Prix de vente des céréales : 1er facteur de risques pour les agriculteurs céréaliers
L’étude, réalisée via la plateforme AgriAvis à laquelle ont principalement participé des grandes exploitations céréalières (plus de 180 ha de SAU en moyenne), révèle que le prix des récoltes est ainsi le facteur de risque le plus redouté des agriculteurs céréaliers, devant la météo et les aléas climatiques. Pour pallier à ces risques, ceux-ci n’hésitent pas à adopter des stratégies agronomiques, commerciales et financières leur permettant de limiter l’impact sur leurs revenus. Dans un contexte agricole particulièrement compliqué, beaucoup soulignent également leurs attentes économiques et numériques, pour un meilleur accompagnement de la commercialisation de leurs récoltes.
CHIFFRES CLÉS
- Les céréaliers interrogés identifient le prix de vente des récoltes comme le plus grand facteur de risque (8,5/10), devant la météo et les aléas climatiques (8,2/10), la non-conformité des grains (6,3/10), et les facteurs liés à la production (5,3/10).
- La diversification des cultures et des variétés est la stratégie la plus utilisée pour limiter l’impact des facteurs à risque sur les revenus pour 81% des agriculteurs interrogés, tandis que 55 % mettent en place des stratégies commerciales et 44% des stratégies financières.
- 36% des personnes interrogées utilisent des assurances et 27% des contrats de commercialisation pour limiter les impacts sur leurs revenus.
- 66 % des céréaliers interrogés prévoient une hausse de leur rendement en 2017 et 60% attendent une récolte de meilleure qualité que l’année dernière.
- 83 % des exploitants ont signé un contrat avec un organisme stockeur (coopératives ou négoces) pour la récolte 2017.
- 36% des agriculteurs interrogés attendent des outils ou des solutions en ligne pour améliorer la commercialisation de leur récolte.
- Près d’1 agriculteur sur 10 émet l’envie de diversifier ses débouchés de vente.
Le prix de vente des récoltes, première crainte des céréaliers
Dans un contexte agricole particulièrement tendu, Ipsos a sondé, via la plateforme AgriAvis, les agriculteurs d’exploitations céréalières sur la commercialisation de leurs récoltes, ses risques, et les stratégies mises en place pour les prévenir. L’étude met en lumière le prix de vente comme premier facteur de risque entourant la vente des récoltes pour les agriculteurs interrogés. Ces derniers lui attribuent en effet une note d’importance de risque de 8,5/10, devant la météo et les aléas climatiques (8,2/10) les problèmes de qualité des grains (6,3/10) et les facteurs liés à la production comme les intrants ou encore les itinéraires techniques (5,3/10).
Après une année 2016 catastrophique pour les productions céréalières, les agriculteurs font également part de leurs attentes pour le rendement et la qualité des récoltes de cette année : ainsi, ils sont 66% à attendre un rendement supérieur à l’année dernière et 60% à anticiper une meilleure qualité de récolte. A contrario, le prix de vente moyen devrait rester stable pour 38% des agriculteurs interrogés, tandis que 25% attendent une augmentation et 23% une baisse du prix de vente.
Limiter l’impact des risques sur les revenus, des stratégies multi-facettes
Pour limiter les impacts des risques sur leurs revenus, les agriculteurs mettent en place plusieurs stratégies dans la commercialisation des céréales. La stratégie agronomique est la plus suivie, pour 81 % des agriculteurs céréaliers interrogés. Plus de la moitié joue ainsi la carte de la diversification : ils sont ainsi 63 % à diversifier les types de culture de leur exploitation et 57 % à diversifier les variétés de cette culture.
« La diversification des variétés et des types de culture apparait clairement comme la stratégie la plus utilisée pour limiter l’impact des risques sur les revenus des exploitants céréaliers. Mais, les agriculteurs n’hésitent pas à multiplier les garde-fous et se tournent aussi vers des stratégies commerciales et financières. » commente Laurent Depouilly, Directeur Général d’Ipsos Lyon et de la division Agriculture chez Ipsos.
En effet, les stratégies commerciales, comme le stockage de la récolte, l’adaptation des contrats, ou encore l’identification de débouchés spécifiques, restent des solutions adoptées par plus d’un agriculteur céréalier sur deux (55%). Ces derniers misent également sur des stratégies financières (44%) : l’étude révèle notamment que plus d’un tiers (36%) des personnes interrogées souscrivent à des assurances ou des contrats de commercialisation diversifiés (27%). On note que les céréaliers souscrivent en moyenne à 1 à 2 contrats de vente différents par exploitation, sans qu’aucun type de contrat ne soit particulièrement privilégié : en effet, les contrats à prix moyen, de mise en dépôt, forward, spot ou autres types de contrat de vente ne concerne jamais guère plus d’un quart des exploitations.
Enfin, la très grande majorité des agriculteurs interrogés affirment rester étroitement dépendants des organismes stockeurs (coopératives ou négoces) : 83 % des exploitants ont ainsi signé un contrat avec l’un d’eux pour la récolte 2017, un chiffre qui monte jusqu’à 90% pour les exploitations de moins de 150 ha. La vente des récoltes à des courtiers, et les contrats avec des industriels restent quant à elles des situations marginales, ne concernant respectivement que 11% et 9% des exploitations interrogées.
Des attentes numériques et économiques pour mieux accompagner la commercialisation des céréales
En plus de ces stratégies de commercialisation, les agriculteurs céréaliers montrent de réelles attentes d’un accompagnement plus soutenu au moment de la commercialisation de leurs céréales. Ils sont ainsi 36% à réclamer des outils et des solutions en ligne, un chiffre qui monte à 45% chez les agriculteurs de moins de 40 ans. 29% émettent aussi le souhait d’être conseillés et accompagnés de leur technicien, tandis que 14% attendent le conseil et l’accompagnement de conseillers privés et spécialisés.
Les attentes économiques sont également fortes : Parmi les agriculteurs s’exprimant spontanément, 44% espèrent ainsi un cours de vente à la hausse, et 15% souhaitent un marché plus stable et plus prévisible, faisant intervenir moins d’intermédiaires. Enfin, près d’1 agriculteur sur 10 émet l’envie de diversifier ses débouchés.
« L’âge reste un facteur déterminant pour comprendre les attentes des agriculteurs sur les méthodes de commercialisation. Tandis que les jeunes agriculteurs affichent la volonté d’ouvrir de nouvelles perspectives, les plus expérimentés semblent se satisfaire du fonctionnement général de la commercialisation des récoltes : près d’un tiers des exploitants céréaliers de plus de 40 ans affirment ne pas avoir d’attente particulière pour améliorer la vente de leurs céréales », conclut Laurent Depouilly.
A propos d’AgriAvis
Agriavis.com a été créé en 2006 par un agriculteur de la Somme (région Picardie). L’idée d’Agriavis.com vient du fait que les agriculteurs discutent régulièrement entre eux, dans leurs heures de travail ou en dehors, et échangent leurs points de vue sur leurs intrants ainsi que sur leurs matériels et équipements.