Sur la route des vacances, plus d’1 Français sur 3 jette des déchets par la fenêtre de sa voiture

À la veille du grand chassé-croisé de l’été, nous dévoilons pour la Fondation VINCI Autoroutes une étude sur la façon dont les Français gèrent leurs déchets sur la route des vacances. Parmi les principaux enseignements de cette étude, il ressort que les gestes inciviques augmentent, alors même que chacun se pense plus responsable que les autres. Par ailleurs, les 16/24 ans sont plus négligents en la matière que leurs ainés. Ces constats sont d’autant plus préoccupants que la présence de déchets sauvages aux abords des routes et autoroutes a un impact délétère sur l’environnement (pollutions,incendies…) mais aussi sur la sécurité des usagers et du personnel autoroutier, qui ramasse chaque jour 25 tonnes de déchets sauvages le long des autoroutes.

Auteur(s)
  • Etienne Mercier Directeur Opinion et Santé - Public Affairs
  • Alice Tétaz Directrice d'études, Public Affairs
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Jeter ses déchets par la fenêtre de la voiture : un geste incivique très répandu

Si la conscience de l’impact des déchets sauvages sur l’environnement augmente, elle est loin de se traduire dans les comportements. 84% des Français considèrent que jeter un déchet par la fenêtre d’une voiture a un impact significatif sur la dégradation des paysages (+3 points en 2 ans) et 81% (+5 pts) en termes de risque de pollution des eaux et des sols. Et pourtant, plus d’1 Français sur 3 (37%) jette des déchets par la fenêtre lorsqu’ils roulent sur l’autoroute (33% en 2018) et près d’1 sur 6 (16%) se débarrasse de ses mégots en roulant, soit plus d’1 fumeur sur 2.
Les conséquences de ces gestes inciviques sur la sécurité sont par ailleurs très sous-estimées : ainsi, jeter ses déchets par la fenêtre d’un véhicule n’entraînerait pas de risques importants pour les autres usagers (d’après 41% des Français) ni pour le personnel autoroutier responsable de l’entretien des voies et de leurs abords (28%). En ramassant en moyenne 25 tonnes de déchets sauvages par jour, ces derniers sont pourtant exposés directement au trafic routier. De même, près d’1 Français sur 5 considère que jeter un mégot de cigarette par la fenêtre de son véhicule entraîne rarement des conséquences graves. Pourtant, celles-ci peuvent être désastreuses a fortiori en périodes de canicule et de sècheresse particulièrement propices aux incendies.

déchets sur la route des vacances

Reflets de ces gestes inciviques, deux études récentes réalisées sur le réseau VINCI Autoroutes lors des opérations de nettoyage des abords des voies font apparaître que les déchets les plus fréquemment retrouvés le long des voies sont des gobelets en carton et en plastique, des bouteilles plastiques, des canettes et des emballages alimentaires ainsi qu’un nombre très important de mégots. Tous ces déchets sauvages pourraient être facilement évités s’ils étaient conservés dans la voiture pour être jetés dans les poubelles et conteneurs de tri présents sur
100% des aires d’autoroutes.

Les Français plus prompts à douter du bon comportement des autres que du leur…

Seulement 3% de Français avouent jeter des déchets dans la rue ou sur la route mais ils sont 46% à penser que les autres le font. Interrogés sur les raisons qui expliquent leur geste, ils sont nombreux (80%) à prétexter que c’est parce que les poubelles sont « trop loin » ou « pleines »... mais ils ne sont plus que 32% à retenir cette excuse quand il s’agit d’expliquer le comportement des autres… Par ailleurs, les Français ne semblent pas tous prêts à faire un minimum d’effort pour éviter les déchets sauvages en faisant évoluer leurs comportements : 40% de ceux qui jettent des déchets dans les espaces publics le font parce qu’ils ne veulent pas les garder le temps de trouver une poubelle. Enfin, 34% d’entre eux s’exonèrent de ce geste simple parce qu’ils estiment payer des impôts et des taxes qui doivent notamment servir au ramassage des déchets.

risque usager

Le tri des déchets : une pratique installée dans la vie quotidienne mais encore trop négligée sur la route des vacances

