Journée Mondiale de la Terre : la lutte contre le changement climatique, priorité du plan de relance pour 44% des Français

Alors que l’action des gouvernements en faveur du climat est au cœur des débats pour le Jour de la terre, Ipsos a interrogé les habitants de 30 pays dans le monde, dont les Français sur leurs attentes et leurs espoirs en matière de protection de l’environnement. Qui est responsable, et qui peut agir ? Comment la pandémie a-t-elle impacté les habitudes des citoyens en matière d’écologie ? Particulièrement concernés par la question, 3 Français sur 4 pensent que leur implication est indispensable pour les générations futures.

La planète se réchauffe, qui doit agir en premier ?

Pour les Français, les responsables politiques, les entreprises, et les citoyens ont tous une responsabilité partagée dans la lutte contre le réchauffement climatique.

Toutefois, les Français restent sceptiques quant à l’action du gouvernement : alors que les discussions autour du Projet de Loi Climat se sont achevées en début de semaine à L'Assemblée nationale, moins d’un Français sur quatre (24%, contre 31% pour la moyenne des pays sondés) considère que le gouvernement dispose d’un plan clair en ce qui concerne la manière dont il va travailler avec les entreprises et les citoyens pour lutter contre le changement climatique. Plus d’un tiers pense au contraire que le gouvernement n’a pas de plan clair (35%), et 41% ne sont pas en mesure de se prononcer, preuve que l’action menée peine à marquer les esprits. Pourtant, la France fait partie des pays qui ont déjà pris des engagements contraignants en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre.

Or près de 3 Français sur 4 (73%) estiment que si le Gouvernement n’agit pas maintenant pour lutter contre le changement climatique, il manquera à ses obligations envers la population. Malgré la crise sanitaire, l’écologie reste à leurs yeux une priorité : 44% des Français considèrent que lutter contre le changement climatique doit être au cœur du plan de relance (contre 28% qui pensent le contraire, les 28% restants ne se prononçant pas).
Mais si les Français attendent beaucoup du gouvernement, ils sont encore plus nombreux à considérer que les entreprises ont un rôle très important à jouer : 79% d’entre eux pensent que s’ils n’agissent pas maintenant pour combattre le changement climatique, ils manqueront à leurs obligations envers leurs employés mais aussi leurs clients. Un chiffre supérieur à la moyenne mondiale des pays interrogés (68%).

Mais ils considèrent aussi que les citoyens doivent agir : 78% pensent que si les personnes comme eux n’agissent pas maintenant pour lutter contre le changement climatique, les citoyens manqueront à leurs obligations envers les générations futures.

Consommer plus de seconde main, une priorité pour 1 Français sur 4

Si la crise présente un potentiel frein à l’application de mesures écologiques, parfois reléguées au second plan, elle a également été l’opportunité pour certains Français de changer leurs habitudes de consommation. Interrogés sur ce qui allait perdurer post-crise dans leurs comportements, les Français pensent acheter davantage des biens de seconde main (28%) et se restreindre à l’achat de biens dont ils ont réellement besoin, évitant par exemple les achats compulsifs de vêtements (28% également). Sur la troisième marche du podium, les Français souhaitent également continuer leurs efforts pour éviter le gaspillage alimentaire (27%). Enfin, 26% d’entre eux pensent faire plus de vélo et de marche à pied qu’auparavant, et 19% pensent conserver l’habitude de moins recourir à des transports en avion.

« Les restrictions visant à contrôler l’épidémie et sa propagation ont parfois contraints les Français à des comportements plus durables. Nous observons en tout cas un réel changement dans les attitudes des individus, vers des comportements pro-environnementaux. C’est aussi vrai à l’échelle mondiale : environ une personne sur trois en moyenne s'attend à faire plus pour réduire les déchets alimentaires, à utiliser des alternatives à la voiture, à limiter ses achats à ce dont elle a vraiment besoin, ou à travailler à domicile plutôt que de faire les trajets quotidiens vers les lieux de travail », analyse Guillaume Petit, directeur du département corporate chez Ipsos France

Si les évolutions à long terme sont encore incertaines, Les Français se sont déjà fixés de bonnes résolutions à tenir pour 2021 : ainsi ils souhaitent éviter les produits trop emballés (46%), l’achat de produits neufs en priorisant là encore la réparation et la seconde main (41%), et une mobilité plus responsable (33%). 30% des Français disent par ailleurs prévoir de manger moins de viande en 2021.

Les Français surestiment l’impact de leurs actions pour l’environnement

Toutefois, un décalage persiste entre les actions menées par les citoyens Français et leur impact réel sur la planète. La dernière vague d’étude Ipsos « Perils of perceptions* » révèle ainsi ce décalage. Sur les trois actions qu’ils identifient comme les plus efficaces pour limiter leur production de gaz à effet de serre, les Français placent en priorité le recyclage (70%), le séchage à l’air libre des textiles (40%), et enfin le remplacement des ampoules traditionnelles par des LED (37%).

Si elles sont bel et bien efficaces pour réduire l’émission de gaz à effet de serre, aucune des trois ne fait partie des plus importantes en termes d’impact. Les Français positionnent les deux propositions les plus consommatrices de CO2 à la fin de leur liste, à savoir ne plus posséder de voiture (16%) et avoir un enfant de moins (9%).

« L’étude met en évidence un paradoxe : on observe à quel point les populations surestiment les actions à faible impact carbone, et sous-estiment les plus influentes. Ils sont convaincus de bien faire, persuadés que les actions les plus efficaces sont déjà entrées dans leur quotidien, alors que ce n’est pas encore le cas » souligne Amandine Lama, directrice de clientèle chez Ipsos France.


 


 

Fiche technique : étude Ipsos Global Advisor administrée en ligne à 21 011 répondants âgés de 16 à 74 ans. Etude conduite du 19 février au 5 mars dans 30 pays du monde.

Auteur(s)

  • Amandine Lama - Directrice de Clientèle, Département Politique et Opinion, Public Affairs
    Amandine Lama
    Directrice de Clientèle, Département Politique et Opinion, Public Affairs

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