Brésil : le président sortant Cardoso grand favori

Les sondages montrent que Cardoso a les plus grandes chances d’être réélu dimanche à la présidence du Brésil. Mais il n’est pas assuré de faire élire suffisamment de ses amis pour avoir les mains libres après le scrutin.

Auteur(s)
  • Jean-François Doridot Directeur Général Public Affairs
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Le président sortant Fernando Henrique Cardoso est le grand favori de l’élection présidentielle brésilienne du dimanche 4 octobre. La dernière enquête d’opinion, réalisée du 24 au 27 septembre par l’institut IBOPE, lui attribue 47% des intentions de vote contre seulement 24% à son principal adversaire de gauche, Lula da Silva. Mais ce sondage montre que l’avance du président sortant sur le total de ses adversaires s’est réduit, en une semaine, de 14 à 11 points.

Une partie des Brésiliens s’inquiètent de la future politique économique qui sera menée après le scrutin. Ancien social-démocrate, Cardoso a su assainir la situation monétaire du pays et casser la spirale inflationniste. La monnaie nationale, le real, a retrouvé un crédit international mais la tourmente financière internationale actuelle laisse à nouveau planer une incertitude. D’autant plus que le Brésil reste aux prises avec d’importants déficits publics.

Si la victoire personnelle de Cardoso semble très probable, les autres scrutins qui se dérouleront le même jour dans le pays (notamment pour élire les députés et les gouverneurs des Etats) risquent de lui poser plus de problèmes. C’est particulièrement le cas du gouverneur sortant de l’Etat de Sao Paulo, Mario Covas, soutenu par le président, mais devancé dans les sondages par le démagogue Paulo Maluf dont le slogan a le mérite d’afficher clairement la couleur : " Rouba mas fez " (il vole mais il agit). Or le président aura besoin du soutien du Parlement pour faire passer un certain nombre de réformes de structures pas forcément populaires.

L’élection elle-même provoque de sérieuses difficultés dans ce pays de 106 millions de votants potentiels. Hélicoptères et autres moyens de locomotion devront acheminer vers les bureaux de vote les Brésiliens les plus isolés, tels ceux qui vivent en pleine jungle amazonienne. Un peu plus de la moitié des électeurs goûteront, par ailleurs, aux nouveautés du vote électronique. Non sans complication : les machines n’autorisent que le vote par numéros alors que beaucoup d’électeurs de ce pays, où le niveau d’éducation très bas, ont déjà bien du mal à mémoriser le nom des candidats. Pour couronner le tout, le président du Tribunal supérieur électoral (TSE), Ilmar Galvao, chargé de veiller à la régularité du scrutin, a scandalisé l’opposition en déclarant dans une interview que la réélection du président sortant était " indispensable pour le pays ".

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  • Jean-François Doridot Directeur Général Public Affairs

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