Jour de la Terre : 25% des Français pensent qu’ils font déjà tout ce qu’ils peuvent pour l’environnement

A l'occasion de la journée mondiale de la Terre, Ipsos en France dévoile les résultats de son étude annuelle « Earth Day ». Réalisée dans 33 pays, dont la France, l’étude interroge les citoyens sur leur vision de la lutte contre le changement climatique. Alors que la Suisse vient d’être condamnée par la Cour européenne des droits de l’Homme pour son inaction climatique, quel est l’avis des Français sur l’investissement de leur pays pour l’environnement ? Les conséquences de la situation climatique les inquiètent-ils ? Quels efforts sont-ils prêts à entreprendre ? Entre négativisme et pragmatisme, le changement climatique laisse peu de place à l’optimisme chez les Français. La population admet de plus en plus la nécessité d’un combat pour l’environnement réunissant toutes les parties prenantes.

Auteur(s)
  • Guillaume Petit Directeur Corporate Reputation
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Résultat clés de l'étude :

  • Pour 57% de la population, la France doit en faire davantage dans la lutte contre le changement climatique, c'est 6 points de moins qu'en 2023
  • 67% des Français estiment que les pays développés doivent engager plus d’initiatives pour l’environnement.
  • Pour un peu plus de la moitié de la population française (57%), il y a un intérêt à changer ses habitudes afin de limiter les conséquences du changement climatique.
  • Mais 26% des Français considèrent que le changement climatique est « en dehors de leur contrôle » et qu’il est « déjà trop tard » pour le changer.
  • 37% estiment qu’on demande trop de sacrifice à la France pour lutter contre le changement climatique, 32% sont de l’avis contraire.

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Les Français convaincus du rôle majeur des gouvernements et des entreprises pour le climat

Alors que la crise climatique ne cesse de progresser à travers le monde, quels sont les premiers acteurs de la lutte contre ces changements, aux yeux des citoyens : les gouvernements, les entreprises, les individus ? 

Pour les Français, les gouvernements jouent un rôle majeur dans cette lutte climatique : 64% pensent que si le gouvernement n’agit pas maintenant, cela reviendrait à manquer à leur devoir vis-à-vis de la population. A l’heure où les entreprises sont aussi jugées coupables pour leur inaction climatique, 65% des Français sont également d’accord avec l’idée que si elles n’agissent pas, elles manqueraient à leur devoir vis-à-vis à la fois de leurs employés et des consommateurs. 

Quant à l’action des citoyens eux-mêmes, les regards sont toujours ambivalents : certes les deux-tiers (67%) des Français pensent que l’impact serait important si tout le monde initiait des changements dans ses usages et pratiques au quotidien. Mais un Français sur cinq (21%) pensent que cela ne sert à rien de changer leur comportement car cela ne ferait pas de différence, contre seulement 57% d’avis contraire (le reste de l’opinion ne se positionnant pas). Et un quart (26%) considèrent que le changement climatique est tout simplement « en dehors de leur contrôle » et qu’il est « déjà trop tard » pour entamer les actions nécessaires pour arranger la situation, contre moins de la moitié de l’opinion d’avis contraire (45%). 

Un engagement de la France contre le changement climatique perçu comme limité 

Au total, le jugement sur l’engagement de la France est contrasté : selon 28% des Français, le pays a déjà mis en place un plan clair pour que gouvernement, entreprises et population travaillent ensemble face à cette lutte. Ils sont néanmoins plus nombreux (33%) à être pessimistes et penser que la France n’a pas encore de plan concret.
De même, presque un tiers des Français (28%) estiment que la France est un leader mondial dans l’action climatique, contre un plus gros tiers (33%) en désaccord avec cette idée. 
Enfin, si 37% estiment qu’on demande trop de sacrifice à la France pour lutter contre le changement climatique, 32% sont de l’avis contraire.

Dans le même temps, plus de la moitié des Français (57%) considèrent malgré tout que la France doit en faire davantage dans ses actions pour l’environnement (c’est moins que l’an dernier où ils étaient 63% à le penser).

Par ailleurs, pour 54% des Français et 63% de la population mondiale, les pays développés devraient davantage que les autres financer la lutte contre le changement climatique et prendre plus d’initiatives (67% en France et 70% dans le monde).  

Incitations à lutter contre le changement climatique : la hausse d’impôt fortement repoussée, à l’inverse la compensation financière plébiscitée 

Les Français restent actuellement préoccupés par d’autres sujets, notamment l’inflation : 37% de la population ne pense donc pas que le moment soit idéal pour investir dans des mesures environnementales, au vu de la situation économique du pays (contre 27%). Surtout, 45% des Français ne sont pas prêts à envisager une augmentation de leurs impôts pour prévenir ces changements environnementaux (vs. 23% qui accepteraient d’en payer davantage).

Pour accélérer les changements d’habitudes, Ipsos a interrogé les citoyens sur ce qui les motiverait à passer à l’action. Ils seraient ainsi favorables en priorité à une compensation financière ou une réduction d’impôts afin d’acheter des biens et services responsables (36%). En deuxième lieu, observer l’impact direct du changement climatique les encouragerait davantage au passage à l’action (29%). Enfin, ils mentionnent un accès à des informations relatives aux initiatives pertinentes à prendre au quotidien (28%). A noter qu’un quart des Français (25%) considèrent qu’ils font déjà tout ce qu’ils peuvent pour le climat (et que ces actions sont donc inutiles), un des plus forts taux enregistrés.

Cette étude montre bien les ambivalences de l’opinion française et mondiale vis-à-vis du changement climatique. D’un côté les Français soulignent le besoin d’en faire davantage contre le changement climatique. Mais les questions portant sur les changements de comportements montrent bien les divisions au sein de la population, et le sentiment que certaines franges de la population ne souhaitent pas en faire davantage.

Guillaume Petit
Directeur Corporate Reputation, Ipsos en France.

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A propos de cette enquête

Enquête Ipsos menée auprès de 24 290 personnes de moins de 75 ans interrogés dans 33 pays via sa plateforme en ligne Global Advisor du 26 janvier au 9 février 2024. 

Auteur(s)
  • Guillaume Petit Directeur Corporate Reputation

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