Les grandes entreprises et la RSE : agir et le faire savoir
Premier constat, la nette progression de la confiance dans les grandes entreprises de 2019 à 2020 se maintient. En 2019, 34% des Français déclaraient avoir confiance en elles contre 53% en avril 2020, 54% en juin et 49% désormais en avril 2021. Leur implication concrète avec la production de gel hydroalcoolique ou de blouses a démontré leur utilité sociale ; il n’est pas étonnant que leur score fléchisse alors qu’elles semblent moins présentes dans le combat contre la pandémie et sont moins médiatisées. A l’inverse, la confiance dans la Présidence de la République, à 44% en 2017 décline à 36% en avril 2021 comme s’il y avait une inversion entre acteurs privés et acteurs publics, les premiers ayant des ressources matérielles et opérationnelles supérieures aux seconds. On note aussi que l’appréciation sur l’action et l’attitude des grandes entreprises reste majoritaire, voire se renforce, notamment sur les items « Font tout pour préserver l’emploi de leurs salariés » + 7 points d’octobre 2020 à avril 2021 (50% vs 43%) et « Se montrent solidaires et responsables », +6 points à 46%.
Deuxième constat, qui s’appuie sur une étude internationale R&D menée par Ipsos sur les attentes en matière de RSE[2], les attentes des Français à l’égard des trois piliers de la RSE portent à égalité sur l’environnement et le rôle sociétal (39%) devant la Gouvernance d’entreprise (23%). Dans tous les cas, les actions prioritaires sont concrètes et tangibles : réduire les déchets et la pollution pour 55% des Français (53% dans le monde), mettre fin au travail des enfants et à l'esclavage pour 56% des Français (31% dans le monde) et mettre fin à la corruption (58% des Français vs 64%). Quand il s’agit des grandes entreprises, leur image de multinationales qui délocalisent pour plus de profit sans considération pour l’humain revient vite dans les stéréotypes, en phase avec l’attente de plus de transparence : 65% des Français considèrent que les grandes entreprises en France ne font pas d’effort sur ce point.
Troisième constat, sans doute le plus inattendu, les sujets médiatiques ne sont pas dans l’agenda des attentes. « Apporter son soutien à de bonnes causes » n’est une action prioritaire que pour 9% des Français (14% à l’échelle mondiale) alors que la raison d’être de la plupart des grandes entreprises valorise leur engagement en phase avec des problématiques sociétales (diversité, égalité, etc.). Les priorités renvoient à des bénéfices concrets pour changer la vie des gens : améliorer des conditions de travail (58%), améliorer la santé et la sécurité des travailleurs et mieux traiter les employés (35%) et aider les personnes pauvres (34%).
Enfin, les Français rejettent la responsabilité de l’action sur le gouvernement et les grandes entreprises, que ce soit pour améliorer la société ou la protection de l’environnement. Ils se positionnent eux-mêmes comme les moins responsables pour changer les choses : la fin du mythe du « Consomm’acteur » ? Un boulevard pour les grandes entreprises ?
[1] Échantillon national représentatif de la population française, méthode des quotas (sexe, âge, profession, catégorie d’agglomération et région), mille Français étant interrogés à chaque vague via Internet.
[2] Étude menée dans 28 pays du 19 février au 5 mars 2021 : Argentina, Australia, Belgium, Brazil, Canada, Chile, China, Colombia, France, Great Britain, Germany, Hungary, India, Italy, Japan, Malaysia, Mexico, Netherlands, Peru, Poland, Russia, Saudi Arabia, South Africa, South Korea, Spain, Sweden, Turkey and the United States of America. Échantillons nationaux représentatifs de 1000 personnes dans chaque pays.
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Alors qu’avec l’éviction d’Emmanuel Faber de Danone, certains s’interrogent sur la compatibilité entre l’engagement RSE et la recherche de rentabilité, quel regard portent les citoyens sur l’engagement des grandes entreprises ?
Quels sont pour eux les domaines d’action jugés prioritaires, et quelle est leur perception des efforts fournis dans les nombreux domaines d’action couverts par la RSE sur les différentes dimensions ESG : le champ Environnemental bien sûr, mais également Social (conditions de travail, respect de la diversité, égalité hommes-femmes…) et de Gouvernance d’entreprise (rémunération des dirigeants, paiements de impôts…)
Nos spécialistes RSE Sarah Duhautois et Guillaume Petit vous dévoileront les résultats de deux études exclusives, l’une menée à l’international et l’autre en France, permettant des comparaisons sectorielles et de comprendre la perception des grandes entreprises dans un contexte si particulier et mouvant depuis un an.