Le regard des Français sur les entrées de ville commerciales
Ipsos dévoile sa dernière étude pour Icade sur la perception des entrées de ville commerciales par les Français. Fréquentées par une large majorité de la population, ces zones apparaissent à la fois pratiques, accessibles et attractives, mais aussi bruyantes, trop urbanisées et impersonnelles. Si leur transformation en quartiers résidentiels suscite encore des réticences, elle pourrait séduire une part significative des Français — notamment les jeunes et les catégories populaires.
Chiffres clés
▶︎ 69% des Français déclarent fréquenter les entrées de zone commerciale au moins une fois par mois; toutes les catégories de Français les fréquentent dans les mêmes proportions.
▶︎ Les principaux atouts de ces zones aux yeux des Français sont la diversité des commerces (42%), l’accessibilité en voiture (41%) et le gain de temps dû à la concentration des magasins (34%). En revanche, leurs principaux défauts sont l’affluence et le bruit (57%), le manque d’espaces verts (35%) ainsi que la présence d’enseignes commerciales peu adaptées aux besoins (26%)
▶︎ L’image des zones commerciales est ambivalente. D’un côté, les Français les perçoivent comme ayant un impact positif sur l’emploi (87%), pratiques (84%), accessibles (77%) et attractives (70%). Mais parallèlement, ils les jugent aussi trop urbanisées (78%), impersonnelles (71%) et stressantes (64%), et seuls 54% les voient comme agréables.
▶︎ Les principaux leviers à l’attractivité de nouveaux quartiers d’habitation construits dans les entrées de ville commerciales concernent la présence de commerces de proximité (32%), l’amélioration de la desserte de transports en commun optimisés (27%) et la présence d’espaces verts (26%).
▶︎ 26% des Français seraient prêt à habiter dans ces nouveaux quartiers construits dans les entrées de ville commerciales.
▶︎ 64% des Français déclarent que la construction de ces nouveaux quartiers devrait être prioritaire ou important pour les futures équipes municipales
Les entrées de villes commerciales sont des lieux ancrés dans le quotidien des Français ainsi que dans leurs habitudes de consommation : 69% d’entre eux s’y rendent au moins une fois par mois, et 42% au moins une fois par semaine. En revanche, seuls 6% des Français ne se rendent jamais dans ce type de zones commerciales. On constate par ailleurs que ces hauts niveaux de fréquentation concernent toutes les catégories de Français : les différences selon la génération, la catégorie sociale, le niveau de revenu ou encore le lieu d’habitation sont très limitées – ils s’agit donc de lieux fédérateurs, qui jouent un rôle dans le brassage de la population.
Entre accessibilité et inconfort : une image contrastée
Ces hauts niveaux de fréquentation s’appuient sur des atouts clairs. Aux yeux des Français, les entrées de ville commerciales permettent avant tout d’avoir accès à des commerces très divers (42%), et d’y avoir accès facilement en voiture (41%). Le gain de temps lié à la concentration de différents commerces sur un même lieu est aussi un élément mis en avant par 34% des personnes interrogées. Les prix attractifs ou les promotions (27%) ainsi que les horaires d’ouverture étendus (20%) sont des atouts qui sont sensiblement moins cités, mais qui ne sont pas pour autant négligeables. Le corolaire négatif de ce succès public des entrées de ville commerciales est qu’aux yeux d’une nette majorité de Français (57%), elles sont trop fréquentées et trop bruyantes : il s’agit, et de loin, du principal reproche que le grand public leur adresse. Plus en retrait, les critiques portant sur le manque d'espaces verts (35%), la présence d'enseignes commerciales trop grandes ou inadaptées aux besoins (26%) et le manque d'espaces de convivialité et de lien social (20%) sont néanmoins citées par une proportion significative des Français.
Dès lors, il n’est pas surprenant que l’image générale des entrées de ville commerciales soit assez ambivalente auprès du grand public. D’un côté, les Français les perçoivent comme ayant un impact positif sur l’emploi (87%), mais aussi et surtout comme pratiques (84%), accessibles (77%) et attractives (70%). Mais parallèlement, ils les jugent aussi trop urbanisées (78%), impersonnelles (71%) et stressantes (64%). Plus inquiétant, seule une faible majorité des personnes interrogées (54%) les voient comme agréables. A noter toutefois que leur image dans les jeunes générations est un peu supérieure à la moyenne.
Ce que les Français attendent d’un quartier résidentiel en zone commerciale
Interrogés sur les éléments qui pourraient les convaincre de s’installer dans des quartiers résidentiels qui seraient construits dans des entrées de ville commerciales, les Français citent avant tout la nécessité de la présence de commerces de proximité (32%). Toutefois, de nombreux aspects suivent à des niveaux très proches, signe que les attentes du public sont à la fois nombreuses et variées. Ainsi, 27% citent parmi leurs priorité l’existence d’une desserte en transports en commun optimisée, 26% des espaces verts nombreux et entretenus, 25% une offre de logements diversifiée et adaptée aux attentes des différents publics, et 24% un niveau de sécurité élevé pour les habitants. Un peu plus en retrait, mais sans être marginaux, 21% des Français estiment qu’ils auraient avant tout besoin de la présence de services de proximité et 15% de la présence de lieux de convivialité. On relève peu d’écarts significatifs selon l’âge ou la catégorie sociale des individus, ce qui montre que ces attentes sont très homogènes au sein de la population.
Si ces attentes étaient satisfaites, 26% des Français disent qu’ils pourraient être prêts à habiter dans un nouveau quartier résidentiel situé dans une entrée de ville commerciale. Les jeunes, les urbains ainsi que les personnes issues des catégories populaires sont plus enclins à envisager cette possibilité (un tiers ou plus) – cela représente donc un vivier potentiel très important. A noter que si 51% ne se montrent pas intéressés, 23% sont sans opinion, ce qui laisse donc une marge de progression très substantielle.
Un enjeu d’aménagement au cœur des municipales 2026
A moins d’un an des prochaines élections municipales et dans un contexte très tendu sur le marché du logement, ce sujet pourrait être porteur pour les prochaines équipes municipales : 64% des Français estiment ainsi que le thème de la construction de quartiers d’habitation dans ces zones commerciales est un enjeu « important » ou même « prioritaire ». Les jeunes et les catégories populaires, qui sont les plus intéressés par ces projets, sont logiquement plus enclins à leur accorder une grande importante.
A propos de Icade
A la fois foncière (patrimoine au 31/12/2024 de 6,4 Md€ - à 100% et en quote-part des co-entreprises) et promoteur (CA économique 2024 de 1,2 Md€), Icade est un acteur immobilier intégré opérant sur l’ensemble du territoire français. Partenaire de long terme, Icade répond aux évolutions des usages et met au cœur de son modèle les enjeux climatiques et la préservation de la biodiversité pour réinventer l’immobilier et contribuer à une ville plus durable. Cotée (SIIC) sur Euronext Paris, Icade a pour actionnaire de référence le groupe Caisse des Dépôts.
A propos de cette enquête
Enquête Ipsos pour Icade réalisée en ligne du 28 avril au 2 mai 2025 auprès de 1000 personnes, constituant un échantillon représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus