Sécurité routière : 96 % des usagers de la route ont déjà eu peur du comportement inconscient des autres
Sur la route, les différents usagers peinent à cohabiter sereinement et en toute sécurité
Alors qu’une augmentation significative de l’usage du vélo est anticipée à l’approche du déconfinement et que le gouvernement et plusieurs grandes agglomérations prennent des mesures pour faciliter cet usage, particulièrement adapté dans le contexte de la crise sanitaire actuelle, les cyclistes sont largement majoritaires à se sentir vulnérables sur les routes françaises : ainsi 8 sur 10 craignent le comportement agressif des conducteurs motorisés (deux-roues ou voiture) et près de 9 sur 10 (89 %) ont peur des prises de risques des autres usagers de la route, quels qu’ils soient (voitures, bus, camions, deux-roues, piétons, vélos, trottinettes…).
Ce sentiment d’insécurité est partagé exactement dans les mêmes proportions (89 %) par les motocyclistes.
Ces incivilités ne sont pas sans générer un climat de tension sur les routes, où il arrive à 60 % des motocyclistes et 46 % des cyclistes (57 % de ceux qui vivent dans une grande ville) d’injurier les autres.
Il est également probable que de nombreuses personnes privilégient désormais la marche à pied pour leurs déplacements. Cette recrudescence de piétons devrait conduire l’ensemble des usagers de la route à adopter de meilleurs comportements pour prévenir les risques d’accidents. En effet, 93 % des piétons déclarent qu’un automobiliste ne s’arrête pas toujours pour les laisser passer alors qu’ils sont déjà engagés sur un passage protégé et plus de 3 sur 4 (76 % et jusqu’à 88 % de ceux qui vivent dans une grande ville) ont déjà été frôlés par un vélo, une trottinette ou un hoverboard sur les trottoirs.
Cependant, les piétons eux-mêmes admettent prendre des risques lors de leurs déplacements puisqu’il arrive à 86 % d’entre eux de traverser en dehors de tout passage protégé, et à 7 sur 10 (71 % et jusqu’à 84 % de ceux qui habitent dans une grande ville) d’emprunter un passage piéton alors que le pictogramme est rouge.
Le déconfinement, une période de retour à la mobilité propice au civisme et à l’empathie
La peur de l’autre est très répandue sur les routes françaises, où 96 % des usagers de la route ont déjà eu peur du comportement inconscient des autres. Ce sentiment est même éprouvé de façon fréquente par 42 % de ceux qui habitent dans une grande ville, 41 % des utilisateurs de trottinettes et/ou hoverboards et 38 % des automobilistes comme des cyclistes.
Ce diagnostic est peu surprenant dans un contexte où 17 % des conducteurs (et 25 % des conducteurs de moins de 35 ans) reconnaissent être « dans leur bulle » lorsqu’ils sont au volant, et faire moins attention aux autres. Une attitude qui pourrait se renforcer encore ces prochaines semaines chez ceux qui choisiront d’utiliser leur voiture pour se protéger du risque de contamination.
Une information très encourageante, toutefois, dans le contexte de diversification des pratiques de mobilité que devrait favoriser la reprise progressive des déplacements : les Français qui utilisent parfois d’autres moyens de locomotion que la voiture font preuve d’une plus grande empathie envers les autres usagers de la route.
71 % d’entre eux disent ainsi être plus prudents vis-à-vis des autres usagers lorsqu’ils prennent le volant ; une prudence qui se traduit par exemple par la vérification des angles morts, le fait de ne pas stationner sur les pistes cyclables ou les places PMR, ou encore une vigilance particulière lors de l’ouverture de la portière ;
71 % disent avoir davantage conscience de la vulnérabilité des autres usagers de la route.
Une source d’optimisme supplémentaire : les gestes de politesse procurent un sentiment de bien-être apprécié par les conducteurs français (et vraisemblablement bienvenu dans ce contexte anxiogène). Ainsi, la note moyenne de 7,7/10 est accordée pour évaluer le niveau de bien-être ressenti lorsqu’un autre usager fait preuve de civisme ou lorsque nous adoptons nous-même un comportement citoyen avec nos compatriotes. En voiture par exemple, les conducteurs accordent la note de 7,9/10 à la satisfaction ressentie lorsqu’un conducteur les laisse passer en faisant un signe de politesse mais aussi lorsque la situation est inversée et que les conducteurs reçoivent eux-mêmes un signe de remerciement pour avoir laissé passer une voiture. Il en va de même pour les piétons qui apprécient qu’un conducteur s’arrête en faisant un signe d’invitation à passer (7,9/10). Enfin, la note de 7,4/10 est accordée au sentiment de bien-être ressenti lorsqu’une personne s’excuse pour son erreur de conduite en faisant un signe de la main.
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A propos de la Fondation VINCI Autoroutes pour une conduite responsableCréée en février 2011, la Fondation VINCI Autoroutes pour une conduite responsable est à la fois un laboratoire, un observatoire et un outil d’information dédié à l’évolution des comportements. D’abord investie dans le domaine de la lutte contre l’insécurité routière, elle a pour mission de promouvoir la conduite responsable sur la route et a élargi en 2018 son champ d’action aux domaines de l’environnement et de l’éducation pour bien conduire et bien se conduire. Parmi ses actions :
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