La transformation du monde professionnel

Dans la perspective de la rentrée sociale liée à l’emploi et à la formation professionnelle, la Direction de la communication de l’Agence Nationale pour la Formation Professionnelle des Adultes (AFPA) et Ipsos font le point sur l'opinion des salariés face à la transformation du monde du travail et les connaissances des français sur certains aspects de la formation professionnelle.

"Le monde professionnel connait une transformation sans précédent dans l’histoire" 

92% des actifs âgés de 18 à 65 ans actifs sont d’accord avec cette affirmation, 36% se déclarant tout à fait d’accord. Ce taux est significativement supérieur auprès de certaines catégories de la population :

  • 40% chez les personnes appartenant aux catégories socio professionnelles « supérieures » (Indépendants, cadres supérieurs ou professions intermédiaires) – 41% chez les seuls Artisans, commerçants, professions libérales et cadres supérieurs
  • 40% chez les personnes vivant au sein de foyers dont les revenus annuels sont supérieurs à 36.000€
  • 43% chez les actifs des Hauts de France

Une grande partie des interviewés peine à trancher s’ils considèrent ces évolutions pour leur emploi ou celui de leurs proches comme une menace ou une opportunité : 44% ont considéré que ni l’une ni l’autre des propositions ne permettait de répondre clairement à la problématique (48% auprès des femmes). Pour le reste des actifs, 31% considèrent ces évolutions comme une menace et 26% comme une opportunité.

Ces évolutions sont significativement plus vues comme une menace par les populations suivantes :

  • Les personnes âgées de 55-65 ans ainsi que celles ne travaillant pas actuellement mais en recherche d'emploi : 39% (versus 31% pour les actifs au global)

  • 34% auprès des CSP- (Agriculteurs, Employés et Ouvriers)
  • 35% auprès de ceux n’ayant pas de diplôme, un diplôme inférieur au BAC ou encore les foyers dont les revenus annuels sont inférieurs ou égal à 24 000 euros.
  • 36% auprès des habitants d’agglomérations de 2 000 à 20 000 habitants.

Ces évolutions sont significativement plus vues comme une opportunité par les populations suivantes :

  • Les actifs âgés de 25 à 34 ans (31% versus 26% chez les actifs en général)

  • Les plus diplômés, ceux ayant au moins le BAC ou un diplôme supérieur, pour lesquels le taux est à 28%

  • Les habitant de la Région Parisienne : 29%
  • Les personnes classées comme CSP+ (Indépendants, cadres supérieurs, et professions Intermédiaires) ou celles appartenant à des foyers dont les revenus annuels sont égaux ou supérieurs à 36.001€ : 30%.

A noter : le taux atteint 34% auprès des actifs travaillant à leur compte et 37% auprès des seuls artisans, commerçants, professions libérales et cadres supérieurs. 

Le taux des actifs se sentant suffisamment armés professionnellement face à ces mutations est de 28%. 31% répondent par la négative. 35% ne savent pas et 6% ne se sentent pas concernés.  

Les salariés à temps plein se sentent significativement plus armés (30%) que les salariés à temps partiel (21%) ou encore que ceux ne travaillant pas actuellement mais en recherche d'emploi (14%). Même si les bases sont faibles sur ces deux dernières populations, la tendance est réelle. Ainsi, les personnes ne travaillant pas actuellement mais en recherche d'emploi ont déclaré de manière significativement plus importante que les actifs dans leur totalité (40% vs 31%) ne pas être suffisamment armés professionnellement pour faire face à ces mutations.

De la même manière, ce sont les habitants des villes densément peuplées (plus de 100 000 habitants) ou les plus diplômés qui se sentent les plus armés. Dans la population des artisans, commerçants, professions libérales, ou cadres supérieurs ce taux atteint 40% (versus 28% dans la population active au total).

Sans véritable surprise : 

  • Auprès de ceux qui se déclarent non armés pour faire face à ces mutations le taux du sentiment de menace monte à 55% (versus 31% chez les actifs en général)
  • Auprès de ceux qui se déclarent armés pour faire face à ces mutations ce sentiment de menace chute à 16%. Le sentiment d’opportunité grimpant quant à lui à 46% (versus 26% chez les actifs en général).

Dans ce contexte, seul un tiers (31%) des actifs interrogés considèrent leur entreprise comme prête pour faire face à ces mutations. 27% considèrent au contraire leur entreprise non prête. 31% ne savent pas répondre à la question, 11% ne sont pas concernés.

La formation professionnelle : la solution ? 

Qu'est-ce que les actifs seraient prêts à faire si leur emploi était menacé ?

  • De manière significativement supérieure à toutes les autres propositions, ils se déclarent à 82% prêts à suivre une formation pour se préparer à un nouveau métier (de nouvelles fonctions). A noter : les personnes disposant de formations égales ou inférieures au Bac sont moins nombreuses que les autres à se déclarer en faveur de cette proposition (74%)

  • 80% à changer d’entreprise

  • 75% à changer de métier
  • Dans une moindre mesure et de manière significativement inférieure par rapport aux autres propositions, seuls 45% des actifs interrogés se déclarent prêts à changer de région et 33% à créer leur propre activité/entreprise.

On notera que, en ce qui concerne le fait de changer de région ce sont les Franciliens et les habitants des Hauts de France qui se déclarent significativement plus en faveur de ce changement que ceux des autres régions (respectivement 52 et 53%). A l’inverse les habitants d’Aquitaine et de Bretagne se déclarent significativement moins en faveur de ce changement (37% et 33%) que ce qui est observé au sein de la population des actifs en général (45%). A noter également : les moins diplômés (personnes n’ayant pas de diplôme ou un diplôme inférieur BAC) sollicitent moins que les autres le changement de région (40%).

La formation professionnelle tout au long de la vie est plus souvent considérée (77%) comme l’élément pouvant aider à sécuriser l’avenir professionnel que les diplômes de la formation initiale (10%). Cette tendance est supérieure auprès des populations salariées à temps plein (79%), bretonnes (86%), diplômées supérieures au BAC (79%).

L’information disponible concernant les dispositifs de la formation professionnelle est perçue par les actifs interrogés plus accessible (45%) que claire (37%).

Enfin, quelles sont les priorités définies par les interviewés sur la prochaine réforme de la formation professionnelle ?

  • Pouvoir se former pendant son temps de travail pour 21% des actifs interviewés (taux significativement supérieur auprès des salariés : 23%)
  • Un système souple prenant en compte toute les situations professionnelles (chômage, changement de métier, évolution) : 20% (Demandeurs d'emploi : 29%)
  • Une simplification de l'accès à la formation : 15%

Dans une moindre mesure :

  • Pouvoir choisir soi-même la formation et l'organisme de formation : 12%
  • Des formations qui préparent à changer de métier : 12%
  • Des droits individuels à la formation plus importants : 9%

INFOGRAPHIE

Fiche technique :
L’enquête a été réalisée via un ad hoc online auprès de 3 000 personnes âgées de 16 à 65 ans issues d’un échantillon national représentatif de la population résidant en France.

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