Les Français et le travail indépendant

À l'occasion de l'événement #FutureofWork organisé par l’Observatoire du travail indépendant, Ipsos a interrogé les Français sur le travail indépendant. Qu'en pensent-ils ? Sont-ils suffisamment informés ? Quels seront les domaines les plus créateurs d’emploi d’ici 10 ans selon eux ?

Auteur(s)
  • Jean-François Doridot Directeur Général Public Affairs
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Travailleur indépendant : un statut d’avenir, qui concerne ou intéresse les Français

Un Français sur deux (49%) est concerné ou intéressé par une activité professionnelle indépendante, et encore davantage les chômeurs (61%), les hommes (52%) et les jeunes de moins de 35 ans (57%). Des résultats qui témoignent bien de la transformation du monde professionnel à l’œuvre aujourd’hui. Dans le détail, alors qu’un cinquième des personnes interrogées indique avoir exercé ou bien exercer actuellement une activité professionnelle indépendante (21%), plus d’un quart des Français (28%) seraient intéressés par le fait d’essayer ce statut. Une reconversion qui intéresserait même près d’un chômeur sur deux puisque 44% éprouvent de l’attrait pour ce statut et ce alors qu’ils n’en dépendaient pas auparavant.
Si le fait de devenir indépendant est autant prisé, ce serait notamment car ce statut est bénéfique à l’ensemble des acteurs du monde professionnel. Ainsi, plus de huit Français sur dix estiment que le développement du nombre de travailleurs indépendants est une bonne chose pour l’épanouissement des personnes concernées (86%, et même 89% chez les femmes), pour l’emploi (85%) et pour répondre aux besoins des entreprises (82%). Notons qu’auprès des répondants intéressés par le fait de devenir travailleur indépendant, 46% (contre 33% en moyenne) pensent que ce serait même une « très bonne chose » pour l’épanouissement des travailleurs indépendants.
Au vu de ces jugements positifs, rien d’étonnant à ce que pour plus d’une personne sur deux (57%) le nombre de personnes concernées par ce statut augmente au cours des dix prochaines années, permettant à l’activité professionnelle indépendante d’être une véritable solution d’avenir : un cinquième des personnes interrogées ont même le sentiment que ce nombre pourrait « fortement augmenter » (19%). Des résultats qui sont logiquement meilleurs auprès des personnes intéressées par le fait de devenir travailleur indépendant : auprès de cette cible, 72% considèrent que le nombre de personnes ayant ce statut va augmenter (dont 26% qui estiment qu’il va « fortement augmenter », un chiffre conséquent).

Le numérique, l’environnement et la santé : des domaines créateurs d’emploi pour les dix années à venir

Interrogés sur les trois domaines d’activité qui seront les plus créateurs d’emploi dans dix ans, les Français ont été nombreux à citer les datas et le numérique (67%), ainsi que l’agroalimentaire et l’environnement (56%). La santé et les métiers associés à la famille ou l’éducation ne sont pas en reste et recueillent 47% des réponses. En somme, les Français associent aux métiers d’avenir des domaines qui pourraient a priori être particulièrement concernés par le recours à des travailleurs indépendants.
En revanche les domaines comme le tourisme (39%), les transports (33%) et les services financiers (15%), soient des secteurs plus « traditionnels », n’ont été mentionnés que dans une moindre mesure, signe de l’évolution du monde professionnel.

Malgré une certaine appétence pour le travail indépendant, les Français sont insuffisamment informés sur ce que recoupent les nouvelles formes de travail associées

Si les Français ont certes entendu parler de ces nouvelles formes de travail, ils n’arrivent toutefois pas à savoir de quoi il en retourne de manière détaillée. Près d’un Français sur deux (45%) sait précisément ce qu’est le micro-entreprenariat (anciennement appelé auto-entreprenariat), en revanche les autres nouvelles formes de travail indépendant testées semblent plus confidentielles. Une différence de notoriété probablement dû au fait que le statut de micro-entrepreneur a été fréquemment mentionné dans l’actualité et a fait l’objet de réglementations par les pouvoirs publics. Ainsi, à peine un cinquième des personnes interrogées sait précisément ce que sont le coworking (22%) et le temps partagé (21%). Quant au portage salariale, seuls 16% ont une idée précise de ce que recouvre ce terme. 
Paradoxalement, les taux de connaissance auprès des personnes intéressées par le fait de devenir indépendant ne sont pas beaucoup plus élevés : 53% savent précisément ce qu’est le micro-entreprenariat, 25% le coworking et 23% le temps partagé. Même auprès d’une cible a priori plus au fait de la thématique, il existe donc un réel déficit d’information concernant les nouvelles formes de travail liées au statut d’indépendant témoignant du besoin de communication autour de ce sujet d’avenir.

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  • Jean-François Doridot Directeur Général Public Affairs

Société