Plus d'un Français sur deux juge le système éducatif mauvais
Ipsos dévoile les résultats de l’étude Education Monitor 2025 qui interroge les opinions à travers le monde sur le système éducatif. Cette étude internationale dresse un constat clair : les Français considèrent majoritairement comme mauvaise la qualité de leur système éducatif.

Chiffres clés
- Les Français considèrent majoritairement comme mauvaise la qualité de leur système éducatif (55%, soit 20 points au-dessus de la moyenne mondiale), mais ces chiffres restent stables par rapport aux deux dernières années.
- Face à la déferlante de violences au sein des établissements scolaires, les Français placent la sécurité au sein des écoles en tête des priorités du système éducatif. Ils se distinguent par leur forte opposition aux réseaux sociaux et aux smartphones à l’école, avec 85% souhaitant interdire les réseaux sociaux aux moins de 14 ans et 80% l'interdiction des smartphones dans les établissements scolaires, des pourcentages en hausse de 5 points par rapport à 2024.
- Cette résistance s'étend également à l'intelligence artificielle, qu’une courte majorité de Français (51%) souhaite bannir des écoles, plaçant la France parmi les pays les plus réticents face à ces technologies au sein de l’enseignement.
- L’Histoire, les mathématiques et les sciences constituent les trois matières préférées des Français. Paradoxalement, les mathématiques sont aussi la matière la plus détestée.
- Grande cause nationale de 2025, la santé mentale des jeunes demeure une inquiétude, sept Français sur 10 l’estimant mauvaise.
Un système scolaire français jugé défaillant
L'enquête révèle un fossé considérable entre l'opinion des Français et la moyenne mondiale. Seulement 19% des Français estiment que leur système scolaire est de bonne qualité, contre 34% au niveau mondial. À l'inverse, 55% des Français le jugent de mauvaise qualité, soit 20 points de plus que la moyenne internationale (35%).
Cette perception négative place les Français parmi les plus critiques des Européens concernant la qualité de leur système éducatif, une situation qui demeure stable par rapport aux années précédentes.
Selon les Français, la sécurité est le défi prioritaire du système éducatif
Les préoccupations des Français concernant l'éducation se concentrent sur trois défis majeurs :
- La sécurité dans les établissements (41%)
- Les classes surchargées (39%)
- Le manque de financement (30%)
Ces priorités diffèrent sensiblement de celles par exemple, de nos voisins allemands, davantage préoccupés par l'inadaptation des programmes scolaires et la formation des enseignants.
Pour les Français les principaux défis auxquels font face les élèves aujourd’hui sont :
- Le harcèlement scolaire cité par 35% des Français
- Les effets négatifs des réseaux sociaux et des nouvelles technologies comme l’IA (34%)
- La violence chez les jeunes, notamment en bande (33%).
Des défis relativement similaires à ceux cités par nos voisins allemands et britanniques.
Réseaux sociaux et nouvelles technologies : les Français champions de la résistance au numérique à l'école
L’interdiction de l’usage des réseaux sociaux par les enfants de moins de 14 ans à l’intérieur et à l’extérieur des établissements scolaires recueille une large approbation des sondés à travers de le monde. En moyenne au niveau mondial, ils sont plus de sept personnes sur 10 à souhaiter cette interdiction (71%), une hausse de 6 points vs 2024. Qu’en est-il en France, où le sujet fait régulièrement l’actualité ? Le Président Emmanuel Macron a en effet exprimé à plusieurs reprises le souhait d’une législation européenne sur l’interdiction de l’usage des réseaux sociaux aux mineurs de moins de 15 ans. Cette volonté trouve parfaitement écho dans la population avec une majorité encore plus écrasante des Français souhaitant leur interdiction avec 85% soit +5 points vs 2024.
Dans la même lignée, l’interdiction de l’usage des smartphones à l’école est souhaitée par 8 Français sur 10 (80%) avec +5 points vs 2024. Au niveau mondial, en moyenne, une majorité des sondés (55%) souhaite également cette interdiction mais dans une proportion moindre que pour l’usage des réseaux sociaux pour les mineurs de moins de 14 ans.
La révolution que constitue l’intelligence artificielle doit-elle être autorisée dans les établissements scolaires ? La question fait débat selon les pays. Dans les pays occidentaux, la part de la population souhaitant son bannissement des établissements scolaires est plus importante que celle souhaitant son maintien, au sein des pays asiatiques la tendance est contraire. Pour les Français, une courte majorité avec 51% souhaite son bannissement, mais les Français se placent parmi les populations les plus opposées au maintien de l’IA dans les écoles parmi les pays interrogés.
Les Français sont d’ailleurs partagés sur les apports des nouvelles technologies dans l’éducation, puisque seuls 14% d’entre eux estiment que les nouvelles technologies auront des effets négatifs sur l’éducation, quand 36% considèrent que les effets seront bénéfiques.
Matières préférées : Histoire et mathématiques en tête
Quelles sont les matières favorites des Français à l’école ? En première place on retrouve l’Histoire avec 37%, puis plus étonnant à la vue des classements de la France en la matière, les mathématiques avec 29% de citation. Pour terminer le podium, on retrouve les sciences avec 26%.
Quant aux matières les moins appréciées par les Français, on retrouve paradoxalement, les mathématiques en première position avec 38% de citations, viennent ensuite l’éducation physique avec 20% et les langues étrangères avec 16%.
Santé mentale : une inquiétude majeure en phase avec les priorités nationales
Dans un contexte où la santé mentale a été érigée en grande cause nationale 2025, l'étude confirme les préoccupations françaises : près de sept Français sur 10 considèrent que la santé mentale des jeunes est mauvaise, soit 15 points de plus que la moyenne mondiale (55%).
Parallèlement, la moitié des Français (50%) estime que les jeunes sont en mauvaise forme physique.
À propos de cette enquête
Enquête réalisée par Ipsos dans 30 pays auprès de 23 700 adultes âgés de 18 et plus sur sa plateforme en ligne Global Advisor et, en Inde, sur sa plateforme IndiaBus, entre le 20 juin et le 4 juillet 2025. Méthodologie complète disponible dans le rapport d'étude.