Les PME-PMI entrent en convalescence

A 108 points, contre 107 le mois dernier, la stabilité de l'indice synthétique d'état de santé des PME-PMI masque une situation contrastée. Si l'amélioration mesurée depuis 6 mois se confirme, les niveaux des nombreux indicateurs macro et micro économiques qui composent le baromètre des PME-PMI Ipsos-La Tribune-LCL-Radio Classique témoignent d'une faiblesse structurelle longue à endiguer.

Auteur(s)
  • Yves Fradier Responsable du service des Grandes Enquêtes, Ipsos Observer
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La vague de mars confirme la bonne orientation du baromètre des PME-PMI depuis maintenant 6 mois. La bonne tenue des indicateurs de demande, à l'export (+7 poins), émanant des grandes entreprises (+ 4) ou des PME (+2) a des effets positifs sur les autres indices. En particulier la progression des indicateurs d'investissement et d'embauche se poursuit.

Ce léger mieux en tendances ne doit cependant pas faire oublier la faiblesse structurelle de ces indicateurs. Aujourd'hui, 60% des patrons de PME déclarent que le nombre de salariés dans leur entreprise est stable, contre un sur quatre à l'estimer "en progression" et un sur cinq "en baisse". On retrouve des proportions approchantes concernant "l'achat d'équipement", stationnaire dans la moitié des cas, "en hausse" pour un patron sur quatre, "en baisse" pour le dernier quart.

Au fond, la majorité des PME-PMI françaises lutte pour stabiliser l'activité, beaucoup plus qu'elles ne pensent au développement. Mois après mois, les patrons citent d'ailleurs toujours le poids des charges sociales comme principal frein à la croissance (45% de citations en mars). Parmi les autres freins cités, le "climat social", à 12%, est en progression ce mois-ci (+7 points). En parlant de climat social, on notera au passage que le CPE ne fait pas l'unanimité chez les gérants des PME. Si 70% souhaitent que le gouvernement maintienne le dispositif, un patron sur cinq se prononce pour le retrait. Ces derniers sont proportionnellement plus nombreux dans l'industrie (27%), les services (39%) et les entreprises de 200 à 500 salariés (30%). Cette minorité finalement pas si étriquée à prôner le retrait du CPE se recrute certainement chez les patrons qui "ne croient pas à la réussite de la politique économique du gouvernement de Dominique de Villepin" (46% de l'échantillon, contre 39% qui y croient et 15% qui préfèrent ne pas se prononcer).

Auteur(s)
  • Yves Fradier Responsable du service des Grandes Enquêtes, Ipsos Observer

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