Le marché du livre a bien résisté en 2008

Grâce aux sorties simultanées du dernier Harry Potter, des prix littéraires et de quelques succès notoires d’édition (L’élégance du Hérisson) qui avaient fortement dopé les ventes de fin d’année, le marché du livre 2007 terminait en légère progression (1,8%). Avec un mois de décembre tout juste moyen, ce phénomène ne s’est pas reproduit en 2008, le marché s’est même légèrement contracté (-0,7% en volume, -0,1% en valeur). Vu le contexte  de crise, on considère cette baisse comme finalement contenue, par rapport aux autres produits culturels. Le marché du livre n’est certes pas attaqué par le piratage comme ceux de la musique ou de la vidéo, mais rappelons tout de même que sur 100 livres lus, seulement 55 ont été acheté neufs.

Les 100 premiers livres vendus en littérature générale en 2008 ont pesé  40% du volume total en nombre d’exemplaires. C’est dire si le marché est de plus en plus dépendant des « bests »… et donc des acheteurs occasionnels. On a assisté l’année dernière au retour en force de la fiction et du policier. Le Top « romans » est dominé par la trilogie « Millénium » (1,3 millions d’exemplaires), mais le dernier opus de Fred Vargas, « un lieu incertain », a également très bien marché. On retrouve également dans les meilleures ventes de l’année les auteurs « marques », comme Marc Lévy, Guillaume Musso, Amélie Nothomb ou Anna Gavalda.
Pour autant, ces succès ne doivent pas masquer l’inefficacité relative de la rentrée littéraire de septembre, qui ne place que peu de romans dans les meilleures ventes. Parmi les ratés de la rentrée, on peut citer « Le marché des amants » de Christine Angot, « Les jours de souffrance » de Catherine Millet et « Ennemis publics », la coédition Grasset Flammarion et fausse correspondance entre BHL et M. Houellebecq. Il a fallu en fait attendre l’attribution du Nobel à J.M.G Le Clésio pour voir une nouveauté apparaître au palmarès.
Les prix littéraires s’en sortent un peu mieux, notamment les Fémina (où on va papa ?, de J.L. Fournier) et Goncourt (Syngué Sabour, Atiq Rahimi). Mais, moins accessibles au grand public que par le passé, ils n’ont pas permis comme en 2007 d’amortir totalement la tendance baissière du marché enregistrée sur les trois premiers trimestres.

En marge des romans, l’édition a comme d’habitude surfé en 2008 sur l’actualité pour assurer ses marges. Plus de 20 titres ont ainsi tenté de profiter de « l’effet Chtis » : la cuisine, le dico, la chti attitude… A la veille de Noël, cela a tout de même représenté près de 50.000 exemplaires. Autre exemple, aux « Confessions d’une religieuse » de Sœur Emmanuelle publiées post mortem par Flammarion qui trustent la première place du classement des essais (plus de 100 000 exemplaires), s’ajoutent le livre édité de son vivant « j’ai 100 ans et je voudrais vous dire », 60.000 exemplaires vendus,  plus la (re)parution en poche des précédents.
En marge de l’actualité, la santé, le bien-être avec le bio, la diététique, les régimes, la gym…restent un filon éditorial. Ainsi qu’une nouvelle distraction, plutôt ciblée seniors : les énigmes : après le sudoku, les mots croisés, le Kakuro (un dérivé du sudoku, avec des chiffres et des additions), les énigmes et la culture générale se sont installées en rayons.
Un dernier mot enfin sur le marché de la Bande-Dessinée, qui s’est lui aussi bien tenu, porté par le succès des dernières aventures de Titeuf, Blake et Mortimer, Largo Winch ou Lucky Luke. Beaucoup de mangas aussi dans les meilleures ventes ; ce succès assez unique des mangas en France a même conduit les Japonais à venir s’occuper eux-mêmes de leurs licences, et à tenter de développer des magazines.

Les Tops de 2008

Top 5 Poche

Top 5 Roman

Top 5 Essais

Top 5 Pratique

Top 5 BD