81% des Français estiment qu'il est difficile pour un jeune d'avoir confiance en l'avenir
Pour conforter ses perceptions issues du terrain sur la situation d'urgence de la jeunesse, exacerbée par la crise sanitaire, l’association Article 1 a interrogé les Français sur la situation des jeunes et les solutions à déployer pour les aider. Ainsi elle a confié à l’institut Ipsos le soin de mener une étude auprès des Français et des actifs sur leur perception de la situation des jeunes en 2021, et du mentorat comme moyen de favoriser leur insertion professionnelle*.
Pour une large majorité de Français, la situation de la jeunesse est alarmante
De manière générale, les Français considèrent que la jeunesse est en situation difficile.
En matière d’emploi plus spécifiquement, les sondés tirent un constat alarmant pour la jeunesse en 2021, notamment en matière d’emploi.
- 76% des sondés estiment qu’avec la Covid-19, la situation des jeunes en matière d’emploi s’est dégradée.
- Près des trois-quarts (71%) des Français considèrent qu’il est difficile en 2021 pour un jeune de trouver un emploi, de s’insérer dans le monde du travail et 54% estiment que c’était plus simple à leur époque.
Le mentorat... une solution finalement insuffisamment connue
En effet, moins de la moitié des Français (47%) et des actifs (48%) en ont entendu parler, et seul 1 sur 10 de manière précise.
Pourtant, une fois que le mentorat est expliqué, il en résulte une perception très positive :
- 8 Français sur 10 le trouvent utile et pensent qu’il faudrait davantage le faire connaître.
- Les principaux bénéfices relevés par les sondés sont l’apport de conseils pratiques (à 86%), différents de ceux que Pôle Emploi peut donner (81%), un soutien moral en cas de difficulté (82%) pour donner confiance en lui au jeune (81%).
- De manière plus générale, le mentorat est vu comme un moyen d’aider les jeunes qui n’ont pas de relations/piston (80%), et de créer du lien entre les générations (pour 80%).
Le mentorat, une réponse à la quête de sens des adultes en activité professionnelle
Du côté des personnes actives susceptibles de contribuer au mentorat, les arguments en faveur de leur investissement sont nombreux. Qu’il s’agisse de donner du sens à sa carrière, de mettre à profit ses compétences dans une optique de solidarité ou encore de donner de son temps pour épauler les jeunes générations, le mentorat est une réponse particulièrement à propos dans le contexte actuel.
- La moitié des actifs sondés (51%) se disent intéressés par le mentorat.
- Les deux-tiers (66%) souhaiteraient que leur entreprise propose du mentorat.
- Les deux-tiers des personnes intéressées le sont pour une durée de 6 mois, et davantage si cela est plus court. Au-delà de 6 mois, les intentions chutent, ils ne sont plus que 55%, et plus que 44% au-delà d’un an.
- Ils préfèrent largement choisir le jeune parmi plusieurs profils (67%) plutôt qu’on le choisisse pour eux (18%). Ils apprécieraient que les critères extra-professionnels soient pris en compte dans le matching (pour les ¾, à 74%).
- Ils trouvent pratique la plateforme digitale (à 85%), et souhaitent une plateforme entièrement gratuite pour le jeune à 75%.
- Les principales motivations résident dans le fait de se sentir utile et de donner du sens (53%), la volonté de donner (36%) aux jeunes, catégorie qu’ils n’estiment pas assez aidée en France (33%).
- Très peu déclarent vouloir le faire par intérêt personnel pour leur carrière, mais 83% estiment en revanche que cette expérience est un atout pour un mentor dans son CV.
L’impact concret du mentorat
Sous l’effet du mentorat, l’association Article 1 observe un impact bénéfique significatif, lui permettant d’appeler à développer cet outil au service de la transformation sociétale qui s’impose.
Réussite dans les études
La réussite en première année de classes préparatoires aux grandes écoles (CPGE) augmente de 12 % par le biais du Mentorat et le taux d’abandon baisse de 32 %.
En moyenne, le taux de réussite en 1ère année de CPGE est de 80,4 % contre 71,4 % au niveau national, soit une différence de 9 points.
Rappelons en outre que le profil des étudiants de CPGE est en moyenne bien plus favorisé que celui des mentorés, à réussite scolaire comparable.
Une insertion professionnelle plus rapide et de meilleure qualité à niveaux d’études constants
Au niveau Bac +5 et plus
- La probabilité d’être en emploi 6 mois après la sortie des études augmente de 28 %. Alors que le taux d’emploi attendu est de 67%, le taux d’emploi observé est de 85,9%.
- La probabilité d’être en emploi un an après la sortie des études augmente de 9 %. Alors que le taux d’emploi attendu est de 82%, le taux d’emploi observé est de 89,5%.
Au niveau Master
- La probabilité d’être en emploi après un master augmente de 14 %. Alors que le taux d’emploi attendu est de 75,8 % (source Apec baromètre 2018 par filière de Master), le taux d’emploi observé sur l’ensemble des mentorés en tenant compte de la composition de l’échantillon interrogé est de 86,7 %.
- Ils sont 82,9 % à avoir accédé dès leur premier emploi à un poste rattaché à la catégorie des cadres et professions intellectuelles supérieures.
La valeur du salaire moyen augmente de 15 %. Alors que le salaire moyen attendu est de 29,3 K€, celui-ci est de 33,6 K€ parmi l’ensemble des anciens associés diplômés de Master en 2016, soit une différence de 4,3 K€.
La satisfaction à l’égard de la situation professionnelle augmente de 18 %. La note moyenne de satisfaction à l’égard des différentes caractéristiques de la situation professionnelle est supérieure de 12 points en pourcentage pour les jeunes mentorés (score de 7,9 contre 6,7 sur 10 parmi les diplômés de Master issus de tous milieux sociaux).
Article 1 souligne par ailleurs l’effet
Le mentorat permet d’aider les mentorés, à mieux exprimer leurs aspirations (pour 80,6 % d’entre eux) et de se sentir soutenus (81,5 %).