La prévention en matière de santé doit être une priorité

L'étude Ipsos-Viva montre que les Français sont particulièrement attachés à la prévention en matière de santé. La question des inégalités du système de soins suscite en revanche plus de controverses.

Auteur(s)
  • Jean-François Doridot Directeur Général Public Affairs
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L'intérêt pour la prévention se renforce dans la population

Interrogés pour le magazine Viva, les 29 et 30 septembre 2000, la quasi-totalité des personnes interrogées se déclare en accord avec l'opinion selon laquelle la prévention devrait être plus développée (96%), soit une augmentation de 6 points par rapport à l'enquête d'avril 1997. On voit donc l'intérêt pour ce thème, très marqué traditionnellement, se renforcer encore, ce qui peut s'expliquer en partie par la dramatisation des questions de sécurité sanitaire dans la période récente, mais probablement aussi par le fait que les actions de prévention se multipliant, la population comprend mieux leur intérêt, et cerne sans doute mieux aussi le concept même.

Dès lors, la prévention qui apparaissait en avril 1997 comme la première des priorités en matière de santé, voit sa position se raffermir encore : citée par 54% (+10 points) des personnes interrogées, elle devance très largement la découverte et le développement de nouveaux médicaments (18%, -10 points) et la réduction des inégalités devant la santé (18%, - 4 points). On relèvera que la recherche d'économies n'est citée que par 4% comme la première des priorités.

Une forte sensibilité à la question des inégalités devant la santé

L'égalité - ou les inégalités devant la santé, sont dans la population française un sujet de très grande sensibilité, et de controverse. Aujourd'hui, si une courte majorité de la population (52%) juge que le système de santé n'est pas égalitaire, 46% pensant le contraire, on note que les avis sont désormais un peu plus nuancés qu'en 1997 : ils étaient alors 62% à juger le système inégalitaire. Une majorité plus nette (66%) est par ailleurs d'accord avec l'affirmation selon laquelle les progrès de la médecine accroissent les inégalités parce que tout le monde n'en profite pas de la même façon.

Ce souci égalitariste se retrouve logiquement dans les attitudes à l'égard d'éventuelles procédures de sélection en matière d'assurance. Interrogés ainsi sur une généralisation de l'interdiction (non seulement aux mutuelles et aux compagnies d'assurance, mais à tous les acteurs sociaux) de sélectionner ou de sur-tarifer les personnes bénéficiaires de la couverture maladies universelle en fonction de leur état de santé, de leur âge, ou de leur handicap, presque deux tiers des Français (71%) y sont favorables, dont 45% "tout à fait". Dans le même esprit, 77% des sondés optent pour une interdiction des questionnaires médicaux quand il s'agit de souscrire une assurance.

Auteur(s)
  • Jean-François Doridot Directeur Général Public Affairs

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