Saga de l'Été 2024 - Épisode 7 : L'imprévu, ou quand l'aventure prend les décisions

Lancée en 2020, la Saga de l’Été a été développée par Ipsos pour découvrir comment les Français vivent leurs vacances, à travers les multiples crises rencontrées depuis la pandémie. Cette semaine, les participants de ConnectLive©, la communauté syndiquée online d’Ipsos composée de 1500 membres représentatifs des Français, reviennent sur ce que l'imprévu apporte à leurs vacances.

Auteur(s)
  • Yves Bardon Directeur du programme Flair, Ipsos Knowledge Centre
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Pour la plupart des participants de notre communauté on-line ConnectLive©, vacances riment avec insouciance, liberté, spontanéité, etc. A priori, l’imprévu y a toute sa place et pour en savoir plus, nous en avons fait le thème central de l'avant-dernière activité de la Saga de l’été 2024.

Ipsos | Saga de l'été 2024 |L'imprévu, ou quand l'aventure prend les décisions.

L'ouverture d'esprit : clé de l'imprévu

Premier constat, l’imprévu ne peut se manifester que si certaines conditions sont réunies, en priorité la disponibilité d’esprit et un état de perception augmentée qui rendent possible l’envie d’accueillir quelque chose de nouveau : « J'ai toujours aimé l'idée de me perdre pour mieux me trouver. C'est lors de mes voyages que je me suis rendu compte à quel point un simple changement de direction pouvait ouvrir des portes insoupçonnées ».

L’imprévu impose de s’abandonner à la situation telle qu’elle est sans présager de la suite ni espérer de contreparties ; elles viennent comme par hasard, en proportion du désintéressement de la démarche : « Je me souviens d'une fois en Italie, à Florence, où j'avais prévu de suivre un itinéraire bien précis. Au détour d'une petite rue, j'ai aperçu une boulangerie dégageant une odeur alléchante et sur un coup de tête, j'ai décidé de m'y arrêter. En discutant avec le boulanger, un homme d'une soixantaine d'années aux mains farinées, j'ai appris qu'il organisait chaque soir des cours de cuisine dans sa cour. Intrigué, j'ai accepté son invitation. Ce soir-là, j'ai non seulement appris à faire de délicieuses pâtes fraîches, mais partagé un moment convivial avec des locaux, échangeant sur la culture italienne ».

Plus ce désintérêt est grand, plus la gratification est jugée extraordinaire et exceptionnelle : « Suite à une rencontre avec un moine professeur au marché aux amulette en Thaïlande, j’ai pu m’immerger dans une école d'apprenti bouddhistes. Ce fut un moment hors du temps et de plus très privilégié car on ne peut pas accéder à ces endroits normalement ». 

L'art de s'adapter et savourer l'instant

Deuxième constat : le principe d’acceptation fluide et de non-résistance s’applique à tous les types de circonstances, hôtel complet malgré une réservation qui fait découvrir un hébergement autrement plus beau ou plein de charme, destination changée à la dernière minute, surclassement (« un studio bien plus lumineux avec une terrasse face à la mer et trois chambres au lieu de deux »), prolongation inattendue des vacances faute d’avion, etc.

Idéalement, parce que personne ne peut s’empêcher d’y penser ou de s’en souvenir, l’imprévu(e) s’incarne avant tout dans une rencontre amoureuse : « J'avais 20 ans. Mon ami d'enfance me présente son cousin qui venait passer six semaines chez lui. Et là, coup de foudre de ma part. Au bout d'une semaine, alors que je l'avais invité à déjeuner chez mes parents qui étaient absents, il me livre timidement ses sentiments envers moi. Frissons, papillons, émotion, joie... tsunami d'émotions. Trente-huit ans après, je ne l'ai pas oublié ».Sans lendemain ou destinée à durer, cette rencontre est inoubliable : « À 23 ans, j'ai rencontré mon grand amour de jeunesse en vacances. Nous habitions dans deux pays différents, lui en Allemagne et moi en France. Pour ne pas nous séparer, nous avons tous les deux prolongé notre retour, moi pour ma première embauche et lui pour un changement de société. Nous avons dû inventer des histoires à dormir debout pour nos employeurs respectifs et nous avons ensuite vécu une belle histoire à distance pendant des années ».

Improviser et changer ses plans font partie des ressorts de l’imprévu : « Voyage à la dernière minute vers Grenade en Andalousie puis Séville. Arrivés à Grenade dans le bus qui nous emmenait de la gare routière vers le centre-ville, on discute avec une dame très sympa qui nous guide vers une pension différente de celle que nous avions réservée. Le hasard fait que je la recroise le lendemain et l'invite naturellement à prendre un verre. Finalement, on est allé à Séville un an après car nous sommes restés à Grenade où cette dame, qui s’est révélée une artiste-peintre connue, organisait un vernissage trois jours plus tard ».

L'imprévu, une leçon de vie

Troisième constat : aucun de ceux qui ont accepté de céder aux sirènes imprévues ne le regrette ; ils en retirent une leçon de vie qui s’exerce bien au-delà de l’été : 

Ces rencontres fortuites, ces détours, m'ont appris à être plus ouvert d'esprit et à saisir les opportunités qui se présentent à moi. C'est en sortant des sentiers battus, en discutant avec les habitants, qu'on découvre l'âme d'un lieu. J'ai compris que les vacances ne sont pas seulement une question de destinations, mais aussi de rencontres. En acceptant une invitation spontanée, en osant engager la conversation avec un inconnu, on s'enrichit mutuellement et on crée des souvenirs inoubliables. Ces petits gestes, ces choix impulsifs, nous permettent de vivre des expériences authentiques et de revenir de nos voyages avec le cœur rempli d'émotions et l'esprit ouvert.

— Un membre de la communauté ConnectLive

Pour nombre de participants, la capacité d’adaptation que requièrent les phénomènes imprévus relève de qualités propres à la jeunesse et permet de ne pas vieillir si l’on sait les préserver des années plus tard : « Il faut accepter de se contenter de pas grand-chose pour être bien et vivre des vacances mémorables avec quelques sous en poche, sans se soucier du lendemain et de la vitesse à laquelle le temps passe ». A l’inverse, leur résister, se crisper dans un sentiment de frustration, font passer de l’expansion propice à l’imprévu à une rétraction qui le bannit.

On conclura avec Baudelaire et son éloge du flâneur[1], qui personnifie à ses yeux l’attitude qui prédispose à l’imprévu : « élire domicile dans l'ondoyant, dans le mouvement, dans le fugitif et l'infini » parce que « l'amoureux de la vie universelle entre dans la foule comme dans un immense réservoir d'électricité ». Rien d’étonnant à ce qu’il en ressorte plein d’énergie et galvanisé par tous les possibles, heureux comme les participants de ConnectLive© qui ont eu la chance d’en faire l’expérience.

Pour en savoir plus sur les communautés Ipsos, contactez Charbel Farhat via le formulaire en bas de page

Saga de l'Été 2024

Épisode 1 : Les vacances, enfin ! | Épisode 2 : La recette des vacances | Épisode 3 : Les vacances sans limite | Épisode 4 : Vacances, déconnexion ou introspection ? | Épisode 5 : L'été entre effort et réconfort | Épisode 6 : Les pires vacances, qui en est responsable ? | Épisode 7 : L'imprévu, ou quand l'aventure prend les décisions | Épisode 8 : Cap sur la rentrée !


[1] Le Peintre de la vie moderne, Le Figaro, 1863.

Auteur(s)
  • Yves Bardon Directeur du programme Flair, Ipsos Knowledge Centre

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