48% des 10-15 ans hissent le changement climatique en tête de leurs craintes face à l'avenir

Ipsos a mené pour la société Kard, société spécialisée dans la mise à disposition de solutions bancaires et de gestion du budget à destination des enfants et des familles, une étude inédite réalisée auprès de 800 enfants de 10 à 15 ans, interrogés sur leur rapport à l’avenir, à la société, à l’argent et à la politique au regard de l’échéance présidentielle.

Auteur(s)
  • Alice Tétaz Directrice d'études, Public Affairs
  • Etienne Mercier Directeur Opinion et Santé - Public Affairs
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La majorité des jeunes Français âgés de 10 à 15 ans affichent un réel pessimisme face à l’avenir et peu de confiance dans le collectif pour y faire face.

Pour la majorité d’entre eux, l’enfance et l’entrée dans l’adolescence ne sont pas sources d’insouciance et d’espoir. Plus d’1 jeune sur 2 déclare que le monde de demain sera d’après lui moins bien qu’aujourd’hui. Les jeunes filles sont plus pessimistes (59% contre 54% pour les jeunes garçons). Encore plus préoccupant, les moins de 10-12 ans sont presque tout aussi pessimistes que les plus grands (54% contre 58% des 13-15 ans).

Le changement climatique est leur principale préoccupation, ce qui explique probablement en partie leurs craintes face à l’avenir (cité en tête par 48% d’entre eux). Juste derrière, ils citent la pauvreté (42%), à un très haut niveau, ce qui confirme un phénomène déjà observé : la peur de la pauvreté est en train de devenir très importante chez les jeunes. Ce chiffre explique aussi en partie le rapport décomplexé qu’ils entretiennent avec l’argent, il n’est pas perçu négativement comme cela a été le cas pour de nombreuses générations de jeunes avant eux. La crise sanitaire (28%) leur fait moins peur que le terrorisme (31%), avec lequel ils ont grandi et dont ils ont pu se sentir la cible (par exemple lors des attentats du Bataclan ou de Nice). Le racisme et la délinquance sont deux préoccupations qui sont aussi très fortes et qui font pratiquement jeu égal dans leur esprit (respectivement 25% et 24%).

 

Pour changer la société, les jeunes font d’abord le choix de mettre leur vie en adéquation avec leurs valeurs, loin devant l’action collective ou l’engagement politique.

Pour changer la société, les jeunes prônent moins l’engagement politique pour renverser la table que de vivre « comme il faut ». Certes, ils citent en premier le fait de prendre soin des autres et de leurs proches (49%), la famille reste une valeur forte. Mais le plus surprenant, c’est qu’ils font tout autant le choix de consommer mieux (48%) mais aussi d’avoir un métier qui leur permette de défendre leurs idées (40%), loin devant voter (31%). Signe des temps, pour changer la société, ils préconisent tout autant de prendre la parole sur les réseaux sociaux (13%) que de s’engager dans une association (13%) ou encore de manifester (13%). Enfin, s’engager en politique est aujourd’hui la dernière option qu’ils envisagent (7%).

Leur pessimisme face à l’avenir, leurs craintes de la pauvreté mais aussi le peu de confiance dans la politique pour changer les choses expliquent aussi probablement pour beaucoup la faible remise en cause des modes de vie actuels. Dans leur très grande majorité, ils souhaitent travailler plus tard (91%), vivre en couple (86%), avoir des enfants (77%), vivre en France (77%) ou encore faire des études (75%).

La crise sanitaire a aussi probablement modifié en partie leur état d’esprit quant au lieu de vie idéal. La ville n’attire plus qu’une partie d’entre eux (seulement 49%), beaucoup veulent aller à la campagne (49%), un peu plus les 10-12 ans (54%) mais aussi beaucoup des 13-15 ans (48%).  

 

L’argent est perçu comme très important pour les jeunes de 10-15 ans pour réussir à être heureux dans sa vie

L’argent n’est pas un tabou ou un sujet de rejet pour la majorité d’entre eux, probablement en raison même des craintes qu’ils expriment face à l’avenir (notamment la pauvreté) : 74% aimeraient gagner beaucoup d’argent pour pouvoir acheter tout ce qu’ils veulent (contre 26% qui voudraient juste gagner ce qu’il faut pour vivre bien). Cet attachement à l’argent ne diminue pas avec l’âge mais il est un peu plus fort chez les garçons (77% contre 71% pour les filles). Là encore, cet attachement est probablement le reflet de leurs craintes face à l’avenir.

