Microbiotes : une prise de conscience qui progresse en France, mais encore trop peu d’actions concrètes pour les préserver
À l'occasion de la Journée mondiale du microbiome, le Biocodex Microbiota Institute et Ipsos publient la 3e édition de l’Observatoire International des Microbiotes, révélant un décalage persistant entre sensibilisation accrue et comportements concrets. Découverte des résultats détaillés sur les connaissances et habitudes des Français en matière de microbiotes.
Microbiotes : les Français mieux informés mais peu actifs pour les préserver
La connaissance des microbiotes progresse en France : un tiers des Français déclarent savoir précisément ce qu’est le microbiote (32 %, +5 points par rapport à 2023), positionnant la France parmi les pays les plus sensibilisés. Le microbiote intestinal reste le plus connu (31 % ; +3 points par rapport à 2023), mais la connaissance progresse également pour le microbiote vaginal (24 % ; +5 points par rapport à 2023 ), le microbiote oral (17 % ; +3 points par rapport à 2023) et cutané (14 % ; +2 points par rapport à 2023).
Les fonctions du microbiote sont également de mieux en mieux identifiées : 80 % des répondants savent que l’alimentation influence son équilibre (+4 points vs. 2023), 78 % qu’un déséquilibre peut affecter la santé (+3 points vs. 2023), et 74 % qu’il joue un rôle dans l’immunité. Néanmoins, des zones d’ombre persistent : seuls 51 % savent que le microbiote intestinal transmet des informations essentielles au cerveau, plus de la moitié (57 %) savent qu’il n’existe pas uniquement dans l’intestin (+ 6 points par rapport à 2023), et un quart des personnes pensent à tort que le microbiote se limite aux bactéries (26 %).
L’écart entre connaissance et évolution des comportements reste préoccupant : moins d’un Français sur deux (45 %) affirme avoir modifié ses habitudes pour préserver ses microbiotes. Seuls 9 % des répondants déclarent avoir significativement changé leurs comportements pour les protéger. Seulement 28 % des Français pratiquent régulièrement une activité physique, un comportement moins adopté qu’au niveau global (32 %). Sur la consommation de probiotiques et prébiotiques, les Français apparaissent aussi en retrait. Un quart seulement consomme des probiotiques (25 %), une consommation largement inférieure aux résultats globaux (49 %). 18 % consomment des prébiotiques, un résultat là aussi en deçà de la moyenne globale (41 %).
Information médicale sur les microbiotes : le rôle clé des professionnels de santé encore trop négligé
L’Observatoire révèle un retard de la France dans l’accompagnement médical autour des microbiotes. Seuls 18 % des Français ont reçu l’ensemble des informations essentielles sur le microbiote de la part d’un professionnel de santé, soit un déficit de 11 points par rapport à la moyenne mondiale.
Cette lacune est particulièrement préoccupante lors des prescriptions d’antibiotiques, moment pourtant crucial où l’impact sur le microbiote est majeur : seuls 31 % ont reçu des conseils pour limiter les conséquences négatives (vs. 38 % en moyenne pour les 11 pays), et 29 % ont été prévenus des risques pour l’équilibre microbien (vs. 39 % pour les 11 pays). Un manque d’information qui contraste avec les bonnes pratiques observées dans d’autres pays.
Pourtant, les Français accordent une confiance exceptionnelle à leurs soignants : 96 % les considèrent comme la source d’information la plus fiable sur le microbiote (+4 points vs. 2024), un niveau de confiance supérieur à la moyenne (94 %). Cette confiance souligne le potentiel considérable et encore inexploité d’une sensibilisation médicale renforcée pour engendrer des comportements préventifs liés aux microbiotes.
Un enjeu de santé qui séduit : 47% des Français s'intéressent aux tests du microbiote
L’intérêt des Français pour ces approches se confirme : près d’un sur deux (47 %) se dit intéressé par un test du microbiote. Pour eux, ces tests représentent des outils précieux pour réaliser un bilan de santé (64 %), prévenir certaines pathologies (55 %) ou rééquilibrer leur microbiote (49 %).
Par ailleurs, 46 % se déclarent prêts à faire don de leurs selles à la recherche scientifique. Un signal encourageant pour le projet Le French Gut – le microbiote français ! Avec plus de 25 000 échantillons de selles collectés à ce jour, il franchit un cap symbolique en atteignant un quart de son objectif. Après une phase pilote réussie en septembre 2022 et le lancement à grande échelle en décembre 2023, ce projet d’envergure porté par INRAE et l’AP-HP vise à mieux comprendre la diversité du microbiote intestinal des Français et ses liens avec l’alimentation, l’environnement, les modes de vie et les maladies chroniques, posant les bases d’une médecine plus prédictive, préventive et personnalisée.
Rapport complet
À propos du Biocodex Microbiota Institute
Acteur incontournable de l’information scientifique, le Biocodex Microbiota Institute s’engage pour une meilleure santé en sensibilisant au rôle essentiel des microbiotes humains. Grâce à des contenus éducatifs, sourcés et accessibles à tous, il éclaire le grand public sur l’importance des microbiotes et équipe les professionnels de santé pour qu’ils intègrent davantage les microbiotes dans leur pratique médicale.
À propos de cette enquête
Enquête Ipsos pour le Biocodex Microbiota Institute menée du 21 janvier au 28 février 2025 auprès de 7 500 personnes âgées de 18 ans et plus, interrogées dans 11 pays (Allemagne, Brésil, Chine, États-Unis, Finlande, France, Italie, Mexique, Pologne, Portugal et Vietnam) . La représentativité des échantillons dans chaque pays est assurée par la méthode des quotas (sexe, âge, statut d'emploi et région).
En France, 1000 personnes ont été interrogées, constituant un échantillon national représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus.
Méthodologie complète disponible dans le rapport d'étude.