La démission de Séguin renforce le souhait d'une liste d'union RPR-UDF
Une large majorité de sympathisants RPR-UDF espère la constitution d’une liste d’union de l’opposition après le départ de Philippe Séguin. Edouard Balladur est en tête des souhaits des sondés de droite, selon une enquête Ipsos-Journal du Dimanche.
La démission-surprise de Philippe Séguin de la présidence du RPR et de la tête de liste RPR-DL aux élections européennes a réveillé les sentiments unitaires de l’électorat de droite. Une enquête Ipsos réalisée au lendemain de l’événement pour " le Journal du Dimanche " montre que les trois-quarts de sympathisants de l’opposition souhaitent désormais la " solution " d’une " seule liste d’union RPR-UDF-Démocratie Libérale ". C’est le cas pour plus de huit sympathisants sur dix de la formation post-gaulliste, quelque peu malmenée par les derniers rebondissements. Mais c’est aussi le sentiment largement dominant auprès des " sympathisants UDF ", catégorie sondagière qui peut – il est vrai – regrouper à la fois ceux de la formation présidée par François Bayrou et certains électeurs qui se sentent proches d’Alain Madelin, " Démocratie libérale " étant une scission de l’UDF… Il n’empêche que seulement 22% de ces " sympathisants UDF " souhaitent désormais " le maintien de deux listes ", dont celle que conduit Bayrou. La détermination du dirigeant centriste à persister dans son entreprise indépendante ne pourra qu’en être confortée. A moins que ce rapport de forces ne lui permette de faire monter les enchères pour obtenir une liste unique aux conditions les plus favorables, pour ses amis et pour ses idées.
Qui devrait prendre la tête d’une hypothétique liste européenne d’union de la droite ? Visiblement, aucune personnalité ne s’impose réellement aux yeux de l’opinion. L’ensemble des sondés semblent perplexes et citent mollement, en tête de liste, Edouard Balladur et Alain Juppé. L’électorat d’opposition est sensiblement plus enclin à espérer une candidature du dernier ancien Premier ministre de François Mitterrand. Un quart des sympathisants du RPR – ce qui n’est tout de même pas énorme – est sur cette longueur d’onde. L’estivant de Chamonix, ouvertement candidat à cette fonction nouvellement vacante, a encore du chemin à faire pour convaincre. Du côté des sympathisants UDF, on lui préfère d’ailleurs assez logiquement Bayrou…
Qui du RPR après l’abandon du député-maire d’Epinal ? Là encore, l’opinion hésite. L’ensemble des sondés citent, en première position, Alain Juppé comme " meilleur nouveau président du RPR ". Le maire de Bordeaux retrouverait le poste qu’il occupait avant Philippe Séguin. Mais les sympathisants du parti fondé par Jacques Chirac lui préfèreraient nettement Edouard Balladur. Quant à l’avenir politique du démissionnaire du 16 avril, il n’apparaît pas particulièrement souriant. Au lendemain de son coup d’éclat, moins d’un Français sur deux souhaite que Séguin " continue à jouer un rôle important dans la vie politique française ". L’ancien président du RPR se consolera en notant une popularité beaucoup plus étendue auprès des sympathisants de la formation dont il vient d’abandonner la tête.