L’emploi est toujours en berne dans les PME
Les petits patrons interrogés par Ipsos pour le baromètre des PME LCL / La Tribune parlent de reprise avec circonspection. L’incertitude économique et la faiblesse de la demande ne permettent pas d’envisager à court terme une reprise des embauches et de l’investissement.
Bien que la crise soit officiellement derrière nous, les deux tiers des patrons de PME se voient toujours évoluer dans un « environnement économique français défavorable ». Ils sont pourtant une majorité à se déclarer satisfaits de la production de leur entreprise (64%, 33% d’avis contraires) et de l’activité commerciale (54% contre 43%). Ils sont aussi moins nombreux qu’il y a quelques mois à se plaindre de leur trésorerie (45% de satisfaits contre 55% d’avis contraires).
Mais l’humeur reste à la prudence. Moins d’une PME sur cinq (17%) embauche, les autres déclarent un effectif « stationnaire » (61%) ou « en baisse » (21%). Même si cela est modéré, la différence hausse-baisse donne ainsi un solde négatif (-3), signifiant que l’on reste malgré tout dans une phase de destruction d’emplois. D’ailleurs les trois quarts des entreprises ne comptent pas embaucher au cours du premier trimestre 2011. Dans le détail, on constate toutefois que le problème concerne surtout les plus petites structures. Dans les PME de plus de 50 salariés, la situation s’inverse et on serait revenu dans une phase de création d’emplois. L’investissement suit la même tendance, avec un achat d’équipement globalement en baisse, sauf dans la tranche supérieure des PME de plus de 200 salariés.
La première explication à ce début d’année morose tient à la faiblesse de la demande. Que l’on s’intéresse en effet à la demande provenant de la grande consommation, à la demande interne aux PME, à la demande des grosses entreprises ou des collectivités, celle ci est majoritairement jugée « stationnaire » (40%) ou « en baisse » (30%). Ce déficit de demande décourage l’investissement, sans être seul en cause. Seuls 15% des patrons interrogés le citent comme étant « le frein principal au développement de l’entreprise ». On pointe nettement plus souvent « le poids des charges sociales » (38%), et, à peu près au même niveau « le coût des matières premières » (16%, souvent cité dans le transport), l’incertitude politique et économique (14%) et « le climat social » (13%).
Si aujourd’hui les PME ne comptent plus trop sur le gouvernement pour leur venir en aide (84% jugent ses efforts « inefficaces », 15% d’avis contraires), la solution pourrait venir de l’export. Contrairement aux autres secteurs testés, la demande y semble en effet mieux orientée, avec 40% des entreprises concernées qui la voient « en hausse » (contre 29% « stationnaire », 31% « en baisse »). Et si 56% des PME semblent encore exclusivement concentrées sur le marché intérieur, cette proportion pourrait peut-être baisser cette année : un petit patron sur quatre nous indique en effet « avoir l’intention cette année de prendre le chemin de l’international, ou de renforcer sa présence à l’export ».
Fiche technique :
- Ce baromètre, créé en Septembre 1992, suit l’évolution du moral des patrons des PME françaises
- L’échantillon, comprenant 300 entreprises interrogées, est tiré au hasard à l’intérieur du fichier de 10 à 249 salariés
- Les résultats sont redressés en fonction de la taille des entreprises
- L’enquête a été effectuée auprès des patrons de PME par téléphone et internet le 14 et 15 février 2011.
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