Popularité : Nicolas Sarkozy et Marine le Pen ne parviennent pas à capitaliser sur leur succès aux départementales
La nouvelle édition du Baromètre de l’action politique Ipsos / Le Point, réalisée les 17 et 18 avril, révèle que les présidents de l’UMP et du FN peinent à transformer le succès de leur formation en succès personnel. Ce mois-ci, la plus forte progression revient à Alain Juppé qui confirme son statut de personnalité politique préférée des Français. Enfin, la popularité du couple exécutif poursuit son érosion et se rapproche des niveaux observés avant les attentats de janvier dernier.
S’il échappe à une lourde sanction de l’opinion au lendemain de la défaite socialiste aux élections départementales, François Hollande voit sa cote de popularité poursuivre son érosion pour le troisième mois consécutif. Seulement 23% des Français (-3 points) portent aujourd’hui un jugement favorable sur son action, contre 73% (+4 points) qui expriment leur mécontentement. Le Président aura perdu en un trimestre les trois quarts des points gagnés (15 sur 20) à la suite des attentats de janvier dernier. Ce mois-ci, François Hollande recule notamment dans son camp, de 8 points chez les sympathisants du PS (à 55% d’avis favorables), de 9 points auprès de l’ensemble des sympathisants de gauche, auprès desquels il redevient majoritairement impopulaire (42% de bonnes opinions contre 53% de jugements défavorables). A noter également la baisse observée chez les proches du MoDem, 20% seulement d’entre eux lui accordant désormais leur confiance, soit une baisse de 14 points en un mois.
Malgré un niveau de popularité plus élevé, la tendance est la même pour Manuel Valls. Celui-ci perd 4 points en un mois, à 38% d’avis positifs, et voit ainsi s’évaporer la quasi-totalité des gains mesurés après la séquence des attentats de janvier. Néanmoins, le Premier ministre résiste nettement mieux que François Hollande à gauche, avec notamment 69% de bonnes opinions chez les sympathisants du PS (-2 points). Tout comme le chef de l’Etat, Manuel Valls recule fortement chez les sympathisants centristes (48%, -11 points).
Au lendemain des départementales, Alain Juppé confirme son statut de personnalité politique préférée des Français. Il enregistre même la plus forte hausse du mois (+5 points), avec 57% de jugements favorables. François Fillon bénéficie également d’une dynamique positive et gagne 4 points, pour atteindre la 6ème place du classement général avec 42% de bonnes opinions. Paradoxalement, le président de l’UMP ne parvient pas à capitaliser sur la victoire de sa formation politique : Nicolas Sarkozy ne progresse en effet que d’un point par rapport au mois dernier (à 36%), même s’il continue à dominer le palmarès établi par les sympathisants UMP (76%, +2 points), devant Alain Juppé (72%, +2 points).
A la différence du couple exécutif, certains membres de la majorité réalisent ce mois-ci de bonnes performances, à commencer par Laurent Fabius qui se hisse au deuxième rang du classement général avec 47 % de jugements favorables (+4 points) et frôle son record depuis son entrée dans ce baromètre il y a presque 20 ans. Le Ministre des Affaires étrangères prend par ailleurs la tête du classement chez les sympathisants socialistes avec 72% d’opinions positives (+4 points). Même constat pour Martine Aubry qui, à la suite de son ralliement à la motion du premier secrétaire du PS, gagne 4 points auprès des Français (à 39%) et 5 points chez les sympathisants socialistes (63%). À l'inverse, Emmanuel Macron, après une hausse sensible le mois dernier, perd 6 points ce mois-ci (37 % de jugements favorables), sans doute à cause d’une moindre exposition médiatique. Ségolène Royal (40%, -3 points) ou encore Najat Vallaud-Belkacem (36%, -3 points) voient également leur popularité s’éroder.
A l’image de Nicolas Sarkozy, Marine Le Pen ne parvient pas à transformer la bonne performance de sa formation politique en popularité personnelle. Ainsi, la présidente du FN cède même un point par rapport au mois de mars et s’établit à 28%, son plus faible score depuis la dernière élection présidentielle. Si elle ne sort pas affaiblie de la dernière polémique avec son père chez les sympathisants frontistes (91% de jugements positifs, stable), elle perd 5 points auprès des proches de l’UMP, à 30% de bonnes opinions.
Enfin, Jean-Luc Mélenchon perd 3 points à 27% d’avis positifs et enregistre son plus faible score depuis l’automne 2011, avant sa forte progression pendant la campagne de la dernière élection présidentielle. Le leader du Front de Gauche recule notamment chez les sympathisants socialistes (25%, -15 points en un mois), une partie d’entre eux lui reprochant sans doute sa contribution à la défaite du PS lors des élections départementales.
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