Santé des femmes : comment les biais sexistes impactent les diagnostics et les soins

En cette journée internationale des droits des femmes, la FHF alerte sur une réalité préoccupante : les inégalités de genre dans la prise en charge médicale persistent et compromettent la santé des femmes. Une enquête Ipsos inédite, réalisée pour la FHF, confirme l’impact des biais sexistes sur les diagnostics et les soins, entraînant des retards, des minimisations de symptômes et même des interventions non désirées.

Les biais sexistes dans la relation avec les professionnels de santé

Pour près de la moitié des Françaises, leurs symptômes ou douleurs ont déjà été minorés par les professionnels de santé du fait qu'elles étaient des femmes. Elles sont également nombreuses à rapporter que leurs choix n’ont pas été considérés, voire qu’elles ont subi une pression pour des interventions non désirées. Des situations loin d’être marginales :

  • Plus de la moitié des femmes interrogées (51%) estiment que leurs symptômes décrits à un professionnel de santé ont au moins une fois été minimisés ou non pris au sérieux, parce qu’elles sont des femmes.
  • Un tiers des femmes (34%) ont reçu des commentaires inappropriés sur leur apparence physique ou leur vie personnelle par des professionnels de santé.
  • Pour 42% des femmes, des symptômes physiques ont au moins une fois été attribués à des causes psychologiques et hormonales sans investigation approfondie.
  • Une femme sur cinq (20%) déclare avoir ressenti une pression pour des interventions non désirées.

Dans le détail, on note que les femmes âgées de moins de 35 ans et celles souffrant de problèmes de santé mentale déclarent avoir été plus fréquemment confrontées à ces situations. Par exemple : la minimisation ou non-prise au sérieux des symptômes décrits monte à 64% pour les moins de 35 ans et même à 69% pour les femmes souffrant de problèmes de santé mentale. Enfin, 35% des moins de 35 ans déclarent avoir subi des pressions pour des interventions non désirées, par exemple concernant la contraception ou la grossesse.

Les biais sexistes dans la relation avec l'entourage

Même au sein de l’entourage proche, les pratiques et/ou propos sexistes sont une réalité : plus d’une femme sur trois a vu ses douleurs non considérées, ou son jugement sur sa santé remis en question :

  • 38% des femmes ont ressenti au moins une fois la banalisation de problèmes de santé, considérés comme « normaux » pour une femme.
  • 37% des femmes remarquent la remise en question de leur jugement concernant leur propre santé.
  • Un tiers des femmes (32%) souligne un manque de soutien dans leurs démarches de santé de la part de leur entourage. Ici encore, le clivage générationnel est fort : plus les femmes sont jeunes, plus elles rapportent avoir été fréquemment confrontées à ce genre de situations au sein de leur entourage.
  • Ainsi, 58% des moins de 35 ans déclarent avoir subi une banalisation de leurs problèmes de santé sous prétexte qu'ils sont "normaux" pour une femme et 42% expliquent avoir essuyé des commentaires déplacés de leurs proches concernant des changements corporels. 

Résultat, les femmes s’autocensurent : près de la moitié des femmes interrogées (49%) sous-estiment leur niveau de douleur.

Plus d'informations sur fhf.fr

A propos de la Fédération Hospitalière de France

Fédération Hospitalière de FranceLa Fédération hospitalière de France rassemble les hôpitaux et établissements médico-sociaux (établissements et services pour personnes âgées et personnes en situation de handicap). Ses 4800 adhérents, regroupés en 20 fédérations régionales, emploient plus d’un million de professionnels.

Véritable « maison commune des hospitaliers », la FHF s’est construite autour de valeurs partagées :

  • l’égal accès à des soins de qualité pour tous, sur tous les territoires ;
  • la volonté d’innovation et d’excellence dans les soins, l’accompagnement, l’enseignement et la recherche ;
  • la continuité de la prise en charge.

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A propos de ce sondage

Enquête Ipsos pour la Fédération Hospitalière de France menée du 20 au 26 février 2025 auprès de 1500 personnes constituant un échantillon national représentatif de la population vivant en France métropolitaine âgée de 18 ans et plus.

Auteur(s)

  • Adeline Merceron
    Responsable d'activité santé - Département Public Affairs
  • Etienne Mercier
    Etienne Mercier
    Directeur Opinion et Santé - Public Affairs

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