Un jeune sur deux déclare ne s'intéresser qu'un peu à l'actualité
A l'occasion de l'édition 2022 de Médias en Seine, Ipsos et son partenaire Sopra Steria ont interrogé les 16-30 ans sur leur rapport à l'information : quel intérêt portent-ils à l'actualité ? Quels médias privilégient-ils ? Quelle confiance leur accordent-ils et quelles sont leurs attente vis-à-vis de l'offre d'information ? Décryptage pour franceinfo, Le Parisien-Aujourd'hui en France et Les Echos.
Un intérêt limité pour l’actualité
Les jeunes Français témoignent d’un intérêt plutôt limité pour l’actualité. En effet, si 38% disent s’y intéresser beaucoup, près d’un sur deux (46%) ne s’y intéresse que « un peu ». Cet intérêt progresse peu avec l’âge mais est en revanche beaucoup plus important chez les cadres (59%).
Cet intérêt varie selon les sujets, les jeunes se montrant surtout intéressés par les sujets sociaux (32% s’y intéressent beaucoup), l’environnement (32%) et les sujets sociétaux (31%), bien plus que par l’économie (21%) ou la vie politique française (19%).
Parmi ceux qui ne s’intéressent pas vraiment à l’actualité, c’est avant tout l’actualité trop négative et les informations trop angoissantes (36%) qui est la principale raison de leur désintérêt, devant le manque de confiance envers les médias et les journalistes (25%).
Les médias traditionnels demeurent les canaux d’information privilégiés des jeunes
Les médias généralistes sont aujourd’hui le canal vers lequel se tournent en priorité les jeunes pour s’informer sur l’actualité. Ils citent en premier lieu ces médias généralistes sur leur support traditionnel (40%), devant les comptes de ces médias sur les réseaux sociaux (26%) et les sites ou applications de ces mêmes médias (23%). Les discussions avec leur proche, sont aussi une source importante d’information (35%) tandis que les médias diffusant exclusivement en ligne (22%) et les influenceurs et experts présents sur les réseaux sociaux (17%), qui visent souvent un public jeune, sont peu cités par ces derniers comme moyen de s’informer sur l’actualité.
Dans le détail, les chaînes de télévision dominent encore largement quand il s’agit de s’informer sur l’actualité. 65% des jeunes citent la télévision, et notamment les chaînes « classiques » (50%), nettement plus citées que les chaînes d’information en continu (30%).
La presse écrite, si elle est le second moyen le plus cité, est utilisée par moins d’un jeune sur deux (46%). Les différents types de presse ne sont que peu cités, que ce soit la presse nationale (24%), la presse régionale (18%) ou bien la presse spécialisée (14%).
Enfin, les médias en ligne sont assez loin derrière, que ce soient les comptes d’influenceurs ou d’experts (22%) ou les médias diffusant exclusivement en ligne (21%). Ce sont surtout les plus jeunes qui s’informent via les comptes d’influenceurs ou d’experts (32% des moins de 20 ans contre 14% seulement des jeunes de 25 à 30 ans).
Néanmoins, le fait que les réseaux sociaux et les médias en ligne ne soient pas l’élément le plus cité par les jeunes ne signifie pas pour autant qu’ils ne les utilisent pas. 94% des jeunes de 16 à 30 utilisent quotidiennement au moins un réseau social ou un média en ligne pour s’informer sur l’actualité. Instagram est le plus souvent utilisé (48% l’utilisent au moins une fois par jour), devant YouTube (42%) et Tik Tok (36%).
L’utilisation quotidienne des réseaux sociaux varie fortement selon l’âge : les plus jeunes citant davantage Tik Tok (47% des moins de 20 ans contre 36% en moyenne) alors que les plus âgés citent plus Facebook (43% des 25-30 ans contre 35% en moyenne).
