Les Français de plus en plus distraits et fatigués au volant
A la veille du long week-end de l’Ascension, l’un des plus chargés de l’année sur les routes, Ipsos dévoile les résultats de son 14e Baromètre de la conduite responsable réalisé pour la Fondation VINCI Autoroutes. Cette vaste enquête annuelle dresse un état des lieux des comportements et représentations des Européens au volant. Elle permet de suivre l’évolution des conduites à risque et des bonnes pratiques pour contribuer notamment à mieux orienter les messages de prévention, alors que le nombre de personnes tuées sur les routes en France est en nette augmentation depuis le début de l’année (+16 % au 1er trimestre 2024 par rapport à la même période de 2023).
Un climat de tension et d’anxiété qui demeure très élevé
88 % des conducteurs français déclarent avoir peur du comportement agressif des autres conducteurs 67 % admettent injurier d’autres conducteurs (52 %). 55 % klaxonnent de façon intempestive les conducteurs qui les énervent (50 %). 32 % « collent » délibérément le véhicule d’un conducteur qui les énerve (31 %) et 18 % descendent de leur véhicule pour s’expliquer avec un autre conducteur (21 %).
Des règles du code de la route très souvent transgressées, au mépris de la sécurité
91 % des conducteurs français déclarent dépasser de quelques kilomètres/heure la limitation de vitesse indiquée (85 % des conducteurs européens) 72 % déclarent ne pas respecter les distances de sécurité (58 %) ulent sur la voie du milieu de l’autoroute alors que la voie de droite est libre (53 %) 28 % doublent à droite sur l’autoroute (35 %).
La distraction, dangereuse pour la conduite, touche une large majorité de conducteurs
Parmi ceux qui téléphonent, 14 % ont déjà eu ou failli avoir un accident en raison de l’utilisation du téléphone au volant (14 %).
87 % des conducteurs déclarent qu’il leur arrive de détourner le regard de la route plus de 2 secondes lorsqu’ils sont au volant[1] (+13 en 4 ans ; 84 %, +6 en 4 ans).
Somnolence : un risque sous-estimé, pourtant bien réel
43 % (+7, 38 %) des conducteurs français déclarent prendre le volant alors qu’ils se sentent très fatigués[2]. Parmi eux :
- 42 % (38 %) ont déjà eu l’impression de s’assoupir au volant vs. 30 % des conducteurs en général (26 %) ;
- 20 % (18 %) ont déjà eu un accident ou un presqu’accident en raison d’un assoupissement au volant vs. 14 % des conducteurs en général (13 %) ;
- 34 % ne s’arrêtent jamais pour faire une sieste vs. 33 % des conducteurs en général (38 % vs. 38 %).
Alcool, drogues : les jeunes hommes particulièrement concernés
16 % des hommes de 25 à 34 ans (9 % des hommes européens de 25 à 34 ans) ont déjà conduit après avoir fumé du cannabis vs. 4% des conducteurs en général (4 %) ;
21 % de l’ensemble des conducteurs qui déclarent avoir déjà conduit en ressentant les effets de l’alcool, l’ont également déjà fait après avoir fumé du cannabis (26 %) ;
30 % des conducteurs ayant pris le volant en état d’ébriété, ont déjà eu ou failli avoir un accident lié à cet excès (40 %).
L’impact spectaculaire d’un accident ou d’un presque accident sur le comportement au volant : pourquoi attendre un drame pour adopter une conduite responsable ?
92 % des conducteurs français qui ont personnellement eu ou failli avoir un accident, ou dont un proche a été tué ou blessé grièvement dans un accident de voiture, ont fait évoluer leur comportement au volant (89 %). Parmi eux :
- 85 % déclarent être plus vigilants sur la route (82 %) ;
- 81 % déclarent respecter plus strictement le code de la route (77 %) ;
- 33 % sont davantage stressés quand ils prennent la voiture (30 %).
[1] A 130 km/h, 2 secondes sans regarder la route, c’est 72 mètres parcourus à l’aveugle.
[2] La dette de sommeil des Français continue de s’accroitre : en 2024, le temps de sommeil des Français en semaine est de 6h42, soit 16 minutes de moins qu’en 2023. Source : Enquête sur le sommeil des Français, INSV/Fondation VINCI Autoroutes, mars 2024