Les professionnels de santé, clé de voûte de l’intention vaccinale Covid-19
Ipsos bva et Sanofi ont mené une enquête qui met en lumière les freins à la vaccination et souligne à nouveau le rôle déterminant des professionnels de santé de première ligne (médecins et pharmaciens) dans la confiance des patients. Alors que les couvertures vaccinales contre la grippe et le Covid-19 demeurent insuffisantes, cette étude révèle qu’une recommandation explicite d’un professionnel de santé pourrait inciter 39% des personnes de plus de 65 ans à se faire vacciner contre le Covid-19.
Un contexte vaccinal fragilisé : un écart persistant entre recommandations et pratiques
L’analyse des données du Bulletin IRA SPF 24/25 (Infections respiratoires aiguës – grippe, bronchiolite, Covid-19) pour la saison 2024/2025 révèle que les objectifs de couverture vaccinale sont encore loin d’être atteints :
- Pour la grippe, seulement 53,7% des personnes de plus de 65 ans auraient été vaccinées et à peine 25,3 % des moins de 65 ans présentant un risque de forme grave.
- Pour le Covid-19, la couverture vaccinale chuterait à 21,7% chez les plus de 65 ans et à 8,2% chez les moins de 65 ans à risque.
Ces chiffres mettent en lumière un enjeu majeur de santé publique : malgré des recommandations officielles avec notamment un objectif de couverture vaccinale de 75% pour la grippe, une campagne de vaccination nationale et une prise en charge à 100% des personnes ciblées par les recommandations vaccinales, la couverture vaccinale reste insuffisante pour assurer une protection optimale de ces populations.
Une enquête pour mieux comprendre les freins et les leviers à la vaccination
Afin d’éclairer ces résultats, Ipsos bva a conduit pour Sanofi une étude approfondie destinée à analyser les comportements, les perceptions et les résistances vis-à-vis de la vaccination auprès d’un panel représentatif de la population française. L’objectif : identifier les leviers d’action les plus efficaces pour renforcer l’intention vaccinale, notamment en ce qui concerne la vaccination contre le Covid-19.
Une intention vaccinale de principe élevée, mais des pratiques hétérogènes
L’étude, menée du 5 au 19 juin 2025 auprès de 2 001 Français âgés de 18 ans et plus, montre que 80 % des personnes interrogées se disent favorables à la vaccination en général, dont 31 % très favorables.
Pourtant, cet engagement affiché ne se traduit pas toujours dans les faits :
- seuls 39 % adhèrent à l’ensemble des recommandations vaccinales,
- 56 % émettent des réserves sur certaines vaccinations,
- et 5 % se déclarent complètement opposés à toute vaccination.
Les vaccinations contre le Covid-19 (55 %) et contre la grippe (33 %) figurent parmi celles qui suscitent le plus de réticences.
Les freins principaux : inquiétudes, doutes et manque de confiance
Chez les personnes exprimant des réserves, plusieurs facteurs clés émergent :
- la crainte des effets secondaires (54 %),
- des doutes persistants sur l’efficacité vaccinale (44 %),
- un manque de confiance vis-à-vis des laboratoires pharmaceutiques (37 %) et des autorités sanitaires (31 %),
et un déficit d’information claire sur les vaccins (33 %).
Près de trois répondants sur 10 vont jusqu’à considérer que les risques liés à la vaccination dépassent les bénéfices, une perception qui souligne la nécessité de renforcer la pédagogie autour de la vaccination et des vaccins.
Les médecins et les pharmaciens, piliers de la confiance vaccinale contre le Covid-19
Au cœur de ces constats, l’étude met en évidence le rôle central des médecins et des pharmaciens dans la décision vaccinale. Pour 67% des personnes interrogées, ils constituent la principale source d’information sur la vaccination contre le Covid-19 (58% via un médecin, 29% via un pharmacien), une proportion qui atteint 80% chez les seniors.
À l’inverse, l’absence de recommandation de la part d’un professionnel représente un frein majeur. Ainsi 24 % des personnes de plus de 65 ans et 30 % des 18-64 ans présentant des comorbidités déclarent ne pas se faire vacciner contre le Covid-19 faute de recommandation de leur médecin ou de leur pharmacien.
Pourtant, une recommandation explicite d’un médecin ou d’un pharmacien pourrait inciter 39% des personnes de plus de 65 ans, 30% des 18-64 ans présentant des comorbidités et 23% des femmes enceintes à se faire vacciner contre le Covid-19 l’hiver prochain.
Renforcer la confiance pour mieux protéger les plus vulnérables
Cette enquête, menée en partenariat avec le Dr Anne Mosnier, médecin généraliste et épidémiologiste, et le Dr Damien Oudin Doglioni, enseignant chercheur en psychologie clinique de la santé, révèle un constat nuancé. Si l’intention vaccinale demeure globalement élevée, les réticences envers la vaccination contre le COVID-19 demeurent importantes, souvent liées à des inquiétudes sur la sécurité et l’efficacité des vaccins.
Acteurs de proximité et sources de confiance privilégiées, les professionnels de santé vaccinateurs (médecins, pharmaciens, infirmiers et sage-femmes) apparaissent incontournables pour atteindre les objectifs de protection collective. Leur rôle clé dans l’information, la réassurance et l’accompagnement des patients dans leur décision vaccinale, particulièrement pour les plus à risque de complications, doit être conforté.

A propos de cette enquête
Étude Ipsos bva menée pour Sanofi du 5 au 19 juin 2025 auprès de 2 001 Français âgés de 18 ans et plus, complété de sur-échantillons ayant permis d’interroger 1 206 personnes de 65 ans et plus et 500 personnes de 18-64 ans présentant des comorbidités. Méthodologie complète disponible dans le rapport d'étude.