Allemagne : faible écart entre la CDU-CSU et le SPD

Les derniers sondages publiés à la veille des élections allemandes du 27 septembre font état d’une faible avance de l’opposition social-démocrate sur la majorité chrétienne-démocrate. Mais l’issue de la bataille dépendra aussi et surtout du score des petits partis.

Auteur(s)
  • Jean-François Doridot Directeur Général Public Affairs
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Les derniers sondages publiés en Allemagne

Formations
politiques

Fourchette
des intentions
de vote

Moyenne
des différents
instituts

Résultats
des législatives
de 1994

CDU-CSU

36 - 39%

37,9%

41,5%

SPD

39,5% - 42%

40,7%

36,4%

Verts

6 - 7%

6,4%

7,3%

FDP

5 - 6,5%

5,4%

6,9%

PDS

4 - 5%

4,5%

4,4%

Extrême-droite

3 - 4%

3,4%

1,9%

Le verdict des électeurs sera-t-il conforme aux intentions des sondés ? La question travaille l’Allemagne à la veille des élections législatives du 27 septembre. Les dernières enquêtes d’opinion convergent vers une avance – de un à cinq points selon les instituts – de l’opposition social-démocrate sur la coalition CDU-CSU au pouvoir. Mais les jeux semblent loin d’être faits. " Les experts et les sondeurs ne remplaceront jamais les électeurs ", a proclamé Helmut Kohl qui a remonté la pente grâce à une campagne particulièrement pugnace. " Je veux véritablement ne pas gagner dans les sondages, mais dans les élections ", lui a répondu en écho Gerhard Schroeder, le leader du SPD. L’écart en faveur de l’opposition s’est significativement réduit au cours d’une campagne marquée par l’absence de vraie dynamique en faveur d’un des deux principaux camps en présence. La majorité chrétienne-démocrate est restée handicapée par l’usure du pouvoir dont souffre Helmut Kohl tandis que l’opposition social-démocrate n’a pas fait la preuve qu’elle proposait une véritable alternative à la politique gouvernementale.

Le relatif équilibre entre les deux principales formations politique ainsi que leurs propres incertitudes stratégiques ont fait ressurgir l’hypothèse d’une " grande coalition " rassemblant au gouvernement le SPD et la CDU- CSU. Le chancelier Kohl n’a cessé de rejeter vigoureusement pareil scénario, même s’il a dû concéder, le 23 septembre, qu’une grande coalition était " possible sur le principe ".

L’avenir politique de l’Allemagne ne dépendra pas seulement du score respectif de ces deux grands partis au soir de l’élection. Les raffinements du mode de scrutin allemand (un double vote qui assure la proportionnalité des sièges mais aussi le libre choix des candidats élus) laissent planer l’incertitude sur la représentation parlementaire de trois petits partis. Si les Verts semblent assurés de franchir la barre des 5% des suffrages exprimés qui ouvre la voie à une présence au Bundestag, il n’en va pas de même pour les libéraux du FDP et pour les post-communistes du PDS.

Avec un moyenne de 5,4% des intentions de vote, le FDP se situe sur le fil du rasoir. Une disparition parlementaire des libéraux – alliés de la CDU-CSU – affaiblirait sérieusement la majorité sortante. Le problème est différent pour le PDS. Très implanté dans l’ex-RDA (où il recueille environ 20% des intentions de vote), ce parti n’est nullement assuré de franchir la barre nationale fatidique des 5% au niveau national. Mais sa bonne implantation dans certaines zones de l’Est – comme Berlin – peuvent lui permettre d’arriver en tête dans trois circonscriptions, ce qui lui assurerait une représentation au Bundestag.

La présence de députés du PDS ne ferait sans doute pas l’affaire de Schroeder qui a toujours écarté l’hypothèse d’un soutien des anciens communistes. Au jeu des alliances possibles à l’issue du scrutin, beaucoup dépendra des rapports de forces exacts au sein du Bundestag. Les enquêtes d’opinion, par leur nature même, n’autorisent pas à en prévoir précisément les contours.

Auteur(s)
  • Jean-François Doridot Directeur Général Public Affairs

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