Le vote des jeunes : demande de renouvellement et primat du candidat.
Les jeunes font (parfois) l’objet de nombreuses attentions quant à leur situation et attentes et (souvent) de nombreuses projections dès lors qu’on s’interroge sur leur rapport à la politique et leur vote. De ce point de vue le sondage Ipsos-Logica Business Consulting, réalisé pour Goom Radio auprès d’un échantillon national représentatif de 500 jeunes, permet d’aller plus loin que les impressions et fait apparaître au moins 4 grands enseignements.
1er enseignement : les jeunes s’intéressent à la politique : en moyenne, 52% le disent, soit une proportion quasi identique à celle de l’ensemble des Français. Mais il serait plus juste de dire que certains jeunes s’intéressent à la politique, tant le sexe, le niveau d’étude et la profession du ménage sont discriminants. Ainsi, ce sont les jeunes hommes (57%) plutôt que les jeunes filles (47%) qui s’intéressent à la politique ; les diplômés du supérieur (70% des bac + 3 et plus) plutôt que les non bacheliers (43%) ; les foyers de cadres moyens ou supérieurs (63%) plutôt que les foyers ouvriers (42%).
Deuxième enseignement : la sensibilité à l’offre de candidatures est extrêmement élevée : le sondage Ipsos-Logica Business Consulting confirme ainsi des éléments connus ; par exemple, le haut niveau obtenu potentiellement dans cette classe d’âge par Olivier Besancenot (entre 11% et 15% d’intentions de vote), François Bayrou (entre 12% et 16%) ou Marine Le Pen (entre 20 et 23% d’intentions de vote), soit des candidats qui se situent en marge ou contre le système. Mais il en révèle d’autres : l’élasticité du vote potentiel est en effet considérable suivant le candidat socialiste testé : 30% s’il s’agit de Dominique Strauss-Kahn, soit un niveau très proche de celui relevé auprès de l’ensemble de la population ; en revanche, beaucoup plus que la moyenne des Français pour Ségolène Royal, qui confirme là son ancrage chez les jeunes, et beaucoup moins pour Martine Aubry ou François Hollande, en réalité particulièrement pénalisés chez les 18-24 ans. Tout se passe comme si les jeunes accordaient une forte prime à ceux d’une part qu’ils connaissent et d’autre part, qui incarnent une promesse explicite ou implicite de renouvèlement.
Troisième enseignement : c’est la sensibilité à l’offre de candidatures qui bouscule le plus les rapports de force gauche-droite. Suivant les hypothèses testées à gauche, ce bloc obtient entre 31% et 47% des intentions de vote. C’est dire combien le jeu est ouvert…
Quatrième enseignement : il ne suffit pas d’être écologiste pour séduire les jeunes. Eva Joly n’obtient que 2% à 3% des intentions de vote, sans doute parce qu’elle reste peu connue mais également, parce qu’elle ne séduit pas cette classe d’âge. La candidature de Nicolas Hulot est souhaitée par 49% des jeunes tandis que 48% la pronostiquent. Et 60% de ceux qui pronostiquent que Nicolas Hulot sera candidat le souhaitent. C’est un bon début. Mais ce n’est certainement pas l’assurance d’un score important. Nicolas Hulot serait-il davantage le candidat des plus et non des moins de 25 ans ? Nous en aurons peut-être la confirmation ou l’infirmation dans les mois à venir.
Fiche technique :
Echantillon: 500 Français inscrits sur les listes électorales âgés de 18 à 24 ans.
Date du terrain: Du 28 mars au 300 mars 2011.
Méthode: Échantillon interrogé par téléphone.
Méthode des quotas : sexe, âge, profession du chef de
famille, statut (actif, inactif) de la personne interrogée,
région et catégorie d’agglomération.