Les actifs et le Plan d’Epargne Retraite Populaire (PERP)
L’enquête Ipsos-AGF dévoile l’opinion des actifs sur le PERP. Si les principes régissant ce produit restent mal connus, le PERP pourrait bientôt séduire de nombreux épargnants, puisqu’il semble répondre à l’inquiétude des actifs face à leur retraite, et à leur volonté de la préparer. Loin d’être rédhibitoire, le blocage du capital constitué dans le cadre du PERP est perçu comme un avantage par les actifs soucieux de préparer au mieux leur retraite.
Trois actifs sur quatre ont déjà entendu parler du PERP, mais les principes régissant ce produit demeurent mal connus
Trois ans après sa création, près de trois actifs sur quatre (72%) déclarent avoir entendu parler du Plan d’Epargne Retraite Populaire (PERP). Ce chiffre encourageant révèle toutefois des niveaux d’information variables : à l’heure où près de deux millions de PERP ont été souscrits, 42% des personnes interrogées reconnaissent avoir entendu parler du PERP mais ne pas savoir précisément de quoi il s’agit, tandis que seulement 30% affirment savoir précisément de quoi il s’agit.
Si le nom de ce produit est familier pour une majorité d’actifs, les modalités de souscription et les avantages qu’offre le PERP restent flous dans leur esprit.
La notoriété du PERP s’accroît avec l’âge des répondants : alors qu’il n’est connu que par 47% des moins de 25 ans, le PERP bénéficie d’une notoriété très forte (89%) auprès des personnes âgées de 55 ans et plus. On observe toutefois que dans chaque tranche d’âge, la majorité des personnes interrogées reconnaît ne disposer que d’informations incomplètes au sujet du PERP.
Le niveau de revenu ne semble pas influer sur la notoriété du PERP au sein de la population active française. La notoriété de ce produit oscille en effet entre 69% parmi les personnes qui disposent au sein de leur foyer d’un revenu mensuel compris entre 1.200 et 2.000 euros, et 74% parmi les personnes à bas revenus (dont le revenu mensuel du foyer n’excède pas 1.200 euros).
En revanche, 75% des personnes imposables ont déjà entendu parler du PERP, alors que ce n’est le cas que de 66% des personnes non imposables interrogées. L’avantage fiscal offert par le PERP pourrait expliquer en partie ce différentiel de notoriété.
Le PERP semble répondre à l’inquiétude qu’éprouvent les actifs au sujet de leur retraite et à leur volonté de préparer cette étape-clé
Près de sept actifs sur dix (69%) estiment que la constitution d’une épargne exclusivement dédiée à la retraite est primordiale (20%), ou importante (49%). Seuls 30% des actifs affirment que cela est secondaire.
Le PERP semble à même de répondre au besoin des actifs de préparer leur retraite, puisque 84% des actifs qui se déclarent intéressés par le PERP estiment dans le même temps qu’il est primordial (27%) ou important (57%) de constituer une épargne exclusivement dédiée à la préparation de leur retraite.
Il est peu surprenant de noter que pour 31% des personnes âgées de 55 ans et plus, dont la retraite est proche, la constitution d’une épargne exclusivement dédiée à la préparation de leur retraite est primordiale.
Si l’intérêt des actifs pour le PERP peut paraître mitigé de prime abord, 36% des personnes interrogées déclarant que ce produit serait susceptible de les intéresser, ce chiffre global doit être relativisé, car il dissimule de très fortes disparités selon le niveau de préoccupation exprimé par les personnes interrogées au sujet de leur retraite.
En effet, 44% des personnes déclarant qu’il est à leurs yeux primordial ou important de constituer une épargne exclusivement dédiée à la préparation de leur retraite se disent intéressées par le PERP, un chiffre qui atteint 49% chez celles qui qualifient de primordiale la constitution d’une telle épargne.
A l’opposé, seuls 20% des personnes pour lesquelles ce type d’épargne n’est que secondaire font preuve d’intérêt pour le PERP.
Par ailleurs, si l’intérêt pour ce produit varie peu en fonction de la profession des interviewés, l’âge apparaît comme un critère particulièrement clivant. On observe en effet que seules 10% des personnes âgées de 55 ans et plus se déclarent potentiellement intéressées par ce produit, alors que ce chiffre atteint 48% dans les rangs des 25-34 ans. Peut-être les personnes de 55 ans et plus estiment-elles que pour elles il est trop tard pour souscrire un PERP. En outre, une analyse des réponses en fonction du revenu mensuel net du foyer révèle qu’avec 42% de réponses positives, les personnes dont le revenu net mensuel est compris entre 2.000 et 3.000 se montrent les plus intéressées par le PERP, contre 37% des personnes vivant au sein d’un foyer dont le revenu net mensuel excède 3.000 euros.
Invités à indiquer le montant qu’ils seraient prêts à verser dans leur PERP s’ils disposaient de 100 euros à consacrer chaque mois à la préparation de leur retraite, les actifs déclarent qu’ils verseraient en moyenne 54,10 euros sur un PERP. Plus d’un sur trois (34%) verserait 50 euros, plus d’un sur cinq (21%) serait disposé à verser 100 euros.
