69% des Français estiment que femmes et hommes ne sont pas traités avec égalité au travail

Egalité femme/homme et comportements sexistes ou inappropriés au travail, où en est-on ? À l'occasion de la Journée Internationale des Droits des Femmes, Ipsos s'est associé au Global Institute for Women’s Leadership du King’s College de Londres pour mener l'enquête dans 27 pays.

L’égalité homme / femme dans le monde du travail, un objectif loin d’être atteint en France

69% des Français ne pensent pas que les femmes et les hommes sont traités avec égalité au travail, ce qui place le pays dans le trio de ceux où les inégalités sur le lieu de travail semblent les plus marquées avec le Brésil (72%) et le Japon (71%).

Pour arriver à cette égalité, 74% des Français considèrent que les hommes ont un rôle majeur à jouer et 64% sont d’accord avec l’idée qu’il faut plus de femmes dirigeantes dans les entreprises et au gouvernement. Quant à l’égalité des droits femme / homme en général, seuls 32% jugent qu’on a fait ce qu’il fallait en France.

Ces moyennes ne doivent pas cacher des écarts de perception importants : il y a égalité au travail pour 36% des Français contre 16% des Françaises ; le rôle des hommes est décisif pour 81% des femmes contre 68% des hommes, des femmes en situation de leadership vont accélérer l’égalité au travail pour 71% des femmes contre 56% des hommes. De même, 40% des Français estiment qu’on en a fait assez pour l’égalité des droits des femmes et des hommes, contre 25% des Françaises.

On retrouve les mêmes écarts à l'échelle mondiale, près de la moitié des hommes (49%) affirment qu'il existe une égalité entre les sexes sur le lieu de travail dans leur pays contre seulement trois femmes sur dix (32%). De même, 65% des femmes pensent qu’elles n'atteindront pas l'égalité avec les hommes à moins qu'il n'y ait plus de femmes dirigeantes dans les entreprises et le gouvernement contre 51% des hommes.

Mais les Français se déclarent vigilants à l’égard des affirmations sexistes ou des comportements inappropriés

Ils se disent sensibles à des comportements choquants : 49% disent qu’ils n’hésiteraient pas à s’en prendre à un homme harcelant une femme dans un lieu public, contre 34% des Françaises. Dénoncer des commentaires sexistes en famille ou avec des amis ? Oui pour 62% des femmes et 59% des hommes. Dénoncer les commentaires sexistes des managers ? Oui pour 32% des femmes et 45% des hommes. Ceux d’un collègue junior ? Oui pour 41% des femmes et 51% des hommes.

Dans l’entreprise, on note aussi des écarts dans la perception des comportements :

  • Les blagues d’ordre sexuel sont tolérables pour 30% des hommes contre 18% des femmes, en revanche montrer des objets de nature sexuelle est inacceptable pour 97% des femmes et 91% des hommes.
  • Proposer un rendez-vous à un(e) collègue est acceptable pour 40% des Français et 31% des Françaises, insister alors qu’il/elle a refusé est possible pour 8% des hommes contre 4% des femmes.
  • Complimenter une personne du sexe opposé sur sa tenue est acceptable pour 67% des femmes et 72% des hommes ; du même sexe ne pose pas de problème pour 75% des femmes et 73% des hommes.
  • Étreindre un(e) collègue en larmes est admissible pour 73% des femmes contre 66% des hommes.

Les perspectives de carrière des femmes restent pénalisées

Plusieurs obstacles sont attendus : devoir s’occuper des enfants dans la journée pour 32% des Français, faire passer sa famille avant son travail pour 24%, ou encore le refus d'une "promotion-canapé", en rejetant les avances d’un collègue pour 26%, un score à comparer avec les Etats-Unis (41%), l’Espagne (38%), la Suède ou le Canada (36%).


Fiche technique : enquête Ipsos Global Advisor menée du 24 janvier au 7 février 2020 auprès de 20 204 personnes âgées de 16 à 64 ans dans 27 pays.

Auteur(s)

  • Yves Bardon
    Yves Bardon
    Directeur du programme Flair, Ipsos Knowledge Centre

Articles liés

  • Ipsos bva | Sondage | Santé mentale | teale | IÉSEG

    Un étudiant sur trois envisage d’arrêter ses études pour des raisons de santé mentale

    En 2025, la santé mentale a été désignée Grande Cause Nationale. A cette occasion teale et l’IÉSEG révèlent les résultats du premier baromètre national sur la santé mentale des étudiants réalisé par Ipsos bva. Les résultats dressent un constat grave : moins d’un étudiant sur deux se considère en bonne santé mentale (45 %), trois sur cinq présentent une suspicion de détresse psychologique (60 %) et 38 % envisagent d’arrêter leurs études en raison de leur mal-être.
  • Ipsos bva | Fuite des cerveaux | Diplômés

    Baromètre 2025 de la fuite des cerveaux

    Chaque année, près de 15 000 jeunes diplômés issus des écoles françaises d’ingénieurs et de management choisissent de commencer leur carrière à l’étranger. Pour mieux comprendre ce phénomène, la Fédération Syntec dévoile aujourd’hui les résultats d’un baromètre inédit sur la fuite des cerveaux conduit avec Ipsos bva.
  • Ipsos bva | Vaccination | Covid 19 | Sondage
    Sondage Enquête

    Les professionnels de santé, clé de voûte de l’intention vaccinale Covid-19

    Ipsos bva et Sanofi ont mené une enquête qui met en lumière les freins à la vaccination et souligne à nouveau le rôle déterminant des professionnels de santé de première ligne (médecins et pharmaciens) dans la confiance des patients. Alors que les couvertures vaccinales contre la grippe et le Covid-19 demeurent insuffisantes, cette étude révèle qu’une recommandation explicite d’un professionnel de santé pourrait inciter 39% des personnes de plus de 65 ans à se faire vacciner contre le Covid-19.