Le mouvement de grève à la SNCF peu soutenu par l'opinion publique
La grève à la SNCF lancée contre le projet d'accord sur les 35 heures mardi 27 avril est très peu populaire. C'est ce que révèle l'enquête Ipsos / SNCF réalisée mercredi 5 mai 1999.
Le conflit lancé par la Fédération Générale Autonome des Agents de Conduite (FGAAC) semble particulièrement impopulaire auprès des Français. 64% des personnes interrogées ne se sentent pas solidaires des grévistes. Les usagers sont naturellement les plus en colère. 88% parmi les voyageurs de province, et 71% des passagers d'Ile-de-france se déclarent non solidaires. Plus surprenant, 65% des sondés non directement concernés par la grève sont du même avis. Il n'y a guère que la grève des pilotes d'Air France en juin 98 qui ait été encore plus mal vu.
Le mouvement est majoritairement impopulaire quel que soit la catégorie socioprofessionnelle, l'âge ou la région d'habitation des personnes interrogées. Seuls les sympathisants d'extrême gauche et, à un degré nettement plus modeste, les proches du parti communiste se sentent majoritairement solidaires des agents grévistes. Cette absence de soutien est sans commune mesure avec les réflexes de solidarité dont les Français avaient fait preuve lors des derniers grands conflits opposant la direction de la SNCF à ses salariés, notamment en 1995.
Le projet d'accord sur les 35 heures prévoit la réduction du temps de travail sous forme de jours de repos supplémentaires sans diminution de salaire pour tous les salariés, y compris le personnel déjà à 35 heures. Mais les grévistes, soit le quart des agents roulants, craignent que la nouvelle organisation du travail annoncée n'engendre une plus grande flexibilité pour l'entreprise, et moins de liberté pour eux. A ce jour, selon le président Louis GALLOIS, la grève aurait déjà coûté 200 millions de francs à la SNCF et paralyserait plus du tiers du trafic.