Une condition pour être heureux dans la vie. Le constat est unanime, 92% des jeunes interrogés déclare que ça l’est. Plus d’1 jeune sur 3 estime même que c’est une condition essentielle pour être heureux dans sa vie (contre 58% qui disent que c’est important mais pas essentiel).

De l’argent pour aider, épargner et prévoir, pas pour flamber. Là encore, les jeunes de 10-15 ans étonnent et détonnent. Pour la plupart, il ne s’agit pas d’avoir de l’argent pour dépenser à tout va (seulement 20% des jeunes iraient « claquer » leur argent). Près d’1 jeune sur 3 déclare qu’il choisirait d’abord de « l’investir » dans une maison, un appartement ou des parts d’une entreprise (31%), et près d’1 sur 5 ferait le choix de le mettre de côté à la banque (19%). S’il s’agissait de le donner, ce serait d’abord à sa famille et à ses proches (26%), plus qu’à une association (seulement 13%).

Très jeunes mais déjà souvent gestionnaire de leur argent de poche sur un compte bancaire. Près de 8 jeunes sur 10 déclarent recevoir de l’argent de poche (79%), le plus souvent en liquide (68%). Mais la majorité de ceux qui en reçoivent, ont un compte bancaire (51%, 46% des 10-12 ans et 55% des 13-15 ans). 78% d’entre eux ont déjà ou aimeraient avoir un compte bancaire (contre 22% qui ne le souhaitent pas). Ils ont beau être jeunes, gérer eux-mêmes leur argent est aujourd’hui un souhait fort.

 

Les jeunes de 10-15 ans sont très peu intéressés par la politique et la campagne de la présidentielle : seul 1 jeune sur 2 est favorable au droit de vote à 16 ans et les candidats à l’élection présidentielle suscite peu d’engouement/

Plus de 6 jeunes sur 10 déclare ne pas savoir quelle est leur orientation politique (62%). Seulement 9% se situent plutôt à gauche et 7% plutôt à droite. Lorsqu’ils se positionnent, c’est le plus souvent ni à droite, ni à gauche (17%).

Le droit de vote à 16 ans génère une adhésion modérée. Autre illustration de leur intérêt très modéré pour la politique, seulement 50% des 10-15 ans seraient favorables au droit de vote à 16 ans (contre 50% qui sont contre) et encore, leur opinion est très mesurée (31% sont « plutôt » pour contre seulement 19% qui disent l’être « tout à fait »). Plus surprenant, plus ils approchent de leurs 16 ans, plus ils y sont opposés (seulement 45% des 13-15 ans y sont favorables contre 54% des 10-12 ans).

Une campagne qui ne suscite pas d’envie pour certains candidats. D’ailleurs, lorsqu’on leur demande qui ferait le meilleur Président de la république, la grande majorité d’entre eux répond qu’ils ne savent pas, ne connaissent pas assez les candidats pour se prononcer (57%) ou ne souhaitent pas répondre (7%). Certes, les 13-15 ans sont un peu plus intéressés mais la majorité d’entre eux peine toutefois à se prononcer (54% contre 60% des 10-12 ans).


Ipsos Kard

 

A propos de Kard

 

Kard met à disposition des familles des solutions de paiement permettant à leurs enfants à partir de dix ans de se familiariser de manière autonome et responsable à la gestion de leur budget grâce à une carte bancaire (physique et sur mobile) et une application dédiée.

Fondée en 2019 par Scott Gordon et Amine Bounjou, Kard veut devenir le partenaire financier de référence des familles dans un environnement marqué par la montée en puissance des activités de vente en ligne et l’appétence de plus en plus marquée des jeunes pour des modèles entrepreneuriaux.

Ayant levé 6 millions d’euros depuis sa création, Kard compte aujourd’hui plus de 50.000 familles membres.


Fiche technique : étude Ipsos menée en ligne auprès de 800 jeunes âgés de 10 à 15 ans, vivant en France, constituant un échantillon représentatif de cette population, et interrogés par Internet via l’Access Panel Online d’Ipsos du 27 octobre au 2 novembre 2021.
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  • Alice Tétaz Directrice d'études, Public Affairs
  • Etienne Mercier Directeur Opinion et Santé - Public Affairs

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