Allemagne : le succès bavarois dope Kohl

A deux semaines des élections générales, la performance de la CSU bavaroise redonne l’espoir au chancelier Helmut Kohl. Mais ce scrutin régional n’est pas forcément révélateur des tendances nationales.

Auteur(s)
  • Jean-François Doridot Directeur Général Public Affairs
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Les résultats des élections en Bavière du 13 septembre ont redonné le moral au chancelier Helmut Kohl. Avec 52,9% des voix, selon les résultats provisoires, le parti social-chrétien (CSU) recueille, à un dizième de point près, le même score qu’en 1994. Ce maintien électoral de la formation bavaroise, alliée à la CDU au pouvoir à Bonn, constitue une bonne surprise pour Kohl. Le verdict des urnes lui est, en effet, sensiblement plus favorable que les derniers sondages dans ce Land traditionnellement conservateur. La CSU n’était créditée, dans les dernière enquêtes d’opinion, que de 47 à 51% des intentions de vote.

De la même manière, le SPD a obtenu dimanche un résultat déçevant par rapport à ce que les sondages lui laissaient espérer. Avec 28,7% des voix, le parti social-démocrate recule d’un peu plus d’un point par rapport à son score d’il y a quatre ans. Le dernier " politbarometer " publié par la chaine de télévision ZDF accordait 32% des intentions de vote au SPD.

Les Verts recueillent 5,7% des voix tandis que le parti d’extrême-droite " républicain ", avec 3,6% des suffrages, n’effectue pas la percée qu’il escomptait. Il est vrai que les positions très conservatrices de la CSU ne lui offraient pas un grand espace électoral.

Si les élections générales du 27 septembre devaient révéler un écart de même nature entre sondages et résultats, la victoire annoncée de l’opposition social-démocrate pourrait se transformer en défaite. Dans les dernières enquêtes d’opinion, le SPD continue à devancer la CDU de trois à six points selon les instituts. " Je juge pas seulement possible, mais probable, que nous ayons l’avantage sur les sociaux-démocrates au soir des élections fédérales ", s’est empressé de déclarer Kohl. " Ce résultat prouve que ce sont bien les électeurs et la campagne que l’on mène qui font la différence et non les sondages et les commentateurs politiques ", a-t-il ajouté. A l’inverse, le leader social-démocrate, Gerhard Schroeder, s’est employé à ramener le scrutin bavarois à ses dimensions locales.

Il est certain que le résultat du 13 septembre tient beaucoup aux spécificités de la Bavière, un Etat marqué à droite mais aussi particulièrement prospère. La bonne tenue du camp au pouvoir dans ce Land risque d’être contre-balancé, le 27 septembre, par de mauvais résultats dans l’ex-RDA, très touchée par la crise et le chômage. La popularité personnelle du ministre-président de Bavière, Edmund Stoiber, est sans doute pour beaucoup dans le succès électoral de son parti. Par contraste, Helmut Kohl est une locomotive nettement moins performante pour la CDU. La vote de dimanche montre surtout que l’issue finale de la compétition allemande reste incertaine.

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  • Jean-François Doridot Directeur Général Public Affairs

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