Saga de l'Été 2024 - Épisode 8 : Cap sur la rentrée !

Lancée en 2020, la Saga de l’Été a été développée par Ipsos pour découvrir comment les Français vivent leurs vacances, à travers les multiples crises rencontrées depuis la pandémie. Cette semaine, les participants de ConnectLive©, la communauté syndiquée online d’Ipsos composée de 1500 membres représentatifs des Français, nous font le bilan de leurs vacances et donnent leur perspective sur la rentrée 2024.

Auteur(s)
  • Yves Bardon Directeur du programme Flair, Ipsos Knowledge Centre
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Avec ce huitième épisode, notre saga de l’été 2024 se termine sur le bilan des vacances et les perspectives que les participants de ConnectLive©, la communauté on-line d’Ipsos, associent à la nouvelle séquence qui s’ouvre aux premiers jours de septembre.

Saga de l'été 2024 - épisode 8

 

La déconnexion à portée de main

Pour s’en dire satisfait, il fallait avant tout que ces vacances apportent « décompression totale, farniente, cocktails, balades et baignades » ; si elles cochent toutes ces cases, le contrat est rempli pour « la déconnexion du quotidien ». Certains lieux la favorisent en faisant voyager à la fois dans l’espace et dans le temps, comme Vienne.

 L'air frais et vivifiant de la ville m'a tout de suite mis de bonne humeur, suivi des découvertes extraordinaires lors des visites du château de Schönbrunn, de la cathédrale Saint-Étienne, du musée du Belvédère avec les œuvres de Gustav Klimt, du Palais de la Hofburg, etc.

— Un membre de la communauté ConnectLive évoquant ses vacances à Vienne

Il n’est pas nécessaire de faire des milliers de kilomètres pour éprouver ce sentiment de déconnexion, de joie intérieure, de partage : barbecue dans le jardin, bricolage, jardinage, promenade avec son chien, jeux de société, piscine, plage, brocantes, fêtes de village, plaisirs de la table, petits-enfants, etc., l’ont créé aussi pour ceux qui sont restés dans leur maison ou leur résidence secondaire.

Les vacances ont aussi des obstacles...

La météo est un acteur-clef dans la réussite des vacances et c’est la première coupable si elles sont ratées « entre la canicule en Roumanie et la pluie dans les Alpes » ou les « trop fortes chaleurs ». Les « arnaques », en plus des hausses opportunistes de prix dans les bastions du surtourisme sont en deuxième position « en payant, comme à Venise, une fortune des activités qui se sont avérées nulles ». Viennent ensuite les événements imprévus : décès d’un proche, maladie, opération, ou contraintes d’une vie professionnelle qui empêchent de partir en été ou impliquent de reporter ses vacances.

Dans tous les cas, le temps des vacances semble passer à la fois beaucoup plus lentement et beaucoup plus vite que celui du travail, avec les longues journées en balade ou à la plage sous le soleil et des semaines finalement si courtes que quinze ou vingt jours donnent l’impression de n’avoir duré qu’un week-end. On en ressort avec une certaine frustration, notamment chez les Juilletistes, et le désir des prochaines vacances.

Les incertitudes de la rentrée

La rentrée est le moment du retour à l’incertitude, la vie politique paraissant simultanément bouleversée, agitée et figée par la recomposition des rapports de force à la suite des Européennes et des Législatives, un gouvernement démissionnaire qui gère le quotidien et l’attente prolongée de la nomination d’un nouveau premier ministre capable d’éviter les votes de censure.

D’une part, on ne comprend toujours pas ce qui a motivé la dissolution de l’Assemblée nationale, jugée « une erreur qui peut avoir des conséquences très négatives pour le pays, pour les entreprises, et pour nous qui finirons par payer les pots cassés », , « le pays va devenir ingouvernable compte-tenu des égos en présence ». 

Dans un contexte très difficile qui devrait encourager à la cohérence, au rassemblement et à l’action, certains membres vont jusqu'à déclarer que : « nous sommes au bord du précipice à cause de notre endettement et il faut des réformes rapides ».

Cette pause depuis le 7 juillet est jugée improductive , source de  polarisations irréconciliables, retardant une rentrée sociale qui s’avèrera d’autant plus mouvementée quand le choix des mesures à prendre sera enfin sur la table en matière de santé publique, d’éducation, de sécurité, d’environnement, etc. A l’inverse, les hausses d’impôts et autres mesures impopulaires semblent suivre leur calendrier, et la baisse de l’inflation n’est pas non plus ressentie au quotidien en faveur du pouvoir d’achat : « On sent la nervosité d’un point de vue politique et économique. Je viens de recevoir l'avis de taxe foncière (+10 % de hausse par rapport à 2023) et je suis en colère contre les élus qui ont voté cette augmentation. Ils profitent de leur statut et ne réalisent pas que nos ressources sont limitées. De plus, je ne vois pas la qualité des services s’améliorer en contrepartie ».

La plupart des participants se déclarent donc inquiets et pessimistes sur le plan collectif. Les uns réagissent en se réfugiant donc encore plus dans leur espace personnel et leur premier cercle : « je laisse tomber tout ce tralala, et je pense à ma pomme, mon pommier et mes compotes », dans une sorte de dénégation heureuse ou d’indifférence assumée à un contexte anxiogène et déprimant. D’autres expriment une vigilance critique potentiellement menaçante,: « le climat social actuel me semble sous soupape, attentiste, observateur ».

La météo et le temps, on l’a vu, sont l’ami ou l’ennemi des vacances au vu de phénomènes climatiques comme les hausses de température, les pluies qui s’abattent en quelques minutes, les tornades, etc. Pour de très nombreux participants, ils sont appelés à se multiplier et s’aggraver au vu du dérèglement mondial dont ils sont la traduction. Comme l’ont montré d’autres enquêtes Ipsos, certains veulent en faire beaucoup plus en faveur de la transition écologique, lutter contre le réchauffement, anticiper les exodes climatiques quand une majorité exprime son sentiment d'impuissance et son fatalisme face à l'ampleur du problème et du rôle réel du Français en tant qu’individu quand, comparativement, la Chine et l’Inde représentent plus d’un tiers de la population mondiale.

Nous ne finirons pas sur cette note pessimiste mais sur quelques mots de Marcel Proust pour continuer à rêver : « L'été se marque non moins par ses mouches et ses moustiques que par ses roses et ses nuits d'étoiles... »

 

Pour en savoir plus sur les communautés Ipsos, contactez Charbel Farhat via le formulaire en bas de page

 

Saga de l'Été 2024

Épisode 1 : Les vacances, enfin ! | Épisode 2 : La recette des vacances | Épisode 3 : Les vacances sans limite | Épisode 4 : Vacances, déconnexion ou introspection ? | Épisode 5 : L'été entre effort et réconfort | Épisode 6 : Les pires vacances, qui en est responsable ? | Épisode 7 : L'imprévu, ou quand l'aventure prend les décisions | Épisode 8 : Cap sur la rentrée !

Auteur(s)
  • Yves Bardon Directeur du programme Flair, Ipsos Knowledge Centre

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