Législatives en Allemagne : les petites formations pour arbitrer le duel Merkel-Schröder
Les élections législatives de dimanche en Allemagne s'annoncent indécises. L'Union CDU/CSU reste en tête des dernières intentions de vote, mais la remontée du SPD de Gerhard Schröder dans les derniers sondages laisse planer le doute sur l'issue du scrutin. Ni l'actuelle coalition "rouge-verte", ni l'alliance conservateurs-libéraux n'est assurée d'obtenir la majorité au Bundestag. Avec en plus 30% d'électeurs indécis à la veille du scrutin, la prudence s'impose.
Pointé à 42% d'intentions de vote dans les derniers sondages publiés cette semaine par les instituts Allensbach et Emnid, l'Union des conservateurs CDU et CSU d'Angela Merkel est bien placée à la veille du scrutin. La dynamique de fin de campagne est toutefois favorable au SPD, qui a gagné 3 points depuis le duel télévisé du 3 septembre entre Merkel et Schröder, et plus de 10 points par rapport aux mesures de cet été. Le retard ne semble pas comblé pour autant, les instituts enregistrent actuellement 33% d'intentions de vote pour les socialistes.
Les deux grands partis devront alors s'allier avec les petites formations pour obtenir la majorité au bundestag. Si l'on se réfère toujours aux dernières intentions de vote, la tache ne paraît pas évidente. Les Verts sont aujourd'hui à 7%, ce qui ne sera pas suffisant pour reconduire l'actuelle coalition "rouge-verte". Et le Parti de gauche regroupant certains déçus du SPD derrière Oskar Lafontaine et les "néo-communistes" de l'ex RDA, à 8% d'intentions de vote, a refusé par avance toute idée d'alliance avec le SPD. A droite, une coalition des conservateurs avec les libéraux du FDP, mesurés à 7%, n'est pas non plus assurée d'être majoritaire. Du coup, on évoque même l'hypothèse d'une grande coalition CDU-CSU/SPD...
Au final, si la formation d'Angela Merkel a de bonnes chances d'arriver en tête dimanche, les sondages ne permettent pas de dire qui gouvernera l'Allemagne au lendemain du 18 septembre. Les paris sont ouverts : selon la dernière enquête publiée, par l'institut Forsa, 51% des Allemands ne croient pas que soit venu le temps de l'alternance, contre 45% d'avis contraire.
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Si les derniers sondages réalisées avant le scrutin ont bien apréhendés la dynamique de fin de campagne, celle-ci s'est prolongée, voire amplifiée jusqu'au jour du vote, au point que les résultats constituent tout de même une surprise: plutôt bonne pour le SPD et franchement mauvaise pour l'Union CDU/CSU. L'écart entre les deux grandes formations s'est tellement réduit qu'elles finissent presque à égalité, avec respectivement 34 et 35% des suffrages. Les libéraux du FDP recueillent un peu moins de 10% des voix, le Parti de Gauche d'Oskar Lafontaine est à 9%, les Verts à 8%. Comme les intentions de vote le laissaient entendre, aucune coalition "classique" (l'actuelle rouge-verte ou celle des Conservateurs et des Libéraux) n'obtient la majorité des sièges au Parlement. Les négociations se poursuivent, et il faudra peut-être attendre l'élection législative partielle dans la circonscription de Dresde-I (ex-RDA), reportée au 2 octobre en raison du décès d'une candidate, pour savoir quel camp gouvernera l'Allemagne. (19 septembre 2005)