Les Français perçoivent la politique fiscale comme inégalitaire
Dans un contexte social tendu autour de la politique fiscale, Ipsos décrypte pour Le Monde le rapport des Français à l'impôt. Montant excessif, augmentation des prix du diesel, sentiment que la politique fiscale aggrave les inégalités, seul le prélèvement à la source semble être approuvé par la majorité des Français. Quelles sont les origines de ce "ras-le-bol fiscal" ?
Les grandes tendances observées dans la vague réalisée en 2013 se confirment : seule une faible majorité de Français juge faire « un acte citoyen » en payant des impôts (54%, -3pts), et le montant de ces derniers reste très majoritairement perçu comme excessif (67%, -5 pts) malgré une légère décrue liée au fait que l’enquête précédente se déroulait en pleine période de « ras-le-bol fiscal ». Surtout, une très nette majorité estime contribuer davantage qu’ils ne bénéficient du système (74%, stable), seuls 5% (-1 pt) étant d’un avis inverse.
Concernant les différents impôts, leur perception varie fortement d’un impôt à l’autre et les niveaux restent assez stables par rapport à 2013, à l’exception de la taxe d’habitation : seuls 41% la jugent « justifiée », alors qu’ils étaient 59% il y a 5 ans.
La politique fiscale conduite depuis 2017 est massivement perçue comme inégalitaire : seuls 16% la perçoivent comme « juste », et respectivement 81% et 76% pensent qu’elle demande « plus d’efforts » aux retraités et aux classes moyennes qu’à l’ensemble des Français, alors que les catégories privilégiées sont considérées comme épargnées : 73% des Français estiment que la politique fiscale du Gouvernement leur demande moins d’efforts qu’à la moyenne. A tel point que 67% des Français estiment que cette politique fiscale aggrave les inégalités, contre 54% en 2013. Le Gouvernement ne bénéficie même pas d’une image d’efficacité de sa politique fiscale : seuls 24% pensent qu’elle est bénéfique pour la croissance et 23% qu’elle permet de réduire les déficits et la dette.
Concernant les principales mesures, le prélèvement à la source reste largement approuvé (68%), malgré des craintes liées à une augmentation cachée des impôts à l’occasion du changement de système et aux complications causées lors des changements de situation familiale ou pour les crédits d’impôts. En revanche, le rejet de l’augmentation des prix du diesel pour faire face au réchauffement climatique est massif (73%), et notamment parmi les catégories populaires (77%).
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