Après plusieurs années de progression, la tolérance envers les minorités ethniques, religieuses ou sexuelles se stabilise
La 31e vague du Baromètre racisme, réalisé régulièrement depuis 1990 pour la Commission Nationale Consultative des Droits de l’Homme (CNCDH), s’inscrit dans un contexte particulier à plus d’un titre : recomposition de l’échiquier politique et partisan français suite aux élections de 2017, optimisme mesuré mais néanmoins en nette hausse de la part des citoyens sur la situation du pays et sur les perspectives économiques, mais aussi craintes persistantes vis-à-vis d’une menace terroriste de plus en plus diffuse et insidieuse.
Après plusieurs vagues qui ont dévoilé un apaisement de la relation à l’autre et une ouverture plus grande aux minorités ethniques, religieuses ou sexuelles en France depuis 2014, la vague 2017 témoigne d’une certaine stabilité de l’opinion sur ces différentes problématiques. Si, sur certains indicateurs, la tendance à une progression de la tolérance se confirme, on constate parfois un léger reflux sur d’autres problématiques abordées dans le questionnaire, témoignant d’un retour du raidissement identitaire en France.
Seuls les résultats de 2018 nous permettront, rétrospectivement, de dire si cette vague n’est qu’une pause dans une tendance plus profonde à la progression de l’ouverture à l’autre ou si elle amorce au contraire une nouvelle période de fermeture et de crispations.
Quoiqu’il en soit, l’objet de ce baromètre est toujours pleinement d’actualité. En effet, malgré leur recul récent, les opinions racistes, xénophobes ou ethnocentristes restent fermement ancrées au sein d’une partie importante de l’opinion publique.