72% des Français pensent que le système éducatif se dégrade

A la veille de la rentrée scolaire dans le primaire et le secondaire, Ipsos a interrogé les Français sur leur opinion à l’égard du système éducatif Français.

Un système éducatif de mauvaise qualité selon les Français

Ipsos a interrogé les Français sur leur opinion vis-à-vis du système éducatif dans le pays.  Ils le jugent de manière assez négative, 52% des Français pensent même qu’il est mauvais, et 20% seulement le jugent « bon », contre respectivement 36 et 33% dans le monde.

« Les parents sont un peu moins critiques, mais en France ceux qui pensent que le système éducatif est médiocre restent néanmoins plus nombreux que ceux qui le jugent performant (43% contre 31%) » précise Amandine Lama, Directrice Globale de l'Innovation, Ipsos Public Affairs.

Les Français doutent également que leur système éducatif contribue à réduire les inégalités sociales : seuls 42 % d'entre eux pensent que c'est le cas, contre 51 % pour la moyenne globale des pays.

Près d’un citoyen sur deux dans le monde (46%) considère que la situation dans laquelle se trouve le système éducatif se dégrade par rapport à la période où ils étaient à l’école. Les Français sont parmi les plus nostalgiques et critiques, puisqu’ils sont 72% à estimer que la situation s’est dégradée, contre seulement 12% à la juger meilleure.

Interrogés sur les principaux défis rencontrés par le système éducatif dans l’hexagone, les Français positionnent en priorité les classes surchargées (53%), des programmes éducatifs obsolètes (32%), et les questions de sécurité (31%).

Par ailleurs, dans 28 des 29 pays étudiés, les répondants ont tendance à penser qu'il est très important d'avoir un diplôme pour réussir dans la vie. Les Français sont plus divisés sur ce point que la moyenne globale (48 % d'entre eux sont d'accord, contre 60 % dans l'ensemble des pays).

Enseignant, un métier insuffisamment valorisé

Les Français pensent globalement qu’être enseignant, c’est travailler dur : 58% des Français le pensent, contre 33% qui sont en désaccord avec cette idée.  

La France est également l'un des pays où les gens recommanderaient le moins de devenir enseignant (deuxième plus mauvais score de l'UE après la Hongrie), avec 27 % de personnes qui le recommanderaient.

Une majorité relative de Français estime que les enseignants ne sont pas suffisamment rémunérés (47 %), mais plus généralement qu'ils ne sont pas suffisamment respectés (73 % ; plus mauvais score en Europe avec la Hongrie).

Impact de l’IA et de la technologie

Si l’impact des nouvelles technologies, et en particulier de l’IA est jugé plutôt positif sur le système éducatif à l’échelle mondiale, les Français se montrent beaucoup plus réticents.

La France est le pays où les répondants sont les plus susceptibles de penser que les progrès technologiques auront un impact négatif sur l'éducation à l'avenir (29 % contre 18 % au niveau global), et le pays où les citoyens sont les plus susceptibles de soutenir l'interdiction de l'IA dans les écoles (48 % contre 29 % au niveau mondial). Une opinion qui est même partagée par les plus jeunes (51% des Français de moins de 35 ans en faveur de l’interdiction).

Logiquement et même si ce constat à lieu d’étonner, les Français sont donc aussi les moins convaincus par l’importance de former les enseignants à l’IA, ils ne sont que 43% à estimer que c’est une nécessité, contre 65% de la moyenne globale. Le constat est similaire pour ce qui est de former les élèves à l’utilisation de l’IA : 49% pensent que c’est important, contre 70% de la moyenne mondiale.


A propos de cette étude

Enquête Ipsos conduite en ligne dans 29 pays selon la méthodologie Ipsos Global Advisor. Etude menée entre le 23 juin et le 7 juillet 2023, auprès d’un panel de 23 248 adultes interrogés dont 1001 en France.

Auteur(s)

  • Amandine Lama - Directrice de Clientèle, Département Politique et Opinion, Public Affairs
    Amandine Lama
    Directrice de Clientèle, Département Politique et Opinion, Public Affairs

Articles liés

  • Société | France
    Société Enquête

    Économie et citoyens : repenser le lien

    Ipsos bva dévoile les résultats de l’enquête « Économie et citoyens : repenser le lien », réalisée pour l’association « Lire la société », qui révèle un fossé entre les Français, l’économie et la politique. Si 60 % s’intéressent aux questions économiques, notamment à l’inflation et aux prix (90 %), seuls 54 % se disent à l’aise avec les grands concepts. Cette faible littératie s’accompagne d’un blocage politique : 50 % jugent crucial de respecter les promesses électorales, même au détriment du vote du budget, une position marquée chez les sympathisants de LFI (75 %) et du RN (63 %). Très sensibles au pouvoir d’achat, les Français restent divisés sur la culture du compromis, tandis que 94 % estiment prioritaire de renforcer l’enseignement des enjeux économiques à l’école.
  • Ipsos | Nostalgie | 1975 vs 2025

    Nostalgie : 57 % des Français auraient préféré naître en 1975 plutôt qu’en 2025

    Selon une étude mondiale Ipsos menée dans 30 pays, la France est le pays où la nostalgie du passé est la plus forte. 57 % des Français déclarent qu’ils auraient préféré naître en 1975 plutôt qu’en 2025, bien au-delà de la moyenne mondiale (44 %). Ce sentiment s’accompagne d’une vision plus positive du passé, notamment en matière de bonheur, de sécurité et d’environnement, malgré les progrès reconnus dans la santé.
  • Ipsos bva | Cote de popularité | Baromètre politique | Sondage
    Sondage Enquête

    Baromètre politique Ipsos bva-CESI École d'ingénieurs pour La Tribune Dimanche - Décembre 2025

    Préoccupations des Français, cotes de popularité de l'exécutif, du gouvernement et des leaders politiques Français, questions d'actualité... Retrouvez ici les derniers résultats de notre sondage d'opinion, le Baromètre Politique Ipsos bva-CESI École d'ingénieurs-La Tribune Dimanche.