La religion, pour quoi faire ?

Ipsos Global@dvisor a interrogé les citoyens de 23 pays sur la question de la religion. En moyenne, une personne sur deux (49%) pense que la religion fait plus de mal que de bien. C’est la même proportion quand il s’agit de juger du rôle des pratiques religieuses dans le comportement moral des habitants d’un pays : à l’échelle mondiale, ½ ne considère pas qu’il s’agisse d’un facteur déterminant.

Derrière ces chiffres, d’importantes disparités géographiques et culturelles.

La religion fait plus de mal que de bien ?

C’est une idée partagée par 62% des Britanniques, des Indiens et des Suédois, 63% des Australiens, des Espagnols et des Allemands, et qui culmine en Belgique (68%). Les Français ne sont pas en reste, à 61%. C’est l’inverse au Japon (26%), en Russie (36%), en Corée du Sud (36% au Brésil ou au Pérou (37% et 38%).

Les pratiques religieuses influencent le comportement moral des habitants d’un pays ?

Oui pour 78% en Inde, 76% en Afrique du Sud, 70% au Brésil. Les Français se révèlent sceptiques à 34%, entre le Royaume-Uni ou la Hongrie (37%) et la Belgique (33%) ou la Suède (31%). Les plus réfractaires à cette idée sont au Japon, à 15%.

Les croyants sont-ils de meilleurs citoyens ?

Rien d’étonnant alors à ce que 68% des habitants de la planète ne considèrent pas que les croyants soient de meilleurs citoyens que les autres. En Inde pourtant, 62% assimilent les deux sujets, comme 54% en Afrique du Sud ou au Brésil. Les moins nombreux à penser qu’ils sont liés se trouvent en France (16%), en Suède (13%) et surtout au Japon (11%).

Est-on à l’aise avec les personnes qui n’ont pas les mêmes croyances religieuses ?

Pour autant, 74% déclarent se sentir complètement à l’aise avec les personnes qui n’ont pas les mêmes croyances religieuses. Les plus affirmatifs sont en Afrique du Sud (90%), Serbie (89%), États-Unis (88%), Canada (86%), Canada, Inde et Turquie (85%), Australie (84%) et Suède (81%). Un léger décrochage se manifeste avec la Russie à 75%. La France (63%), la Belgique (62%) et le Japon (58%) ferment le ban.

Le respect pour les personnes non croyantes ?

Un chiffre à rapprocher des 85% qui affirment ne pas moins respecter les autres quand ils découvrent qu’ils ne sont pas croyants. Il existe une exception, notable, en Inde avec 46% qui disent l’inverse. C’est le cas aussi de 24% des interviewés en Turquie, 21% en Afrique du Sud et 20% au Brésil. A 9% (comme la Serbie), la France est dans les pays les plus tolérants.

La religion définit-elle la personne ?

À titre individuel, ½ pense que leur religion les définit comme une personne. C’est en Inde (70%) et en Afrique du Sud (66%) que le score est le plus élevé, contre 23% des Français et des Britanniques, 17% des Suédois et 14% des Japonais, en queue de peloton.

 

La religion reste un sujet complexe en France. A priori, elle n’impacte pas le comportement moral, elle ne rend pas meilleur, elle ne définit pas l’individu en tant que personne, elle fait même plus de mal que de bien. En même temps, la fréquentation des croyants ne pose pas de problème, pas plus que celle des non-croyants. Indifférence polie ? Héritage du scepticisme Voltairien ? Ou simple jardin secret ?

Fiche technique :
Enquête Ipsos Global @dvisor Immigration tracker 2011-2017, réalisée du 24 juin au 8 juillet 2017, sur 17 401 personnes, âgées de 18 à 64 ans aux USA et au Canada, et de 16 à 64 ans dans les autres pays. Pays interrogés : Afrique du sud, Allemagne, Argentine, Australie, Belgique, Brésil,  Canada, Corée du sud, Espagne, France, Hongrie, Inde, Italie, Japon, Mexique, Pérou, Pologne, Russie, Serbie, Suède, Turquie, UK, USA.
1 000 personnes ont été interrogées dans les pays suivants : Australie, Brésil, Canada, Chine, France, Allemagne, Italie, Japon, Espagne, UK et USA, 500 personnes dans tous les autres pays.

Auteur(s)

  • Yves Bardon
    Yves Bardon
    Directeur du programme Flair, Ipsos Knowledge Centre

Articles liés

  • Observatoire de la fin de vie | Soins palliatifs

    Fin de vie : quelles sont les attentes des Français ?

    L’Observatoire de la fin de vie 2025 réalisé par Ipsos bva pour le Centre National Fin de Vie et Soins Palliatifs révèle des représentations encore très hétérogènes de ce que signifie la fin de vie pour les Français, mais aussi une difficulté persistante à anticiper et exprimer ses souhaits. Si le soulagement de la souffrance et la présence des proches figurent en tête des priorités, une majorité manque d’informations sur les dispositifs existants et se montre partagée quant aux lois actuelles. Entre attentes fortes, connaissances lacunaires et désir d’un meilleur accompagnement, le sujet reste au cœur des préoccupations.
  • Ipsos bva | L'opinion | Présidentielle 2027 | Bardella | Le Pen
    Politique Enquête

    Bardella-Le Pen : un potentiel électoral proche, mais des dynamiques différentes

    Alors que le procès en appel de Marine Le Pen dans l’affaire des assistants parlementaires du Rassemblement National au Parlement européen débutera dans un peu plus d’un mois, le remplacement de la présidente du groupe RN à l’Assemblée nationale par Jordan Bardella comme candidat du parti à l’élection présidentielle de 2027 est une hypothèse de plus en plus fréquemment évoquée. Afin de faire le point sur les conséquences électorales de ce remplacement, L’Opinion a commandé à Ipsos bva une enquête qui vise aussi à mesurer l’impact d’un éventuelle « tandem » entre les deux personnalités. Le sondage a été mené en ligne du 25 au 28 novembre auprès de 1 993 personnes, constituant un échantillon national représentatif de la population française, inscrites sur les listes électorales, âgée de 18 ans et plus.
  • Ipsos bva | CEMAG | Enquête RED | Menstruations

    Les règles abondantes, un phénomène massif, encore invisibilisé

    Fatigue, isolement, absentéisme, anxiété : les conséquences des règles abondantes sur la santé et la qualité de vie des femmes sont bien réelles. Pourtant, ce sujet demeure largement sous-estimé, banalisé ou passé sous silence, y compris dans le dialogue médical. Pour la première fois, l'enquête R.E.D.* menée auprès de 4 000 femmes âgées de 15 à 54 ans par Ipsos bva dresse un état des lieux complet du phénomène.