9 Français sur 10 déclarent trier régulièrement leurs déchets dans la vie de tous les jours (et 70% systématiquement). Ils sont aussi 86% à le faire sur leur lieu de vacances (et 63% systématiquement). En revanche, ils font preuve d’un certain relâchement durant leur trajet : ils ne sont plus que 73% à déclarer trier leurs déchets sur les aires d’autoroutes (et 50% systématiquement), alors même qu’elles sont toutes équipées de conteneurs de tri. Un chiffre qui se dégrade depuis ces dernières années et reflète un certain manque de civisme environnemental sur la route des vacances. Parmi les Français qui ne trient pas systématiquement sur les aires, 27% disent hésiter sur le bac à utiliser malgré la présence de consignes de tri détaillées à proximité des conteneurs. Pourtant l’application de ces consignes permettrait d’améliorer nettement la valorisation des emballages collectés dans les conteneurs prévus à cet effet. La présence de déchets non admis ne permet, en effet, de ne recycler que l’équivalent d’1 conteneur sur 2 ou 3 selon les sites.

Parents, jeunes, hommes, femmes : des niveaux d’engagement variables

Quand les enfants sont dans la voiture, les parents veulent donner l’exemple… Même si la majorité des parents ne changent pas de comportement en présence de leurs enfants, une part non négligeable d’entre eux veut faire des efforts par rapport à ses pratiques habituelles pour leur montrer l’exemple. Ainsi, plus d’1 parent sur 3 (37%) ramasse plus souvent les papiers ou restes de pique-nique en présence de ses enfants ; 31% trient plus souvent leurs déchets sur les aires d’autoroutes et 19% jettent moins leurs déchets par la fenêtre de la voiture. Les jeunes moins impliqués… Concernant leurs déchets, les jeunes ne sont pas exempts de comportements inciviques. Que ce soit dans leur vie quotidienne ou en vacances, ils sont plus nombreux que leurs ainés à adopter des mauvaises pratiques. Ainsi, 9% des 16/24 ans jettent régulièrement des déchets dans la rue (vs 2% des 35 ans et +). Lorsqu’ils roulent en voiture, la moitié des 16/24 ans indiquent qu’il leur arrive de jeter des déchets (vs 37% des 35-54 ans) et 29% d’entre eux jettent des mégots par la fenêtre de leur voiture (vs 12% des 35 ans et +).

dechet fenetre

La pratique du tri est aussi moins fréquente chez les jeunes : 82% des 16/24 ans le font dans leur vie de tous les jours (vs 93% des 35 ans et +). Une proportion qui tombe à 70% sur autoroute contre 81% des 55/75 ans. 
Les femmes plus engagées… De manière générale, les femmes font preuve d’un peu plus d’engagement que les hommes vis-à-vis de la problématique des déchets. Elles trient plus souvent leurs déchets dans leur vie quotidienne (92% vs 89% pour les hommes) et sur  leur lieu de vacances (87% vs 85%). Elles jettent moins de déchets par la fenêtre de leur voiture (36% vs 38%) et moins de mégots (5% vs 7%). Elles essaient davantage de limiter la production de déchets en achetant souvent des produits réutilisables (37% vs 31%) et en les utilisant quand elles font un pique-nique sur la route (22% vs 19%).

megots route

Les Français très sensibles à l’image de leur ville et à la propreté des routes et des autoroutes

Face à un environnement routier dégradé par la présence de déchets, les Français sont unanimes (96%) à penser que cela nuit à l’image de la ville, de la région ou du pays concerné et sont favorables (96%) à l’instauration de mesures permettant d’éviter ces nuisances, comme des campagnes de nettoyage et de surveillance ou des amendes pour les contrevenants. La majorité des Français estiment que les autoroutes françaises sont propres, que ce soient leurs aires (64%) ou leurs bas-côtés (65%). Ils sont un peu plus réservés en ce qui concerne les routes nationales et départementales (55% les jugent propres), plus négatifs pour les routes et rues à l’intérieur des agglomérations (46% les estiment propres) et nettement plus sévères avec les rocades et les périphériques (seuls 31% les trouvent propres). 

Auteur(s)
  • Etienne Mercier Directeur Opinion et Santé - Public Affairs
  • Alice Tétaz Directrice d'études, Public Affairs

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