Municipales 2020 - Marseille : un contexte électoral largement ouvert
A 2 mois des élections municipales, l’enquête Ipsos/Sopra Steria réalisée pour France Info, France Bleu et La Provence du 10 au 14 janvier fait apparaître un contexte électoral largement ouvert. Le rapport de force du 1er tour mesuré dans notre enquête est à ce titre riche d’enseignements.
Une situation à droite très favorable à Martine Vassal
Désignée officiellement tête de liste des Républicains, la compétition à droite entre l’actuelle présidente de la Métropole et du Conseil départemental et le Sénateur Bruno Gilles est, selon notre enquête, sans appel. Les listes soutenant Martine Vassal obtiendraient 23 % des suffrages contre 7% pour celles de Bruno Gilles (les listes de Jean-Claude Gaudin avaient obtenues au 1er tour en 2014 près des 38% des suffrages).
Une compétition entre la gauche rassemblée et les écologistes à l’issue très incertaine
Le Parti socialiste, le Parti communiste et la France insoumise (rappelons que Jean-Luc Mélenchon avait obtenu plus de 26% des voix il y a deux ans) ayant décidé cette année de partir unis dès le 1er tour, les listes de Michèle Rubirola obtiendraient 16% des suffrages, devançant de peu celles du candidat écologiste Sébastien Barles (14%) alors qu’une autre liste écologiste, celle de l’UDE, est créditée de 3% des voix. Cette compétition à gauche devrait constituer l’un des principaux enjeux du 1er tour, surtout si ces deux forces politiques devaient se rassembler au second tour.
Toujours à gauche, les listes présentées par Samia Ghali obtiendraient 7 % des voix.
La République en Marche sous les 10%
La République en Marche semble souffrir de l’offre électorale en présence et des différentes compétitions, tant à gauche qu’à droite. Les listes d’Yvon Berland ne sont créditées que de 8 % des suffrages dans une ville où Emmanuel Macron et la liste de Nathalie Loiseau ont obtenu un peu plus de 20 % des suffrages au 1er tour de l’élection présidentielle de 2017 et lors des élections européennes du 26 mai dernier.
Un Rassemblement national en embuscade
Dans une ville où le RN a obtenu au 1er tour de l’élection présidentielle de 2017 et aux élections européennes de 2019 des scores supérieurs à sa moyenne nationale, les listes soutenant Stéphane Ravier, créditées de 22% des voix, situent le RN à un niveau très proche de celui obtenu il y a 6 ans (un peu plus de 23% à l’époque). Si cette tendance devait se confirmer, le RN serait à nouveau en mesure de l’emporter dans certains secteurs.
Au final, compte tenu du rapport de force mesuré au 1er tour, l’issue du 2nd tour s’annonce très incertaine.
Un bilan municipal décrié
Signe d’une réelle usure du pouvoir, les Marseillais se révèlent particulièrement sévères à l’égard du travail accompli par la Municipalité depuis les dernières élections municipales. Pour plus de la moitié d’entre eux (57%), le travail a été médiocre ou mauvais alors qu’il n’y a que 42% des Marseillais à déclarer que le travail a été excellent ou bon (le plus souvent « bon » et très rarement « excellent »).
Ce score marseillais est très en-deçà de la moyenne nationale que nous avons mesuré dans les villes françaises de plus de 50 000 habitants (la moyenne nationale des opinions positives étant de 63%, contre 37% d’opinions négatives).
Dans le détail, les électeurs des listes PS-PC-LFI, EELV et plus encore les personnes comptant voter pour les listes RN sont particulièrement critiques, émettant des jugements très largement négatifs (respectivement 75%, 71% et 86% d’opinions négatives). Il n’y a que les personnes déclarant voter pour les listes de Martine Vassal qui apparaissent plus bienveillantes à l’égard du bilan, quoique dans des proportions assez mesurées (63% d’opinions positives contre 37 % d’opinions négatives).
La propreté et la sécurité : de l’avis des Marseillais les deux principales priorités de la future Municipalité
Quand on leur demande de se projeter dans l’avenir en identifiant quelles sont les sujets dont la prochaine Municipalité devrait s’occuper en priorité, les Marseillais citent massivement la propreté, domaine évoqué par 59% d’entre eux, ce qui correspond à près du double de ce nous observons dans les autres villes françaises (moyenne nationale à 30%) devant la sécurité (48% légèrement au-dessus de la moyenne nationale de 44%). Suivent ensuite l’environnement et la lutte contre la pollution (31% contre 39% à l’échelle nationale), les transports en commun (27% contre 22%) et le logement (27% contre 21%).
Les résultats de cette question font également apparaître des différences selon le profil politique des personnes interrogées : la propreté est ainsi particulièrement citée par les électeurs des listes Barles, Vassal et Ravier, la sécurité davantage par les électeurs du RN et de LREM, l’environnement et la lutte contre la pollution ainsi que le logement par les électeurs de la liste de gauche PS-PC-LFI.
Fiche technique : enquête Ipsos/Sopra Steria pour France Info, France Bleu et La Provence menée du 10 au 14 janvier 2020 auprès de 605 personnes inscrites sur les listes électorales de Marseille.
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