Etats-Unis : le débat sur la peine de mort toujours d'actualité

Une enquête récemment publiée outre-Atlantique montre que les Américains sont particulièrement favorables à la peine de mort. Ils retiennent dans cette sentence son aspect punitif plutôt que son caractère dissuasif.

Auteur(s)
  • Jean-François Doridot Directeur Général Public Affairs
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L'étude réalisée par l'institut de sondage Harris Poll (1) indique que plus de sept Américains sur dix croient au bien fondé de la peine capitale. Le nombre de ses partisans a régulièrement augmenté depuis 30 ans passant de 38% en 1965 à 71% aujourd'hui

Pourtant, près d'une personne interrogée sur deux (49%) n'est pas convaincue que la peine de mort remplisse le rôle dissuasif qu'on veut lui attribuer ("not much effect") ; 47% sont d'avis contraire. Il est vrai que le taux de criminalité moyen des Etats qui l'ont abolie n'est pas significativement plus haut que dans les Etats qui l'autorisent. Selon cette même enquête, la quasi totalité des Américains (95%) reconnait que "parfois, des innocents sont accusés de meurtre". Mais cela n'empêche pas une majorité relative d'interviewés (43%) d'espérer une augmentation des exécutions. Plus du quart (28%) souhaitent voir leur rythme se maintenir, 21% espèrent une diminution et 4% ne se prononcent pas. Un autre sondage (2) réalisé en février dernier, 4 jours après l'exécution d'un condamné (pour un meurtre commis alors qu'il était âgé de 16 ans et qu'il souffrait de troubles mentaux) va encore plus loin : il indique que 65% des personnes interrogées estimaient "qu'on ne prononce pas assez souvent de condamnation à mort", 25% estimant à l'inverse qu'il y en avait trop. Depuis l'annulation, le 2 juillet 1976 d'une loi de 1972 interdisant le recours à la peine de mort par les juges de la cour suprême, 38 Etats ont rétabli la peine capitale, 559 personnes ont été exécutées, dont 59 en 1999 (au 31 juillet).

En comparaison, 44% des Français étaient en février 1998 pour le rétablissement de la peine capitale, notamment les Français issues des catégories socioprofessionnelles les moins favorisées (ouvriers, agriculteurs, employés) (3).

(1) Sondage Harris Poll réalisé du 16 au 20 juillet 1999 auprès d'un échantillon aléatoire de 1015 adultes Américains.

(2) Sondage Gallup réalisé les 8 et 9 février 1999 auprès d'un échantillon aléatoire de 1054 adultes Américains

(3) Sondage Ifop/France Soir réalisé les 5 et 6 février 1998 auprès de 1001 Français de plus de 15 ans.

Auteur(s)
  • Jean-François Doridot Directeur Général Public Affairs

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