En particulier, les moins de 25 ans (60,3 euros en moyenne), les ouvriers (59,5 euros) et les hauts revenus (55,9 euros en moyenne, 27% d’entre eux seraient prêts à verser 100 euros) se montrent les plus enclins à verser dans un PERP une part importante de l’épargne consacrée à la préparation de leur retraite. A l’opposé, seules 8% des personnes interrogées (et 15% des 55 ans et plus) verseraient zéro euro.
Surtout, les personnes pour lesquelles il est primordial ou important de constituer une épargne exclusivement dédiée à la préparation de leur retraite montrent une nouvelle fois leur intérêt pour le PERP : celles-ci seraient disposées à verser en moyenne 57,8 euros chaque mois sur un PERP, contre 54,1 euros pour l’ensemble des actifs.
L’idée de percevoir un complément mensuel de retraite séduit une majorité d’actifs, et le blocage du capital constitué dans le cadre du PERP est un avantage aux yeux de ceux qui sont préoccupés par leur retraite
Les résultats d’ensemble pourraient laisser croire de prime abord que le blocage de l’épargne constituée dans le cadre du PERP jusqu’au départ en retraite de son titulaire apparaît comme un facteur dissuasif aux yeux de nombreux actifs. Plus d’un actif sur deux (51%) regrette en effet que l’on ne puisse pas utiliser l’épargne constituée dans le cadre d’un PERP pour faire face à une dépense imprévue, 44% jugeant au contraire que la protection du capital versé dans le PERP permet de garantir un complément de retraite.
Une analyse plus approfondie révèle pourtant que derrière ces chiffres d’ensemble se dessinent au sein de la population active française deux attitudes distinctes à l’égard de la retraite et, partant, deux points de vue divergents sur les caractéristiques du PERP.
En effet, les actifs affirmant que la constitution d’une épargne destinée à préparer leur retraite est primordiale ou importante portent un regard positif sur le blocage du capital versé dans le cadre d’un PERP : ainsi, 52% d’entre eux – et même 60% des personnes pour lesquelles la constitution de cette épargne est primordiale - estiment que cela représente un avantage. De même, 55% des personnes ayant affirmé que le PERP était susceptible de les intéresser déclarent dans le même temps que cette caractéristique du PERP est un avantage. Une majorité de personnes de 55 ans et plus (53%) estime également que le blocage du capital est un avantage, peut-être en raison du faible nombre d’années les séparant encore de la retraite.
A l’opposé, les personnes se montrant moins préoccupées par leur retraite estiment à 65% que le blocage des sommes versées dans le cadre du PERP est un frein. On notera que pour 61% des cadres supérieurs et 50% des personnes disposant au sein de leur foyer d’un revenu net mensuel supérieur à 3.000 euros, cette caractéristique du PERP constitue un frein.
La possibilité de percevoir un revenu complémentaire garantissant à vie un complément mensuel de retraite semble être un élément déterminant dans la décision de souscrire un PERP. En effet, 76% des personnes se déclarant intéressées par le PERP affirment qu’au moment de leur retraite, elles préfèreraient recevoir un complément mensuel de retraite plutôt que disposer d’un capital qu’elles pourraient utiliser à leur gré. Ce point de vue est également partagé par 70% des personnes qui jugent primordiale ou importante la constitution d’une épargne spécifiquement dédiée à la préparation de leur retraite.
Les résultats d’ensemble vont dans le même sens : s’ils étaient amenés à effectuer un arbitrage entre rente et capital au moment de leur retraite, 66% des actifs affirment qu’ils choisiraient de recevoir à vie un complément mensuel de retraite, 31% préférant au contraire disposer d’un capital qu’ils pourraient utiliser à leur gré. On observe que les femmes (71%), les personnes disposant au sein de leur foyer d’un revenu net mensuel compris entre 2.000 et 3.000 euros (69%) et les employés (72%) se montrent particulièrement séduits à l’idée de pouvoir disposer d’une rente au moment de leur départ en retraite.
Les actifs sont sensibles à l’avantage fiscal conféré par le PERP, mais cet avantage ne saurait à lui seul les inciter à souscrire ce produit
Pour 68% des personnes interrogées, le fait que les sommes versées sur un PERP puissent dans certaines limites être déductibles du revenu imposable est un plus, « toujours bon à prendre ». Près d’un Français sur quatre (23%) déclare ne pas y attacher vraiment d’importance, et seulement 8% affirment qu’il s’agit du facteur déterminant pour souscrire ce produit. On décèle la même tendance parmi les actifs qui considèrent comme primordiale ou importante la constitution d’une épargne exclusivement dédiée à la préparation de leur retraite : l’avantage fiscal offert par le PERP est un plus pour 73% d’entre eux, 11% affirmant qu’il s’agit à leurs yeux d’un facteur déterminant pour souscrire ce produit.
On relève néanmoins au sein de certaines catégories de la population une proportion légèrement plus élevée de personnes désignant cet avantage comme un facteur déterminant dans la décision de souscrire un PERP. Il s’agit des personnes âgées de 55 ans et plus (18%), des cadres supérieurs (15%) ou encore des hauts revenus (13%). En outre, seuls 12% des personnes se disant intéressées par le PERP estiment que l’avantage fiscal est l’élément déterminant pour souscrire ce produit.
Il semblerait donc que la déductibilité des sommes versées dans le cadre du PERP soit perçue comme un avantage très appréciable, mais pas comme l’élément clé qui va présider à la décision de souscrire ce produit.