Pour 3 femmes sur 4 les attitudes et décisions sexistes dans leur environnement professionnel restent régulières
Ipsos publie les résultats de la 3eme édition du baromètre du sexisme dit ordinaire au travail, réalisé dans le cadre de l’initiative #StOpE (Stop au Sexisme Ordinaire en Entreprise), portée par l’Association Française des Managers de la Diversité le sujet. L’édition 2025 confirme que les engagements des entreprises sont croissants et ont un réel impact, même si les attitudes sexistes demeurent profondément ancrées dans les milieux professionnels.
Les employeurs jouent un rôle essentiel et efficace dans la lutte contre le sexisme dit ordinaire
Les résultats du baromètre montrent que les politiques internes portées par les organisations engagées dans #StOpE ont un impact dans la lutte contre le sexisme dit ordinaire au travail :
- 77% des femmes et 86% des hommes perçoivent un réel engagement de leur organisation, contre respectivement 58% et 72% dans la moyenne nationale.
- Le sentiment de protection progresse aussi : 66% des femmes salariées dans les structures #StOpE se sentent protégées, contre 58% dans la moyenne nationale.
- La participation à une formation est plus répandue chez les employeurs ouvertement engagés : 41% des femmes et 48% des hommes dans les entreprises signataires ont bénéficié d’ateliers ou formations spécifiques, un taux presque deux fois plus élevé que dans la population globale.
Malgré ces avancées, une attente claire se dessine : plus d’1 femme sur 2 estime que son entreprise doit aller encore plus loin pour faire reculer le sexisme ordinaire.
Toutefois, le sexisme dit « ordinaire » en entreprise reste une réalité, et les hommes sont moins enclins à en reconnaitre la prévalence et la nocivité
Malgré les multiples actions menées depuis 2021 au sein de #StOpE, 77% des femmes salariées déclarent être régulièrement confrontées à des propos ou décisions sexistes. Ce chiffre reste alarmant – même s’il marque une légère baisse par rapport à 2021 (82%).
Ce sexisme dit ordinaire prend de multiples formes :
- 3 femmes sur 4 déclarent être confrontées à des blagues sexistes, un phénomène qui n’a pas diminué depuis 2023.
- Près de 40% disent avoir déjà été interpellées par un homme par un qualificatif sexiste (ma grande, miss…). Alors qu’1 homme sur 2 pense que ces expressions sont bienveillantes, voire flatteuses.
- 2 femmes sur 3 affirment avoir vécu un comportement sexiste en réunion, des situations qui sont invisibles pour 64% de leurs collègues masculins.
- Pour ne pas subir ces comportements, 57% des femmes déclarent mettre en place des stratégies d’évitement (privilégier certaines tenues, esquiver certaines situations ou personnes) pour se protéger. Elles étaient autant à le faire en 2023.
Cette réalité rencontre pourtant des résistances :
- Pour près de 4 hommes sur 10, la promotion de l’égalité femmes-hommes au travail aboutit aujourd’hui à discriminer les hommes (sondage national). Néanmoins, l’implication individuelle et des hommes reste essentielle selon toutes et tous pour atteindre l’égalité.
- Pour 1 homme sur 2, le partage des tâches domestiques et parentale n’a pas d’impact sur l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes.
Le sexisme dit ordinaire au travail se traduit par une disqualification des compétences professionnelles des femmes
Les résultats du baromètre soulignent une réalité structurelle. Les femmes sont toujours perçues comme moins légitimes dans le monde professionnel, et doivent redoubler d’efforts pour faire reconnaître leurs compétences :
- Plus d’1 femme sur 2 se dit moins rémunérée que ses homologues masculins à travail de valeur égale.
- Pour 7 femmes sur 10, être mère constitue un frein à la progression de carrière (tandis qu'être père n’est pas un obstacle)
- 1 femme sur 2 a déjà vu ses compétences remises en question à cause de son genre.
- 1 femme sur 2 a déjà perçu une remise en cause de la capacité des femmes à manager ou à diriger dans leur environnement professionnel ; une perception bien moins nette chez les hommes (20%).
Paradoxalement, le baromètre révèle que 9 salariés sur 10, tous genres confondus, reconnaissent que les propos sexistes nuisent au bien-être au travail, à la confiance en soi et à la santé des femmes. Ainsi, sanctionner les auteurs de propos et comportements sexistes est, aux yeux des salariés l’action prioritaire à mettre en œuvre.

A propos de cette étude
Etude réalisée en ligne avec deux échantillons distincts :
- 131 908 salariés répondants de 19 employeurs français signataires de l’initiative #StOpE
- Echantillon représentatif de 1 000 salariés d’entreprises publiques et privées (hors salariés de la fonction publique) de 250 salariés et plus
A propos de #StOpE
Lancée par Accor, EY et L’Oréal Groupe en décembre 2018, avec la participation de Brigitte Grésy, avec 27 autres organisations, l’initiative #StOpE, Stop au Sexisme dit « Ordinaire » en Entreprise, a pour objectif de partager et de promouvoir les bonnes pratiques de lutte contre le sexisme dit « ordinaire » au travail. En 2025, 301 entreprises et organisations sont engagées dans le collectif pour faire évoluer les pratiques et les mentalités dans le monde professionnel. Depuis janvier 2021, c’est par l’AFMD (Association française des managers de la diversité) que l’initiative est animée. www.afmd.fr/propos-de-linitiative-stope
A propos de l'AFMD
Forte de près de 200 organisations adhérentes (entreprises, institutions, collectivités, associations, grandes écoles et universités), l’association est dédiée à prévenir les discriminations ainsi que promouvoir la diversité et l’inclusion dans le monde professionnel à travers la recherche et le développement d’outils (publications, rapports, études scientifiques etc.). L’objectif étant d’accompagner les entreprises pour intégrer pleinement les valeurs et pratiques de diversité, d’inclusion, de parité etc. au coeur de leur stratégie, influant directement la performance et le climat social. www.afmd.fr