À l'approche du sommet du G7, un appel urgent à une reprise inclusive
Le bilan des impacts de la crise du Covid-19 est très lourd pour les populations des pays du G7. Les conséquences psychologiques sont très sévères pour bon nombre des ressortissants de ces pays. Beaucoup éprouvent la peur du futur, vivent des épisodes d’anxiété, de dépression, de burn-out ou encore de perte de confiance. Tous les domaines de la vie sont impactés. La sphère familiale d’abord avec une réelle augmentation de la charge mentale au sein des foyers (sentiment de ne pas être aidé, de tout faire, de ne plus avoir de temps pour soi, etc.) mais la sphère professionnelle est aussi concernée (crainte très forte de perdre son emploi, accroissement de la charge de travail, sentiment de se voir enlever des responsabilités, etc.). Plus grave, tous ces indicateurs se sont détériorés depuis la dernière vague d’enquête réalisée avec le Women’s forum en 2020.
Le lien entre le risque suicidaire et les crises économiques et sociales est connu, notamment depuis la crise de 1929. Les études montrent que les effets suicidaires des crises se font sentir dans un délai de plusieurs mois voire de quelques années : le pic a été atteint en 1930-1931 pour la Grande Dépression de 1929, et en 2009-2010 pour la crise des subprimes de 2008 (« Mental health, a road map for suicide research and prevention », Nature, vol. 509, no 7501, 1er mai 2014). Qu’en sera-t-il s’agissant de la crise sanitaire que nous sommes en train de vivre ?
Mais l’enquête montre surtout que la pandémie a aggravé les inégalités hommes-femmes préexistantes, elle met en évidence les différentes failles au sein des systèmes sociaux, politiques et économiques. Dans presque tous les pays du G7, les femmes ont été beaucoup plus touchées que les hommes par la quasi-totalité des conséquences de la pandémie. Et depuis la première enquête réalisée par le Women’s Forum, leur situation ne s’est pas améliorée, preuve qu’aucune solution véritablement efficace n’a été mise en place pour mieux les protéger face à ces conséquences. Logiquement, celles ayant des responsabilités parentales, celles qui vivent au sein de structures monoparentales ou avec les niveaux de revenus les plus modestes se retrouvent encore plus sous pression.
Le coût de la crise sanitaire risque donc d’être particulièrement lourd pour les femmes. Plus d’un tiers des femmes vivant dans les pays du G7 considèrent qu’il leur sera difficile de se remettre des conséquences de la pandémie. La crise n’a pas seulement mis en lumière les inégalités structurelles sous-jacentes entre les hommes et les femmes, elle les a véritablement aggravées. Dans un contexte où comme le montre l’enquête, les stéréotypes sur le rôle et la place des femmes dans la société sont encore très répandus, il existe aujourd’hui un vrai risque de recul en ce qui concerne leur combat pour l’égalité, voire d’un retrait des femmes de la scène économique et d’un recul très fort dans le domaine de l’égalité et de l’équite. Quelles en seront les conséquences économiques et sociales ?
Fiche technique : Pour cette enquête, Ipsos a interrogé 3500 citoyens des pays du G7, en utilisant un échantillon représentatif de la population nationale âgée de 18 ans et plus de chacun des sept pays du G7 (méthode des quotas). L'enquête a été réalisée en ligne entre le 8 et le 20 avril 2021.(méthode des quotas).