55% des Européens craignent que la transition énergétique ne fragmente davantage la société
L'enquête exclusive d'Ipsos et BNP Paribas a pris le pouls des Européens par rapport à la transition et aux inégalités qui en découlent. Entre urgence et craintes, il est plus que jamais temps d’emprunter la voie juste.
L’urgence climatique ne fait plus débat
Dans une période où le pouvoir d’achat constitue la première préoccupation au quotidien, les citoyens européens restent néanmoins pleinement conscients de l’urgence climatique. Elle arrive en deuxième position de leurs sujets d’inquiétude. Plus des deux tiers se déclarent anxieux vis-à-vis du changement climatique.
Des habitudes qui commencent à changer…
Les Européens ont commencé à intégrer de nouvelles habitudes, que ce soit dans les domaines du logement, de la mobilité ou de la consommation : 79% réduisent le chauffage chez eux, 64% limitent leurs déplacements en voiture, 52% déclarent avoir diminué ou arrêté de consommer de la viande.
Ces changements ne sont pas uniquement motivés par leur impact environnemental : la dimension économique joue aussi un rôle important dans un contexte de flambée des prix de l’énergie notamment.
…malgré certaines réticences
À l’inverse, parmi les citoyens qui n’ont pas changé leurs habitudes au quotidien, nous pouvons observer une réticence à changer ses modes de vie. C’est par exemple le cas de la consommation de viande : 63% de ceux qui n’ont rien changé ne souhaitent tout simplement pas le faire.
Un tiers (37%) des Européens se montrent d’ailleurs très sceptiques sur les bénéfices de la transition énergétique, estimant qu’elle aura davantage d’effets négatifs que positifs sur leur qualité de vie et leur bien-être. Par crainte d’être trop contraints ?
Le risque d’une transition injuste
Les Européens sont très divisés lorsqu’il s’agit d’évaluer le niveau d’efforts qui leur est demandé dans le cadre de la transition énergétique. Un tiers estime qu’on leur en demande trop, un tiers pas assez et un tiers est satisfait.
Cette dichotomie transparaît aussi entre des catégories perçues comme plus « polluantes » et agissant peu d’une part (grandes entreprises et personnes aisées) et celles considérées comme plus « sobres » et aussi plus pénalisées (personnes modestes et PME notamment). Le risque d’inégalités sociales générées par la transition est perçu comme élevé. En particulier entre ceux qui sont obligés de se déplacer en voiture et les autres : 70% y voient un risque d’inégalités.
Les solutions contraignantes sont moins bien acceptées
Pour impliquer les citoyens dans la transition énergétique, ceux-ci privilégient les incitants financiers (76% les jugent efficaces). Les mesures plus contraignantes, comme les taxes, sont moins acceptées et considérées comme inefficaces par 28% des citoyens, laissant présager des réactions hostiles en cas de mise en place.
Un chiffre résume finalement l’urgence de ne laisser personne de côté : plus de la moitié (55%) des Européens craignent que la transition énergétique ne fragmente davantage la société. Il est donc impératif de prendre en compte la vulnérabilité et l’impact plus élevé subi par certaines populations.
A propos de cette étude
Sondage Ipsos pour BNP Paribas mené du 17 février au 16 mars 2023 auprès de 9445 personnes constituant un échantillon représentatif de la population âgée de 18 ans et plus, dans 10 pays : Allemagne, Belgique, Espagne, France, Italie, Luxembourg, Pays-Bas, Pologne, Royaume-Uni et Suède.
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