L'engagement des salariés : un atout gagnant mais pas suffisant
L'un des atouts maîtres de l'entreprise, c'est son agilité, sa capacité à traverser la zone de fortes turbulences qui agite l'environnement économique. Le «speed up», la crise durablement profonde, oblige les entreprises à accélérer leur transformation, en permanence et de plus en plus vite. Elles ont besoin pour cela besoin de salariés engagés. Des collaborateurs capables de se montrer à la fois loyaux, impliqués et «alignés», c'est-à-dire à même d'appréhender la stratégie de l'entreprise, d’en saisir les finalités.
Une exigence à laquelle il devient d'autant plus difficile de répondre qu'aujourd'hui l'entreprise a de moins en moins de prise sur son environnement. Y compris sur ses parties prenantes directes. C'est aussi vrai des consommateurs infidèles qui n'en ressentent pas la moindre culpabilité que ça l'est des salariés. Le management traverse une crise de l'autorité.
Pour autant, s'entourer de salariés hautement investis n'est pas un gage absolu de performance - encore faut-il que la stratégie d'entreprise soit la bonne, le marché porteur... Reste que si l'engagement des salariés est important mais pas suffisant, il est impossible de se priver de salariés engagés si l'on veut s'adapter aux nombreux changements.
Ces tendances qui sous-tendent le monde du travail, quelles sont-elles ? Une individualisation grandissante, des modes de travail de plus en plus basés sur des relations virtuelles, l'émergence du multitasking, des organisations de plus en plus matricielles, une perte de contrôle des moyens qui n'en rend pas moins pressante l'obligation de résultats pour les salariés...
Dans ce contexte, l’analyse de notre base de données RED (Representative Employee Data) est un indicateur précieux sur le niveau d'engagement des salariés. Grâce à son système unique de benchmarks couvrant 36 pays auprès d'échantillons représentatifs de salariés d'organisations de plus de 100 personnes, Ipsos peut en effet comparer et donc affiner l'analyse des résultats de ses entreprises clientes.
Comme je le révélais récemment à Barcelone dans le cadre de la 5ème Conférence Européenne sur l'Engagement, nous constatons à l'échelle internationale une amélioration globale du niveau d'engagement des salariés. Si certains pays connaissent un décrochage, marqué ou relatif, il s'agit bien de la première progression de cet indice que nous enregistrons depuis 2009.
De la même manière, notre étude et sa batterie de nouveaux indicateurs, met en lumière l'évolution des leviers de l'engagement. Elle fait ressortir la force du facteur émotionnel qui s'impose comme l'un des premiers moteurs du niveau d'engagement. Elle insiste sur la capacité d'une entreprise à avoir des actes en cohérence avec les valeurs et la culture qu'elle porte.