Saga de l'été - Episode 5 : Les occupations en vacances

Lancée en 2020, la Saga de l’Eté a été développée par Ipsos pour découvrir comment les Français vivent leurs vacances, d’abord pendant la crise sanitaire, ensuite lors de la première année de la guerre en Ukraine, et maintenant dans un contexte d’inflation et de ralentissement économique. Les témoignages des participants de ConnectLive©, la communauté syndiquée on line d’Ipsos composée de 1500 membres représentatifs des Français[1], nous aident à explorer leurs attentes et leur vision de ces vacances d’été 2023.

Avec quoi les Français partent-ils en vacances ?

Sept types d’objets se disputent les occupations des vacances et permettent de définir les profils auxquels ils renvoient ou qu’ils accompagnent :

• Appareil photographique ou carnet de dessin et pastels pour les Créatifs qui veulent donner une coloration artistique à leurs découvertes.
• Guide de voyage pour les Explorateurs à l’affut de connaissances nouvelles.
• Jeux (mots croisés, mots fléchés, cartes, jeux de société, boules de pétanque, dés, Cluedo Monopoly, mikado, jeu de dames et chevaux, sudoku, etc.) pour les Conviviaux qui profitent des vacances pour se faire des amis et tous ceux pour qui ils constituent les meilleurs antidotes à la canicule ou aux pluies : « Lorsque la météo ne nous permet pas de sortir, nous faisons des jeux de société en famille. Mon fils est un fan de mots-mêlés, on termine les plus difficiles en famille ».
• Lecteur MP3, enceinte portable, crème solaire, chapeau, lunettes de soleil, pour les Farnientistes qui veulent avant tout « profiter » au maximum sans effort particulier.
• Cahier de vacances pour les Pédagogues qui ne ratent pas une occasion d’apprendre quelque chose à leurs enfants, en plus des monuments, musées, sites notables, etc.
• Baskets, chaussures de marche, équipements sportifs, etc., pour les Intrépides qui veulent repousser leurs limites (« J'emporte mes chaussures de randonnées et à moi les chemins et les côtes ! ») et ceux qui aiment aussi les sensations esthétiques : « Pluie ou non, on se ballade ; la beauté des paysages change suivant le temps alors c'est intéressant de voir les différences ».
• Le septième, le livre, suscite des commentaires distincts selon les pratiques.

Le livre, objet singulier.

Pour ceux qui disent lire toute l’année, il se situe à l’intersection de toutes les attentes, la catégorie recouvrant aussi bien la BD, les mangas, le développement personnel, que le roman, le fantastique, la science-fiction, les enquêtes policières, l’Histoire, les recettes de cuisine, etc. Sous forme imprimée ou numérique, le livre est présent à toutes les occasions, y compris si une chaleur excessive ou des pluies diluviennes rendent compliqué de sortir.

Pour ceux qui n’ont pas le temps de lire régulièrement ou seulement dans les transports publics, c’est l’occasion de se « mettre à jour » (« J’en profite pour rattraper les lectures laissées de côté pendant l'année ») et de compléter la lecture de ses auteurs ou de ses genres favoris, quels qu’ils soient, arts du spectacle (« Beaucoup de pièces de théâtre et plutôt humour ») ou récits d’époque (« J’adore les romans historiques et régionaux, et également les romans relatifs aux deux guerres mondiales »). On notera aussi l’intérêt pour des livres « techniques, avec botanique, ornithologie, mycologie, bricolage… ». Dans tous les cas, c’est une fringale de lectures qui caractérise cette pratique : « Je suis trop privée pendant le reste de l'année, alors pendant les vacances, j’ai toujours un bouquin avec moi et toujours deux ou trois en cours suivant le lieu (cf. format du livre) ou le moment (pas de meurtre avant de dormir, plutôt de la poésie !). Je lis dès que j'ai un petit battement entre des activités ».

