Une enquête récemment publiée aux Etats-Unis montre que les Américains sont particulièrement déçus par les nouveaux médias. Une majorité absolue d'entre eux (53%) pense aujourd'hui que "la presse a trop de libertés", alors qu'ils n'étaient que 38% de cet avis en 1997. Moins des deux tiers pensent que "les journaux doivent pouvoir publier librement ce que bon leur semble, sans l'accord du gouvernement" (65%, contre 80% en 1997, soit 15 points de moins). Enfin, une surprenante majorité d'Américains estiment que les nouveaux médias (Internet, nouvelles chaînes de télévision) ne doivent pas "être autorisés à critiquer ou soutenir un homme politique", ne doivent pas "utiliser de caméras cachées pour recueillir de l'information", et ne doivent pas non plus publier de "secrets gouvernementaux". "C'est une sonnette d'alarme rappelant que le principe fondamental de libre expression pourrait disparaître si on n'y prenait garde" note Ken Paulson (2). Ce dernier ajoutant que "le bon sens semble désigner la saturation des ondes et des colonnes de journaux par l'affaire Monica Lewinsky ou le cas OJ Simpson" pour expliquer cet étrange phénomène d'opinion.
(1) Enquête réalisée auprès de 1001 Américains adultes interrogés par téléphone par le Center for Survey Research and Analysis at the University of Connecticut, commandée par le First Amendment Center at Vanderbilt University.(2) Directeur du First Amendment Center.