête sur Lemonde.fr
Fiche technique : Enquête Ipsos pour le CEVIPOF, La Fondation Jean Jaurès et Le Monde menée du 15 au 21 mars 2019 auprès de 10 049 personnes inscrites sur les listes électorales, constituant un échantillon national représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus.
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