Du lundi au vendredi, les Européens passent en moyenne 9h35 à se déplacer
Ipsos et le Boston Consulting Group ont réalisé conjointement une grande étude sur la perception des infrastructures de déplacement en Europe par les ressortissants de 10 pays emblématiques de l’Union Européenne.
Combien de temps passent les Européens à se déplacer dans la semaine ? Quels sont les modes de transport qu’ils utilisent le plus ? Comment les Européens jugent-ils aujourd’hui leurs conditions de transport et les infrastructures auxquelles ils ont accès ? Quelles sont les mesures qu’ils plébiscitent pour améliorer leur mobilité au quotidien ? Comment leurs mobilités vont-elles évoluer dans les 15 prochaines années ? Pour répondre à ces questions, Ipsos et le BCG publient aujourd’hui les résultats d’une enquête réalisée auprès de plus de 10 000 Européens.
Quelques chiffres clés de l’enquête :
- Les Européens passent en moyenne près de 2h par jour à se déplacer tous modes confondus.
- La voiture est le mode de transport numéro 1 sur tous les déplacements contraints du quotidien (65 % l’utilisent pour se rendre sur leur lieu de travail ou d’études).
- 58 % des Européens sont insatisfaits de la fluidité du trafic aux heures de pointe.
- 36 % des actifs européens pensent qu’ils devraient déménager s’ils perdaient leur emploi.
- 61 % des Européens considèrent que les investissements publics en matière d’intermodalité sont aujourd’hui insuffisants.
- 66 % des Européens seraient prêts à moins utiliser leur voiture si les investissements nécessaires étaient réalisés.
- 77 % considèrent que les innovations futures dans le domaine des mobilités vont avoir des conséquences positives sur leur vie de tous les jours.
LES MOBILITÉS SONT AU COEUR DU QUOTIDIEN DES EUROPÉENS ET L’USAGE DE LA VOITURE RESTE UNE NÉCESSITÉ POUR LA PLUPART D’ENTRE EUX
Les Européens passent en moyenne 9h35 par semaine à se déplacer (du lundi au vendredi), soit près de 2h par jour. Mais il y a de fortes disparités au sein de l’Union Européenne : les Français sont ceux qui déclarent passer le moins de temps dans les transports (7h12 par semaine en moyenne).
Dans tous les pays, la voiture est le moyen de transport incontournable et ce, pour la quasi-totalité des trajets du quotidien : que ce soit pour se rendre sur leur lieu de travail ou d’études (65 %), aller faire leurs courses alimentaires importantes (77 %), emmener leurs enfants pour leurs activités quotidiennes (60 %).
La voiture est encore plus incontournable pour les Européens qui résident en zone rurale (70 % l’utilisent pour se rendre sur leur lieu de travail ou d’études, contre 54% des habitants des villes).
Cette situation s’explique notamment par le fait que pour une partie des Européens, (35 % au global contre 56 % en zone rurale), il est difficile d’utiliser les transports en commun à proximité de chez eux. Les trois principales raisons pour ne pas utiliser plus souvent les transports en commun sont leur faible fréquence de passage (42 %), des destinations mal desservies (41 %) ou encore une durée de trajet trop longue (37 %).
LES MOBILITÉS FORTEMENT LIÉES À L’INSERTION SOCIALE
Aujourd’hui, plus d’1 Européen sur 4 a le sentiment d’être « un peu trop loin de tout » (26 %). C’est logiquement plus le cas des personnes habitant en zone rurale (44 %).
Les Européens qui ont le sentiment d’être « loin de tout » sont aussi plus nombreux à considérer qu’ils sont délaissés par les pouvoirs publics : 42 % pensent que là où ils habitent, les pouvoirs publics en font plutôt moins qu’ailleurs pour le bien-être des habitants.
L’accès aux transports conditionne l’accès à l’emploi. Or les jeunes et les personnes aux revenus les plus modestes sont les plus nombreuses à estimer qu’elles sont « loin de tout » (32 % des 18-24 ans ; 29 % des revenus modestes).
S’ils perdaient leur emploi, 36 % des actifs européens pensent qu’ils devraient déménager pour retrouver un emploi équivalent. C’est à peine plus chez ceux qui résident en zone rurale (37 %), mais bien plus quand les infrastructures de transports sont défaillantes. En effet, 44 % de ceux qui estiment qu’il est difficile d’utiliser les transports en commun à proximité de chez eux pensent qu’ils devraient déménager en cas de perte d’emploi.
DES ATTENTES TRÈS FORTES POUR AMÉLIORER LES CONDITIONS DE DÉPLACEMENT : PLUS D’INTERMODALITÉ POUR PLUS DE MOBILITÉ
Les Européens se montrent globalement satisfaits de l’état général du réseau routier (67 %), même si des variations importantes entre pays existent, les plus satisfaits étant les Allemands (81 %) et les Français (74 %) et les moins satisfaits les Slovaques (56 %) et les Grecs (50%).
En revanche, les Européens se montrent particulièrement insatisfaits de la fluidité du trafic aux heures de pointe (58 %).
Face à ces problèmes de fluidité du trafic, les Européens expriment de réelles critiques sur l’intermodalité des moyens de transport dont ils disposent aujourd’hui. Ils ne sont que 44 % à être satisfaits des points de correspondance entre les différents modes de transports et 45 % en ce qui concerne le réseau de transports en commun urbain.
