La conjoncture reste difficile pour les PME-PMI
En mai, le baromètre des PME-PMI reste aussi déprimé que le mois dernier. L'indice synthétique d'état de santé des petites et moyennes entreprises perd encore un point (de 103 à 102). Les patrons redoutent la hausse des prix des matières premières, peut-être consécutive d'une remontée du cours de l'euro, qui inquiète 45% d'entre eux. Les indicateurs de demande se redressent légèrement, tout en restant dans le rouge : de -20 à -11 points pour la demande "interne" émanant des PME, de -17 à -16 pour la demande "grande consommation", de -3 à +5 pour la demande "à l'exportation".
Dans une conjoncture jugée difficile, la majorité des petits patrons n'envisage pas de recruter (l'indice d'embauche passe de 8 à -5 points), ni d'investir (l'indice achat d'équipement perd encore un point à -9, les crédits d'investissements passent de -1 à -2 points). Pour ne rien arranger, la succession de mois difficiles plombe la trésorerie : l'indice "crédits de trésorerie" chute de 7 à -4 points.
Difficile alors dans cette vague de trouver facteur à espérer. Les plus optimistes verront dans la progression de 3 points de l'indice de "satisfaction par rapport aux efforts du gouvernement" un accueil favorable au "programme croissance PME" annoncé le 11 mai ; les autres n'y verront qu'un amortissement de la chute du mois dernier, pendant la contestation du Contrat Première Embauche. Dans tous les cas, la grogne reste massive : 62% des chefs d'entreprises interrogés ne croient toujours pas à "la réussite de la politique économique du gouvernement Villepin". Cette proportion baisse tout de même de 7 points par rapport au mois dernier (69%), comme si les petits patrons étaient plus indulgents face au feuilleton "Clearstream" que sur la gestion de la crise CPE.