Une utilisation importante des médias traditionnels liée à une confiance forte dans ces médias
Les trois-quarts des jeunes interrogés disent aujourd’hui qu’il y a « des médias en lesquels ils ont confiance pour donner une information fiable et de qualité » (75%) et des « journalistes ou experts en lesquels ils ont confiance » (73%). En revanche, ils ne sont que 60% à dire avoir confiance dans des réseaux sociaux ou des influenceurs.
De même, les jeunes sont plus nombreux à avoir confiance dans les journaux ou magazines spécialisés (62%), les radios d’informations (61%) ou encore les chaines de télévision (59%) qu’ils ne sont à avoir confiance dans les comptes de personnalités sur les réseaux sociaux dédiés à l’actualité (44%) ou les chaines d’infos en continu (39%).
Les jeunes se sentent bien armés pour faire face aux fakes news, qui sont selon eux surtout présentes sur les réseaux sociaux.
Les deux-tiers des jeunes interrogés (65%) se considèrent aujourd’hui bien armés pour détecter les fakes news et les fausses informations. Si ce chiffre témoigne d’une certaine confiance sur ce sujet, seuls 16% des jeunes se dit tout à fait armés, la moitié (49%) préférant adopter une position plus mesurée, démontrant par là que cette confiance n’est pas sans réserve.
Plus confiants dans les médias traditionnels, la majorité des jeunes (62%) considèrent que les fakes news y sont rares, alors qu’ils ne sont que 37% à estimer la même chose pour les médias en ligne et les influenceurs ou experts présents sur les réseaux sociaux. Dans le détail, c’est avant tout sur la vie politique française (61%), l’actualité internationale (54%) et la santé (52%) que les jeunes estiment que les fakes news sont les plus répandues.
Une attente chez les jeunes de neutralité et de pluralité
Dans le traitement de l’information par les médias, les jeunes attendent avant tout que ces derniers reflètent l’ensemble des opinions et laissent les gens se faire leur avis (71%), moins d’un tiers considérant à l’inverse que les médias doivent défendre l’opinion qui leur semble la meilleure (29%).
Cette attente d’une posture reflétant la pluralité des opinions se retrouve également dans un souhait de neutralité. Les deux-tiers (66%) des jeunes interrogés considèrent que les médias doivent toujours être neutres, quel que soit le sujet. Cette position est partagée quelle que soit la tranche d’âge. Cependant, les cadres sont près d’un sur deux (48%) à estimer à l’inverse que sur certains sujets il est normal que les médias et les journalistes prennent position.
Ainsi que celle de voir des médias généralistes, analysant et décryptant les sujets sur un ton sérieux
Les jeunes souhaitent avant tout des médias généralistes, qui abordent tous les sujets (78%), plus que des médias ne se consacrant qu’à une seule thématique (22%), et qui s’adressent à l’ensemble de la population (69%). Ils sont également en attente d’un média qui analyse et décrypte les informations (70%) et qui diffuse ces informations sur un ton sérieux (62%).
Les jeunes sont également plus attirés par des médias proposant des formats courts, rapide à lire et facile à comprendre (55%) que des sujets approfondis (45%). Afin de s’informer, ils privilégient aujourd’hui de nombreux formats, que ce soient les reportages vidéo (29%), les émissions (27%) ou encore les vidéos explicatives courtes (26%). On remarque que l’intérêt pour les formats peut varier selon l’âge. Ainsi, les jeunes de 25 à 30 ans préfèrent les reportages vidéo (36%) ou les émissions (31%) alors que les jeunes de moins de 20 ans sont plus attirés par les vidéos explicatives courtes (30%) ou des posts très courts (28%).
En termes de sujets, les jeunes attendent avant tout des médias qu’ils abordent davantage la question environnementale (28%) et les sujets sociaux (26%), ces sujets étant ceux qui les intéressent le plus parmi les différents sujets d’actualité.
A propos de ce sondage
Enquête menée par Ipsos et son partenaire Sopra Steria pour Médias en Seine auprès de 1000 jeunes constituant un échantillon représentatif de la population française âgée de 16 à 30 ans, interrogés du 10 au 15 novembre 2022
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