La montée de la tolérance envers les minorités ethniques, religieuses ou sexuelles se poursuit

Au cours des dernières années, les vagues successives du Baromètre sur le racisme, la xénophobie et l’antisémitisme réalisé régulièrement depuis 1990 pour la Commission Nationale Consultative des Droits de l’Homme (CNCDH) avaient mesuré un recul de l’intolérance, des préjugés et du rejet de l’immigration. Alors que la vague de l’an dernier présentait une relative stabilité de la plupart des indicateurs, on pouvait craindre dans le contexte social très tendu que connaissait la France au moment de la réalisation de l’enquête (juste avant le début du mouvement des « gilets jaunes ») un retour des crispations.

Il n’en est globalement rien, et la tendance est en général soit à la poursuite de la progression de la tolérance, soit à la stabilité pour les indicateurs qui avaient largement progressé au cours des années passées. Ainsi, la part des Français qui se disent « pas raciste du tout » reste-t-elle stable à 58% (-1 pt) pendant que la proportion de Français qui estime que « les races humaines n’existent pas » atteint son plus haut niveau (34%, +4), seuls 9% jugeant qu’« il y a des races supérieures à d’autres ».

Si l’hostilité aux immigrés est en recul depuis quelques années et plus globalement sur le long terme, certains indicateurs n’en restent pas moins inquiétants : 57% des Français (-2) estiment que « de nombreux immigrés viennent en France uniquement pour profiter de la protection sociale », 50% (-4) affirment qu’« il y a trop d’immigrés en France » et 34% (-3) pensent que « l’immigration est la principale cause de l’insécurité ».

Les préjugés envers les différentes minorités sont eux aussi en recul, mais les niveaux d’approbation sont néanmoins élevés. Les Roms et les musulmans sont les plus stigmatisés, alors que l’acceptation des personnes noires et juives est beaucoup plus grande.

Fiche technique : enquête Ipsos pour la Commission Nationale Consultative des Droits de l'Homme menée du 5 au 13 novembre 2018 auprès de 1007 personnes constituant un échantillon représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus.

Auteur(s)

  • Stéphane Zumsteeg - Directeur Opinion et Recherche Sociale, Public Affairs
    Stéphane Zumsteeg
    Directeur du Département Opinion et Recherche Sociale, Public Affairs
  • Mathieu Gallard - Directeur d'études, Public Affairs
    Mathieu Gallard
    Directeur d'Études, Public Affairs

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