En parallèle, deux philosophies se dégagent, ou associer vacances d’été et légèreté et choisir des histoires sentimentales, « romantiques à l’eau de rose », « la littérature feel good », « Marc Levy et Guillaume Musso », etc., ou au contraire lier vacances et sensations fortes (« J'apprécie de lire des romans d'horreurs ou de gore, du style La nuit des morts vivants ou L'exorciste »). Pour certains, tout est aussi prétexte à apprendre, que ce soit : « des recettes intéressantes dans le magazine distribué par Grand Frais » ou « Porsche magazine » !

Parmi les livres préférés de la première catégorie, on citera Moi, Jennifer Strange, reine du téléphone de Brigitte Kernel qui « raconte l'histoire extrêmement drôle et divertissante d'une étudiante qui se lance dans l'univers du téléphone rose et m’a fait passer un excellent moment en le lisant, léger, parfait pour l'été ! », Colleen Hoover, plus réaliste, ou Merci, Grazie, Thank you et je me régale de Julien Sandrel où un homme dans une situation compliquée se réjouit des petits détails de la vie.

Le désir d’optimisme est la principale motivation de ceux qui disent aimer ces ouvrages, comme Tout le bleu du ciel de Mélissa Da Costa : « Plus de 800 pages qui se dévorent. Emile, vingt-six ans, est atteint d’Alzheimer précoce et part pour un voyage tant que sa santé le lui permet avec Joanne, sa compagne de route, et un fil rouge, le moment présent a un avantage sur tous les autres : il nous appartient ». Dans le même esprit, La chance de ma vie (Théo Curin) est apprécié pour « tous les rêves qu’il concrétise, les échecs qu’il surmonte et les défis qu’il relève. Une formidable leçon de vie », à rapprocher de Vivre malgré tout de Blandine Leurent-Deschodt.

Dans la seconde, Le Diable tout le temps (Donald Ray Pollock) a marqué les esprits ; il décrit le destin tragique de plusieurs personnages dans les régions rurales des États-Unis et leur ambiance sombre et oppressante. On retiendra aussi L'Âme du mal, premier tome de la trilogie "Le Cycle de l'homme" écrit par Maxime Chattam. Parmi les inclassables, Holoï de Philippe Prat et ses huit récits sous la figure tutélaire de Raymond Roussel, l’un des plus mystérieux écrivains français qui n’hésita pas à se dire l’objet d’une « sensation de gloire universelle d'une intensité extraordinaire » à dix-neuf ans.

Le livre, l’ennemi des vacances ?

Pour ceux qui voient dans les vacances une coupure complète, le livre fait obstacle aux expériences, aux découvertes et aux sensations qu’elles promettent (« Je ne lis pas forcément plus en vacances car j'en profite pour faire des activités en extérieur ou des visites de musées ou d'expos »), voire se révèle un concurrent : « Pas de lecture l'été, en vacances, il y a autres choses à faire ». Dans cette logique, un équilibre doit être trouvé entre vacances et temps de la lecture : « je lis en général le soir car la journée, je suis occupée avec les visites, les balades ou autres », ce qui peut se révèler particulièrement difficile : « J'emmène des livres en vacances, mais je les ramène toujours sans les avoir ouverts ; donc, aucun en particulier ne m'a marqué ».

Après le point de vue des humains sur les meilleures manières de s’occuper en vacances, il n’est pas inintéressant de demande à Ipsos Facto, l’IA générative d’Ipsos développée avec Open-AI et Google, ce qu’elle propose. Voyager, se détendre, faire du sport, apprendre, être bénévole, passer du temps en famille ou entre amis, jouer, se connecter à la nature, penser à son avenir, sont les activités qu’elle recommande avec un point commun, « se rappeler que l'essentiel est de faire ce qui vous rend heureux et permet de vous ressourcer ». Montaigne ne dit pas autre chose : « J'aime la vie et la cultive », en vacances aussi.

Retrouvez tous les épisodes de
notre saga de l'été

Episode 1 - Le secret des vacances

Episode 2 - Les vacances en 2040

Episode 3 - Le surtourisme

Episode 4 - Vacances avec ou sans enfants ?

Episode 5 - Les occupations de vacances

Episode 6 - Les rencontres en vacances

Episode 7 - Cap sur la rentrée

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