Enfin, la grande majorité des Européens affirme ne pas avoir accès ou être insatisfaite de l’offre d’équipements proposée en termes de déplacements innovants. C’est le cas pour les vélos en libre-service (75 % n’y ont pas accès ou en sont insatisfaits), pour les stations de recharge des véhicules électriques (79 %) et pour les voitures en autopartage (79 %).
L’INVESTISSEMENT EST PLÉBISCITÉ PAR LES EUROPÉENS : PLUS D’INFRASTRUCTURES ET DE SERVICES DIGITAUX POUR FAVORISER L’INTERMODALITÉ ET AMÉLIORER LEUR MOBILITÉ
Les Européens pensent majoritairement que les pouvoirs publics n’investissent pas suffisamment là où ils vivent dans les infrastructures de transports. Les investissements qui font le plus défaut concernent l’accompagnement des nouvelles mobilités (74 % jugent les investissements insuffisants en ce qui concerne le développement des stations de recharge des véhicules électriques), mais aussi le réseau ferroviaire (62 %), les points de correspondance entre différents modes de transport (61 %), le réseau de transports en commun urbain (60 %) ou le réseau routier (56 %).
Ils considèrent massivement que toutes les initiatives visant à favoriser l’intermodalité leur permettraient de se déplacer plus facilement dans leur vie quotidienne et notamment le titre de transport unique (81 %), des gares routières mieux connectées aux transports en commun (78 %) ou encore des emplacements réservés à l'entrée des autoroutes pour y laisser son véhicule et prendre un autre mode de transport sur autoroute ou voie rapide (65 %).
Le développement des services digitaux est aussi considéré comme prioritaire pour leur permettre de se déplacer plus facilement, à savoir une meilleure information sur l’offre de transports en commun disponible près de chez eux (77 %) et les offres de covoiturage et d’autopartage disponibles (62 %), des itinéraires complets leur permettant de combiner des moyens de transport (73 %), ou encore des solutions de paiement par mobile (62 %).
LES EUROPÉENS SONT MAJORITAIREMENT PRÊTS À CHANGER DE COMPORTEMENTS À LA CONDITION QUE LES INVESTISSEMENTS SOIENT RÉALISÉS
Si les investissements nécessaires étaient réalisés, les Européens seraient prêts à utiliser plus souvent les transports en commun (72 %), le covoiturage / l’autopartage (44 %) et moins souvent leur véhicule personnel (66 %). C’est encore plus le cas en Europe du Sud (73 % des Italiens, 77 % des Portugais et 85 % des Grecs seraient prêts à moins utiliser leur voiture), les Allemands étant ceux qui ont encore le plus de difficultés à l’envisager (seulement 50 % seraient prêts à le faire).
Pour la grande majorité, ces investissements amélioreraient leur qualité de vie (84 %), leur ferait gagner du temps (80 %) et auraient un impact positif sur leur bien-être professionnel (78 %).
LA MOBILITÉ À L’AUBE D’UNE RÉVOLUTION QUI SUSCITE BEAUCOUP D’ESPOIRS
Les Européens sont persuadés que les innovations dans le domaine des véhicules et des nouvelles technologies vont bouleverser leurs déplacements. Ils considèrent que dans 15 ans, ils pourront rouler dans des véhicules électriques sur de longues distances sans problème d’autonomie (75 %), qu’ils laisseront leur voiture à l’entrée de la ville et n’utiliseront que des transports en commun accessibles depuis leur stationnement (70 %), que les véhicules ne rejetteront plus de gaz à effet de serre (68 %). Ils sont également majoritairement convaincus qu’ils pourront rouler sans aucun risque de panne ou d’accident grâce aux nouvelles technologies du numérique (57 %), que les voitures électriques se rechargeront en roulant (55 %) ou encore que l’on pourra rouler dans des voitures autonomes sur des voies réservées (52%), voire sur toutes les routes (46 %).
Pour la très grande majorité d’entre eux, cela ne fait aucun doute : ces innovations auront des conséquences positives sur leur vie de tous les jours (77 %).
« Il n’y a pas eu de changements majeurs en matière de mobilité depuis des décennies. Aujourd’hui, les Européens sont dans l’ensemble satisfaits de leurs infrastructures mais déplorent le manque de fluidité. Les nouvelles technologies vont permettre de nouvelles habitudes. C’est un enjeu majeur de politique publique » indique Sylvain Duranton, Directeur associé au BCG et co-auteur de l’étude.
« La mobilité est l’un des rares sujets sur lequel les Européens expriment à la fois des attentes fortes et de réels espoirs pour l’avenir. Aujourd’hui, ils souhaitent pouvoir disposer d’une mobilité à la carte, plus libre, en jouant sur l’intermodalité et en utilisant des services digitaux qui les y aident. Pour demain, ils pensent que les révolutions technologiques en cours vont profondément améliorer non seulement leurs modes de déplacement mais aussi leur niveau de bien-être. Beaucoup prédisent que ces évolutions contribueront à révolutionner leurs modes de vie à moyen terme » indique Dominique Levy, Directrice Générale Ipsos France.
Fiche technique :
Etude réalisée par Ipsos et le BCG pour l’ASFA auprès de 10 018 Européens, dont un minimum de 1 000 personnes dans chacun des 10 pays sondés (France, Irlande, Italie, Allemagne, Espagne, Belgique, Grèce, Pologne, Slovaquie, Portugal). Dans chacun des pays, un échantillon représentatif (méthode des quotas) de la population nationale âgée de 15 ans et plus a été interrogé. Terrain réalisé par internet du 23 février au 28 mars 2017.
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