Rentrée maussade pour les petits patrons

L'environnement économique ? "Défavorable", pour les deux tiers des petites et moyennes entreprises. "Les efforts du gouvernement en matière d'aide aux entreprises ?" "Peu efficaces", selon 80% d'entre-elles. La demande ? Jugée "stationnaire" par 42% des PME, "en baisse", pour plus d'une sur trois (35%)... La rentrée 2011 s'avère aujourd'hui bien maussade pour les petits patrons interrogés à l'occasion de cette nouvelle vague du baromètre des PME réalisé par Ipsos pour LCL, La Tribune et BFM TV.

Auteur(s)
  • Yves Fradier Responsable du service des Grandes Enquêtes, Ipsos Observer
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C'est comme si les patrons commençaient à se lasser de chercher en vain depuis le début de l'année les signes d'une sortie de crise... Aujourd'hui le moral est bas et le pessimisme majoritaire, quel que soit la taille ou le secteur d'activité des PME interrogées. L'été a effacé le léger mieux du deuxième trimestre, et l'indice composite d'état de santé des PME est retombé à 98 points, son niveau d'il y a un an. La faute en premier lieu à une demande toujours aussi faible, et surtout mal orientée. Tous les indicateurs de demande sont en effet en berne, que l'on s'intéresse en priorité à la demande "grande consommation" (indice tombé à -21), à la demande interne aux PME (indice à -22), à plus encore à la demande émanant des grandes entreprises et des collectivités (indice à -33).

Avec une "incertitude politique et économique" qui progresse fortement dans la hiérarchie des principaux freins au développement de l'entreprise (27% de citations, + 13 points par rapport à juin dernier), le contexte n'est évidemment pas favorable ni à l'investissement, ni à l'embauche. Une PME sur trois déclare ainsi un niveau d'achat d'équipements "en baisse" et 48% un niveau "stationnaire". Du côté de l'emploi, seule une entreprise sur cinq se déclare en mesure d'augmenter ses effectifs. Mais la même proportion voit au contraire le nombre de ses salariés se réduire. La posture attentiste reste sur ce point majoritaire, 59% des PME déclarant un nombre de salariés "stationnaire". Dans le détail, on a l'impression que les plus petites entreprises résistent un peu mieux, les PME de plus de 50 salariés étant plus durement touchées. En terme de répartition sectorielle, la conjoncture est meilleure dans le secteur du bâtiment / travaux publics, voire dans le secteur industriel, et toujours plus difficile dans le transport et les services.

Les questions d'actualité posées en marge de ce baromètre invitaient enfin les patrons de PME à se prononcer sur la crise financière internationale. Si pour une moitié d'entre eux (55%), la crise de la dette n'entrave pas leur capacité d'emprunt, 35% déclarent quand même être freinés. Surtout, plus de 60% des PME ne peuvent financer leur activité par l'autofinancement, et se retrouveraient en grande difficulté si l'accès au crédit devenait plus restrictif. En revanche, la crainte d'une externalisation massive de la production des PME françaises hors Union Européenne ne semble pas fondée. Selon notre échantillon, la part de la production aujourd'hui externalisée hors UE n'est que de 6% en moyenne, et seulement un quart des entreprises concernées ont pour objectif d'augmenter ce ratio.

Auteur(s)
  • Yves Fradier Responsable du service des Grandes Enquêtes, Ipsos Observer

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